La soirée était déjà bien avancée quand je regagnais mon appartement. Dane avait fini par me ramener chez moi, me promettant de veiller encore sur moi, même si j'avais refusé son aide des dizaines de fois. Le vampire voulait traquer Calliope et Zephan. Je n'étais, pour l'heure qu'une épine sous son pied, je le ralentissais.
Les gardes de Dane rôdaient en permanence autour de chez moi mais je ne faisais pas vraiment attention à eux. Dane avait insisté pour qu'ils portent des amulettes, mais je lui avais dit que c'était inutile. Je savais que les vampires me surveillaient, autant que je sache où ils se trouvaient.
La journée avait été longue et pénible. Malgré ma récente décision de tout faire pour envoyer Zephan dans la tombe, je ne savais pas par où commencer. Il me fallait plus d'indices. Je ne savais pas où il se trouvait. Je décidais de me concentrer sur son acolyte, Zsolt.
Mais pour l'heure, j'allais prendre un bain, j'en avais besoin pour me vider l'esprit. Le sang de vampire me rendrait plus forte pendant encore quelques jours. Avec un peu de chance, je passerai une semaine sans faire la moindre crise.
Toujours voir le côté positif des choses...
Après deux bonnes heures à me délasser dans l'eau bouillante et à me repasser la conversation que j'avais eu avec Dane en boucle, je décidais d'aller me coucher. J'étais épuisée et mes yeux refusaient de s'ouvrir complètement. Je me sentais vide, mon esprit avait littéralement quitter mon corps. Je ressentais cette folle impression de flotter, j'étais là sans être là. Je voyais tout, sans pouvoir réagir. Je savais que j'étais plus ou moins en état de choc avec ma « presque » mort et toutes les révélations de la journée. Une bonne nuit de sommeil ne pouvait pas me faire de mal. Je m'endormis sans peine malgré la tempête qui faisait rage dans tout mon être.
Je me réveillais en sursaut, me cognant contre cette foutue étagère beaucoup trop proche de mon lit. Je me demandais qui avait bien pu avoir l'idée de l'accrocher ici...
Je me relevais en me frottant le coin du front et en grognant, il faisait à peine jour. Je regardais l'heure. Il était plus ou moins sept heures d'après ce que j'apercevais à travers ma tignasse indisciplinée. Je décidais de me lever et de me faire couler un café. Rien de mieux pour se réveiller en ce jour enneigé. La petite tempête de la veille avait recouvert New York d'une fine couche de neige. À cette heure-ci, la neige immaculée brillait comme de la poussière d'étoile sous les lampadaires encore allumés. C'était magnifique et apaisant, tout le contraire de ma vie.
Ma vie aurait été tellement plus simple si ma moitié Elfe n'était pas en train de me tuer...
J'avais fini par accepter, plus ou moins, que j'étais une hybride un peu particulière. Aujourd'hui j'allais voir Orpheus et tout lui raconter. Il allait me faire un gros câlin et tout irait mieux. Ma motivation de la journée résidait dans le fait que mon amant allait tout arranger.
Pathétique White... Mais c'était une option comme une autre, non ?
J'avais reçu un message dans la nuit, son avion arrivait à 5h ce matin, il serait chez lui dans la matinée. Après avoir pris un petit déjeuner succinct, j'enfilais un jean, un gros pull et tout mon attirail spécial hiver à New York. Une fois dans la rue, je trouvais la neige beaucoup plus froide qu'elle en avait l'air du haut de mon appartement. La chaussée était gelée et la rue s'apparentait à une patinoire en plein air. Je faillis me retrouver sur les fesses plus d'une fois avant d'atteindre l'appartement d'Orpheus. Heureusement, mon taxi avait eu l'amabilité de me déposer non loin de l'entrée de l'immeuble.
Orpheus vivait au Sud de Manhattan, dans ces quartiers où les usines étaient rénovées pour faire de fabuleux lofts. Je sonnais en bas de l'immeuble et la porte s'ouvrit instantanément. C'était seulement la seconde fois que je venais chez lui. Tout était immense : la largeur des couloirs, la hauteur sous plafond, les portes en métal aussi épaisses que la largeur de mes deux fesses... En réalité, l'esprit usine était encore bien présent et je n'aimais pas vraiment cette ambiance froide.

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À Demi-Mort
FantasiaJ'étais une hybride. Moitié humaine, moitié je-ne-sais-quoi. Problème n°1 : ma moitié inconnue était en train de me tuer. Problème n°2 : j'ai eu le malheur de demander de l'aide à un puissant vampire aussi sexy que dangereux. Problème n°3 : je...