À Demi-Mort

Chapitre 12 #1

Deux mois plus tard...

J'étais assise sur mon canapé à regarder les informations. Il ne s'était rien passé d'intéressant depuis mon retour de La Nouvelle-Orléans. Je zappais avec la télécommande tout en me tortillant les cheveux. Aucune attaque ou mort suspecte aux informations. C'était le calme plat, comme ces soixante derniers jours.

Orpheus était parti trois semaines en déplacement pour son travail à San Francisco afin de faire un reportage sur les Selkies, une espèce particulière de métamorphe qui utilisent une peau de phoque pour pouvoir se transformer en cet animal. En réalité, ces créatures étaient plus proches des sirènes que des métamorphes. D'ailleurs, d'après ce que m'avait révélé Green, les Selkies étaient les gardiennes des jeunes sirènes. Elles avaient comme devoir de les protéger jusqu'à ce qu'elles soient adultes et capables de s'occuper d'elles-mêmes.

Je n'avais jamais vu de sirènes ou de Selkies mais j'étais certaine qu'elles étaient fascinantes. Orpheus m'avait proposé de venir avec lui mais je devais encore faire des recherches personnelles. En plus de cela, je n'aurai fait que le perturber dans son travail en m'éberluant devant toutes ces créatures. Son voyage touchait à sa fin et il devait rentrer à la fin de la semaine. Je me sentais néanmoins un peu seule. Les bras de mon géant de petit ami me manquaient.

Côté travail, ma dernière affaire était celle de Madame Harper. J'avais finalement enquêté sur le cas de son mari et trouvé deux témoins qui avaient pu corroborer les analyses de l'expert en accident de voiture. Il s'agissait bien d'un suicide et Madame Harper n'était pas contente du tout. Son assurance ne lui verserait jamais les sommes qu'elle attendait. J'avais encore eu droit à son gros popotin, jaune vif cette fois, qui se tortillait jusqu'à l'ascenseur. Elle avait déversé sa haine envers tous ceux qu'elle rencontrait sur son chemin et j'avais passé une excellente journée en me remémorant toutes les insultes édulcorées qu'elle avait pu utiliser. Même la charmante Emily avait eu le droit à un regard noir alors qu'elle n'avait fait que lui reprendre son badge.

Après cela, j'avais mis mes enquêtes de côté pour me concentrer sur mes problèmes personnels. Gold Serenity, l'assurance d'Arthur O'Brien avait dû donner quelques millions de dollars à l'intéressé suite à l'enlèvement et au meurtre de sa femme Aurora. En guise de remerciement pour mes efforts, ils m'avaient quand même payé une somme rondelette.

Même si je n'avais pas pu leur faire gagner d'argent pour le contrat d'Aurora, ils avaient eu une publicité fabuleuse grâce à son meurtre et à la presse qui avait pris l'affaire d'assaut. Gold Serenity avait récolté quelques nouveaux clients richissimes, ce qui les arrangeaient bien. J'avais donc pu me permettre quelques extravagances.

Les tabloïds avaient accusé la ville de La Nouvelle-Orléans de trop promulguer les histoires de vaudous et de sorcellerie pour le tourisme, ce qui pousseraient les gens à devenir des psychopathes en puissance. Luis et ses coéquipiers étaient chargés de l'enquête sur les meurtres des deux sorcières et l'enlèvement de Ksénia Reinhardt. Mais nous savions tous que les criminels ne pouvaient pas être arrêtés par la simple Police humaine. Il allait falloir déployer des forces beaucoup plus surnaturelles.

Quand à Orpheus et son équipe du Daily Freaky, ils avaient réalisé un article fabuleux en exclusivité sur nos aventures à La Nouvelle Orléans, en ayant bien pris soin de faire disparaître goules et autres vampires. Il n'y avait eu que quelques petites insinuations surnaturelles sur le sujet puisque Aurora O'Brien était une personne plutôt célèbre à New York. Seul la communauté magique pouvait saisir les références citées dans l'article.

Green m'avait dit qu'un vent de panique avait touché les créatures surnaturelles en comprenant que l'article parlait en réalité du retour du Phénix. J'étais toujours persuadée qu'un des propriétaires de journal était un être surnaturel. Un jour, je me pencherai sur la question pour assouvir ma curiosité.