En pleine nuit, je me réveillais en sursaut, hurlant de douleur. Poppy accourut pendant que le chat griffait sauvagement la porte, effrayé par mes cris nocturnes.
— Merde Aslinn, qu'est-ce que je dois faire ? interrogea mon amie d'une voix terrifiée.
Je n'eus pas le loisir de lui répondre. Une violente douleur me percuta l'estomac. Je me levais en courant jusqu'aux toilettes pour vomir tout ce qui se trouvait dans mon estomac. Le chat déguerpis pour se cacher sous le matelas du canapé déplié, tremblant comme une feuille, les poils hérissés sur le dos. Je vomis jusqu'au sang, perdant la notion du temps.
Poppy attendait près de la porte et essayait de m'apaiser comme elle pouvait. Elle connaissait les symptômes et elle savait qu'il n'y avait rien à faire. Ce n'était pas la première fois qu'elle me voyait comme cela. Je savais qu'elle s'inquiétait beaucoup pour moi mais personne n'y pouvait rien.
Je sortis des toilettes, l'estomac et la trachée en feu. Ma meilleure amie savait déjà que la deuxième phase de la crise arrivait à grands pas. Le chat était retourné se cacher dans la salle de bain. Je crois que les animaux vivaient mal mes crises, ils avaient tendance à fuir aussi vite que possible. J'envoyais peut-être des ondes bizarres, qui pouvait savoir ?
J'allais m'installer sur le matelas. Aussitôt que ma tête toucha l'oreiller, une migraine atroce explosa dans mon crâne. J'hurlais de douleur pendant une bonne minute avant de me ressaisir et de mordre dans un coussin.
Les vagues de douleur étaient effroyables, si bien que je ne savais pas si j'avais mal depuis quelques minutes ou quelques heures. Mon coeur tambourinait à une vitesse défiant les lois de la nature. La tête me tournait, le sang affluait dans mon cerveau à une telle vitesse qu'aucune pensée ne m'était permise.
Je convulsais pendant quelques minutes, puis vint la phase finale de ma crise : le trou noir. Mon corps se mettait en veille. Débranché, il risquait moins la surchauffe. Je fus engloutie par les ténèbres. Libérée de cette douleur inimaginable, je sombrais vers un coma bienvenu.
Je me réveillais en journée. Le soleil réchauffait la pièce d'une douce chaleur. J'ouvrais les yeux tant bien que mal, éblouie par toute cette lumière. Mon corps endoloris refusait de bouger. Je grognais de douleur en voulant me redresser un peu. J'avais, comme à chacune de mes crises, des courbatures comme si je venais de courir un marathon.
— Comment te sens-tu ?
La voix de Poppy venait de ma droite mais je ne la voyais pas. Elle devait se trouver vers la cuisine.
— Comme si on m'avait attaché et traîné dans un champs de verre pilé pendant des heures, répondis-je les yeux plein de larmes.
Entre la lumière aveuglante et la douleur, je n'étais pas au mieux de ma forme. Les larmes étaient le seul moyen que trouvait mon corps pour extérioriser.
— Tu es sûre que les médecins ne trouvent rien ? s'inquiéta encore Poppy en marchant droit vers moi.
— Non, j'ai déjà passé deux fois tous les tests possibles. Je n'ai rien. En tout cas, rien que les humains puissent avoir. Je suis certaine que c'est ma tendre moitié qui est en train de me tuer. Quel jour sommes-nous ? interrogeais-je.
— Dimanche après-midi.
Génial ! Je venais encore de perdre mon week-end à roupiller. Je me laissais retomber sur les oreillers, réveillant au passage les courbatures qui m'arrachèrent une grimace de douleur. Mes crises se rapprochaient, c'était la deuxième en quinze jours. La dernière fois la crise avait commencé alors que je faisais les boutiques. Je m'étais réveillée à l'hôpital, perfusée par un nombre impressionnant de produits en tout genre.

VOUS LISEZ
À Demi-Mort
FantasiaJ'étais une hybride. Moitié humaine, moitié je-ne-sais-quoi. Problème n°1 : ma moitié inconnue était en train de me tuer. Problème n°2 : j'ai eu le malheur de demander de l'aide à un puissant vampire aussi sexy que dangereux. Problème n°3 : je...