Victime de sa victime

Chap 2

Pdv de Lina

Arrivée chez moi, j'ouvre la porte de la cour de ma maison, et la referme derrière moi.

-Maman!

-Vicky chérie, tu es déjà là? Je l'entend dire de la cuisine.

-Oui maman.

Je retrouve celle dont je suis le portrait craché , lui fait un bisou et me jette sur une chaise de la galerie dans un soupir.

Elle me rejoint et passe un instant une main dans mes cheveux.

-Pourquoi ce soupir?

-C'est pas que j'ai seulement envie de soupirer maman, j'ai envie d'agir.

-Tu m'en parles ?

-Jennyma ! La peste de l'école.

Ma mère me fait un sourire triste.

-Tu n'as rien à dire de plus. J'ai compris. Va donc te déshabiller, et repose-toi un peu. J'en ai presque fini avec le repas.

-D'accord maman.

Je me rappelle soudainement qu'elle devait s'acheter une robe.

-Tu as trouvé la robe que tu voulais acheter ?

-Oui oui. Tu la verras tout à l'heure.

Sans attendre le reste, je vais me changer dans ma chambre, et au lieu de fermer les yeux et de laisser mes souvenirs me bercer, je prend mon téléphone et me met à lire mes messages.

Je suis heureuse que l'un d'eux soit de Madéa, ma meilleure amie.

Je passe l'après-midi à jouer sur mon téléphone, à grignoter et à lire. Je fais la vaisselle, me douche, et enfin me rend au lit, pressée d'en finir avec cette journée et d'attaquer mon, ou de préférence, mes nouveaux ennemis.

*****

Baillant vers les quatre heures du matin, je vais dans la cuisine et me fais mon petit déjeuner.

Comme chaque matin, quand je dois me rendre à l'école, je me prépare, et sans réveiller ma mère, j'attrape mon argent de poche, et file, direction "l'école", sans oublier mon gilet invisible pour provocation.

La sueur coule à flot sur mon visage pendant le trajet en bus. Comme d'habitude, le chauffeur n'a pas prêté attention au nombre de gens qui occupe sa voiture et ne se fiche pas mal du sort des passagers.

Pire encore ! J'ai oublié ma serviette.

Mais ce n'est pas juste, çà. Assurément, j'ai du l'oublier sur la table.

Quoi de plus énervant qu'arriver à l'école de si bon matin, dégoulinant de sueur! Quoi de plus affreux que repoudrer un visage aussi sal et de semer une odeur de vieille chaussette dans le plumeau !

Mais même si l'espoir y est, la chance n'y est pas. À peine que moi, les souliers impeccablement nettoyés, descend du bus, Jennyma arrive en voiture privée.

-Bonjour Lina.

Je l'ignore et pénètre dans la cour de l'école. Mais celle-ci ne lâche pas prise et me bouscule.

-Eh Tintin. Quand je te parle, tu réponds.

Fallait qu'il n'y ait personne sur la cour, pour qu'on ne soit pas entouré de badauds.