Cette odeur, il la connaissait très bien. C'était un mélange de désinfectant, de très propre avec un peu de renfermé. C'était l'odeur de son hôpital. Il y vivait depuis un an. Jungkook est malade, il n'avait aucune chance de survie. Il le savait très bien, et cela ne le dérangeait pas vraiment. Depuis quelques mois, il souffrait horriblement et n'avait plus aucune envie de vivre. Il passait tout son temps dans son lit, car son corps ne lui répondait plus, et les programmes à la télévision ne le divertissaient plus depuis longtemps.
Il était résigné. Résigné à mourir dans cet endroit où il avait fêté sa majorité un mois auparavant. Résigné à mourir avant de pouvoir à nouveau connaître les joies de Noël. Mais surtout résigné à ne plus voir les personnes qui l'aime, ces même personnes qui l'ont vu souffrir pendant presque deux ans, et qui, par amour pour lui, n'ont pas réussi à le laisser quitter ce monde. Chaque nuit devenait pour lui un espoir de ne pas rouvrir les yeux, et chaque réveil une petite déception qu'il enfouissait au fond de son esprit pour ne plus y penser. Chaque lever de soleil qu'il ressentait sur sa peau annonçait une journée de torture et d'attente pour une énième tentative de suicide, qui était simplement l'endormissement de ce dernier. Pour lui, c'était une délivrance, une porte ouverte vers un monde où il pourrait à nouveau marcher, et même se tenir debout sans l'aide de personne. C'était aussi une vengeance, comme fumer avec un cancer des poumons ou sortir peu couvert lorsque l'on a un rhume. Une vengeance contre la vie, et malheureusement aussi contre ses proches qu'il détestait de plus en plus.
Entre les regards de pitié, les encouragements tous plus bêtes les uns que les autres et les litres de larmes versées, pas une seule personne ne pensait à lui, ses envies ou son mal-être. Le pire dans cette chambre incolore était assez dur à déterminer, entre les repas sans goût qu'il ne mangeait presque pas, ou les bruits des machines qu'il entendait même lorsqu'il dormait. Tout, jusqu'au lit dans lequel il vivait depuis des mois, était horrible.
Les jours passaient, sans vraiment qu'il ne s'en rende compte, les visites s'enchaînaient, et les nuits étaient ces seuls moments privés. Il ne regrettait rien, sauf une chose, les cours qu'il ne pouvaient plus suivre, même sur un ordinateur. Arrêté en plein milieu d'un cycle, il avait seulement pu obtenir un diplôme, l'équivalent du baccalauréat, sans mention, sans avoir travaillé. Il ne parlait que sa langue maternelle, et quelques mots d'anglais, mais pas assez pour pouvoir se débrouiller ou trouver un bon métier. Juste la politesse, rien de plus, rien de moins. Il ne s'en plaignait pas. Il ne se plaignait plus d'ailleurs. Jamais un mot sur ses douleurs, jamais une larme pour lui-même, rien, à part un silence pesant et révélateur.
Il recevait une visite quotidienne de son infirmier, Seokjin, qu'il reconnaissait à sa façon d'ouvrir la porte de sa chambre. Aucun des deux ne parlaient, mais ce n'était pas gênant, c'était simplement reposant. L'infirmier aimait que son patient de tous les jours ne lui parle pas, c'était une sorte de pause dans sa journée. Il devait toujours écouter les besoins ou les plaintes habituelles des autres résidents, donc ce patient était naturellement son préféré. Durant quelques minutes, son crâne douloureux et ses oreilles pouvaient se reposer. Seokjin apportait dans la chambre une bonne odeur de nourriture, les sens du jeune hospitalisé se réveillaient et lui donnait envie, pendant une fraction de seconde seulement, d'oublier la maladie et de continuer la bataille. Face à ses pensées positives, la douleur apparaissait plus brusquement et puissamment que d'habitude, le résignant jusqu'à la prochaine visite de l'infirmier.
C'était peut-être un mardi, ou bien un jeudi. Il ne savait pas trop. Il avait eu une journée normale, les visites, les docteurs, le repas immonde. Rien d'exceptionnel. Il n'avait pas ouvert les yeux, la bouche non plus d'ailleurs, n'avait pas écouté les nouvelles, médicales ou non, et n'était pas sorti de son état de semi-sommeil. Une journée des plus banales en sorte. Ce jour-là fut le premier d'une longue liste. Son infirmier l'avait prévenu, mais cette information n'était pas monté jusqu'à son cerveau. Il devait recevoir une visite hebdomadaire d'une femme qu'il ne connaissait pas le moins du monde, répondre aux questions qu'elle lui posait, ce qu'il ne faisait pas vraiment, mais surtout, il devait supporter sa présence, et son odeur nauséabonde de parfum de vieille femme. Les bruits du stylo sur le papier, la respiration de cette femme, tout chez elle l'exaspéraient, jusqu'à sa façon de marcher. Elle lui demandait plein de choses, auxquelles il avait l'habitude de répondre quand sa situation a commencé à dégénérer. Sa vie passée, s'il regrette certaines choses, s'il est prêt à mourir... Toutes ces questions qui n'avait aucun sens pour le patient.
Mais contrairement à ce qu'il pensait, cette femme allait compliquer tous ses projets, et il ne pourrait plus accomplir son plan, ou plutôt sa mort.
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Je sais que le prologue est un peut lourd, mais ne vous inquiétez pas, l'histoire n'est pas toujours comme ça. Il y aura plus d'action dans les prochains chapitres !
Aussi, si quelqu'un sait bien écrire du lemon Jikook et qu'il est intéresser pour m'aider (avec mention dans le chapitre), n'hésite pas à me DM, j'ai vraiment besoin d'aide !
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Une nouvelle chance ~JiKook~
FanfictionUn hôpital, un adolescent, la sclérose en plaques. Alors que le sort semble s'acharner sur le pauvre Jungkook, un événement inattendu va bouleverser son quotidien. Une nouvelle chance lui sera offerte, et celle-ci le mènera jusqu'à Jimin. ~~~~ Chap...