Chapitre 6 #2

260 35 22
                                    


***

Arrivée dans ma chambre, je me mettais à l'aise et décidais de retranscrire toutes les informations récentes sur mon ordinateur portable et de profiter un peu de la baignoire avant le repas du soir.

Dix minutes à peine après être entrée dans mon bain, on toqua à ma porte. Je jurais en sortant en vitesse de la salle de bain, entourée uniquement de ma serviette de bain.

J'ouvrais la porte qui donnait sur le couloir pour découvrir un Orpheus plutôt joyeux malgré la situation. Son sourire s'effaça quand il vit que je ne portais qu'une serviette.

— Désolé je te dérange, je repasserai plus tard, marmonna-t-il un temps soit peu gêné.

— Non entres, je vais m'habiller dans la salle de bain. Assieds toi je t'en prie, l'encourageais-je.

Je passais rapidement un jean et un t-shirt propre pendant qu'Orpheus s'asseyait au petit coin bureau de la chambre.

— Alors, tu as trouvé quelque chose d'intéressant ?

— Oui et non. Il y a bien eu des enquêtes non élucidées avec des hommes et femmes retrouvés dévorés, m'informa-t-il en sortant son ordinateur portable de sa pochette. La plupart font référence à des attaques de chiens errants ou à des cannibales dégénérés. Le problème c'est que tous les crimes datent de plus de vingt-cinq ans. Rien après cela malgré le nombre de meurtres impressionnants dans le coin. Tu es certaine qu'il s'agit d'une goule ?

— Parfaitement, si tu pouvais percevoir leur odeur tu n'hésiterais pas une seule seconde. Ces trucs sentent la mort. Par contre il est normal que les crimes de cet ordre aient diminué puisque les goules ont été totalement interdites dans la communauté magique. Le vampire qui est derrière tout cela est un hors la loi si je puis dire.

Il me montra les différents articles qu'il avait pu trouver. Trois d'entre-eux étaient à coût sûre des attaques de goules. Deux attaques à la Nouvelle-Orléans, et une à Bâton-Rouge. Tout ceci ne nous avançait pas vraiment. Les noms des victimes n'étaient pas mentionnées. Il allait falloir demander plus d'informations à Luis.

Orpheus paraissait totalement dépassé par les événements mais il prenait sur lui. Cet homme était admirable, très ouvert d'esprit. On ne rencontrait pas des gens comme lui tous les jours. Il se leva de la chaise du bureau. Sa stature m'impressionnait toujours, ce type était un géant.

Un air espiègle apparut sur son beau visage chocolat, ses yeux en amande rieurs.

— Et si on se changeait un peu les idées ? On pourrait aller manger dans un restaurant du Vieux Carré, me proposa Orpheus.

— Avec joie ! m'exclamais-je.

Il était presque vingt heures et mon ventre criait famine.

Nous nous rejoignîmes dans le hall de l'hôtel, le temps de se changer pour l'occasion. J'avais enfilé une longue robe fluide de couleur bordeaux. Les manches longues me tenaient chaud et sa matière velours, meilleure amie des valises bourrées à craquer, donnait un esprit très automnale. Orpheus portait son sempiternel costume cravate à la Men In Black.

Nous avions décidé de manger au Court of Two Sisters, un joli restaurant typique du Vieux Carré. Nous étions passés devant plus tôt dans la journée sur Royal Street. La façade du restaurant au coeur du quartier français était magnifique et reflétait l'architecture typique de la région.

Le style colonial de la fin du XVIIIème siècle rendait l'atmosphère particulière, on avait l'impression d'entrer dans une autre époque. Je m'attendais presque à voir des calèches tirées par des chevaux passés dans la rue. L'entrée avec ses hautes fenêtres et sa porte arrondie aux airs espagnols accentuaient cette impression de voyage dans le temps. 

À Demi-MortOù les histoires vivent. Découvrez maintenant