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Ma chambre était grande et bien orientée. Tout était propre et décoré simplement. Les murs étaient peints dans les tons gris taupes et les meubles en bois foncé rendaient l'atmosphère chaleureuse malgré la modernité des lieux. La moquette arborait les mêmes nuances que les murs et des touches de bleu rehaussait un peu les couleurs neutres de la chambre.
Sur la cloison, qui séparait la chambre de la salle de bain, était accroché une vieille publicité pour des boîtes de conserve Tomato Soup de Campbells. J'adorais les vieilles affiches, j'en avais une des Buttes Chaumont dans mon appartement.
Je lançais mes valises sur les draps d'un blanc immaculé pour aller me faire couler un bain. Comme nous avions mangé notre repas pendant le vol, nous nous étions donné rendez-vous pour le petit-déjeuner du lendemain.
La salle de bain était basique, comprenant une vasque, une baignoire et des toilettes. L'eau chaude embua la petite pièce en peu de temps et j'entrais dans la baignoire. Il fallait que je me détende un peu, les jours à venir s'annonçaient rythmés.
Mon réveil sonna bien trop tôt. Devant le miroir, j'avais l'air d'un cadavre, ma peau blanche faisait peine à voir. Je brossais mes cheveux et les attachait en une queue de cheval haute. Le maquillage que j'avais réalisé, très léger, me donnait une mine un peu moins fantomatique. Mes vêtements enfilés, je préparais mon sac pour la journée.
J'avais choisi un pantalon fluide noir et un chemisier décolleté de la même couleur, complété par des bottines à talon plat. Je laissais mon long manteau en daim couleur vieux rose sur le porte manteau, j'allais repassé par ma chambre avant de partir. S'il y avait eu du soleil, j'aurai mis un blazer mais le temps était chargé et les météorologues annonçaient des averses pour la journée.
Malgré tout, il faisait une température beaucoup trop élevée pour la saison. L'humidité ambiante était désagréable mais je savais qu'au bout de quelques jours, on n'y faisait plus vraiment attention.
Je rejoignais Orpheus dans la salle des petits déjeuners. Il était déjà installé à une table avec un café et un journal.
— Salut, lançais-je. Bien dormi ?
— Très bien et vous ?
Je répondais par l'affirmative et nous déjeunâmes en parlant de l'affaire. Ce matin nous allions rencontrer le beau-frère d'Orpheus, Luis Rodriguez.
Nous nous rejoignîmes au Cafe' Beignet juste à côté de l'hôtel de Police, en plein coeur du Vieux Carré. Nous avions pris quelques gourmandises en attendant. Installés sur les chaises en fer forgé de la terrasse extérieure, on aperçut l'inspecteur arriver en tenue de travail, une enveloppe craft sous le bras.
De toute évidence, Luis était hispanique. Je ne savais pas comment l'expliquer, mais il avait vraiment une tête à travailler dans les forces de l'ordre. Les cheveux noirs coupés très courts et rasé de près, rien ne dépassait.
— Bonjour Orpheus. Mademoiselle White, me lança-t-il.
Je lui fis un signe de tête en retour. Il s'assit à notre table et entra directement dans le vif du sujet.
— Normalement je ne dois pas parler d'enquêtes en cours mais comme nous n'avons aucune piste, j'ai eu l'autorisation de vous en dire un peu plus, déclara-t-il. Nous avons trois victimes qui se disaient toutes plus ou moins sorcières. La victime qui vous intéresse, lança-t-il à mon attention, était originaire de la ville. Aurora O'Brien, Blackwood de son nom de jeune fille, était connue pour être divinatrice. Avant de se marier, elle tenait une boutique de bijoux fantaisies sur Royal Street et elle vendait ses dons de voyance aux touristes. Personne ne l'avait revue depuis qu'elle est partie pour New York il y a huit ans.

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À Demi-Mort
FantasyJ'étais une hybride. Moitié humaine, moitié je-ne-sais-quoi. Problème n°1 : ma moitié inconnue était en train de me tuer. Problème n°2 : j'ai eu le malheur de demander de l'aide à un puissant vampire aussi sexy que dangereux. Problème n°3 : je...