Chap 19

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Pdv de Lina

Demain arrive avant même que j'aie le temps de me retourner dans mon lit, et j'en pleure presque.

-Oh mon Dieu! Et dire que je vais devoir supporter Jennyma ? Sans oublier son Carl ?

J'en ai un pincement au cœur.

-Jennyma la peste. Carl le menteur, coureur de jupon. Ce n'est pas juste.

Je trouve le temps de me faire à manger mais faute de temps, je me résigne à emporter ma nourriture avec moi.

Je me trouve particulièrement rayonnante ce matin. Je me suis fait un chignon, et je n'ai pas oublié mon mouchoir.

J'arrive à l'école et m'essuie le visage avant de pénétrer dans la salle.

-Trois minutes de retard et vous auriez raté les élections mademoiselle Palmier.

-Les élections ? je m'étonne.

-C'est cela, me dit monsieur Emmanuel. Et vous y êtes candidate. Ma foi, présidente en plus.

-Pardon ?

Ai-je bien entendu ?

Je vois, du coin de l'œil, Jennyma se diriger vers moi.

-Pardonnez-la monsieur Emmanuel. Il parait qu'elle est restée dans son rêve de ce matin.

Je lui lance un regard étonné et elle, elle pose ses mains sur mes épaules.

-Lina chérie, tu...

-Oui chère Jennyma.

Je l'ai surpris apparemment.

-Tu... Tu... Tu m'avais chargé de donner ton nom comme candidate et bon sang, j'ai eu chaud. C'est en te voyant arriver que je me suis empressée de le faire.

-Exactement. Mademoiselle Palmier, est-ce là le comportement d'une présidente ?

Allô allô, j'appelle de Mars! On peut m'expliquer ce qu'il se passe là?

-Ma chère Jennyma, je dis en me dégageant brusquement de ses mains, je savais que je serai là à l'heure, et une présidente est la dernière à arriver pour recevoir les salutations de tous. Alors tu aurais pu m'attendre, et je m'aurais annoncée avec joie. Puisque tu l'as déjà fait, merci beaucoup. Maintenant tu peux regagner ta place et pense à m'attendre la prochaine fois.

Elle me lance un regard moqueur. Bon sang, c'est quoi cette nouvelle manigance? Un plan d'humiliation ?

Je regagne ma place la tête haute, et trouve Déonie assise sur un siège à côté du mien.

-Déonie, le siège à côté de Maïline est vide.

-Tout doux Lina. Je ne suis pas un objet sur lequel tu fais passer ta rage bon sang! Je n'ai pas pu empêcher çà.

-Cela n'a rien à voir. Moi, je te parle de t'asseoir à côté de ton amie de toujours. Vous vous êtes déjà disputé, et je te rappelle que cela ne m'a pas plu de me retrouver dans vos disputes.

-On s'est encore disputé, et j'avoue que je ne veux pas rester seule. J'irai lui parler à la récré, je te le promet.

-Oh çà j'espère. Je ne suis pas du genre à m'imiscer dans de solides amitiés.

Monsieur Emmanuel tape une main sur la table, nous faisant sursauter.

-Je réclame le silence, je vous prie.

Et une fois toutes bouches cousues:

-Bien. J'ai cru comprendre que vous n'avez pas aimé la façon dont opérait le comité de l'an passé qui était dirigé par Julienne. Vous l'avez accusé d'avoir été une présidente timide et sans projets. Vous m'avez aussi rapporté que vous la manipuliez à votre guise. Je suis ici pour savoir ce que vous voulez faire de votre comité, en choisissant des personnes, je dis bien personnes, capable de vous diriger. Je ne m'attend pas à ce que des personnes ici soient élues par simple camaraderie, mais parce que vous savez que ceux-là pourront vous menez où vous voulez aller. Bref, apparemment, vous gardez votre préfet de discipline, à savoir Maximilien. Moi, je ne sais pas pourquoi, car cet individu est un mal poli. Mais bon, c'est votre choix. S'il sait rugir quand vous n'écoutez pas ce qu'il vous dit, je vous comprend. Ne surtout pas détrôner la terreur de la classe.

Tout le monde rit.

-Mis à part le fameux Maximilien, continue monsieur Emmanuel, vous voulez remplacer tout le monde. C'est votre décision. Mais, en vérité, je vous le dis...

-Oui Jésus, dit Tony.

Rire général.

-Merci, merci. Je disais... Oui. Je vais sortir d'ici et je vous accorde trente minutes. Je me fous des discours ou autres moyens que vous allez utiliser pour nommer vos dirigeants, mais je vous demande de bien les choisir et de les respecter. Je n'avais que çà à vous dire. Je sors d'ici après avoir coché les noms des présents, et vous vous débrouillez pour avoir votre comité à mon retour.

-Alléluia, crie un élève qui s'attire le rire de tous.

-Lina, je ne comprend pas. Tu as vraiment voulu postuler pour être présidente ?

-La question se pose-t-elle Déonie ? Je suis aussi surprise que toi.

-Çà doit être un sal coup de Jenny...

-Déonie, c'est un sal coup de Jennyma. Bon sang ! Pourquoi elle a fait çà? Elle croit vraiment que çà va me faire flipper, et que je vais prendre mes jambes à mon cou au lieu de faire un discours devant la salle? Elle se met le doigt dans l'œil.

-Lina, tu peux effacer ton nom. Personne ne saura que...

-Si tout le monde le saura. Et c'est ce que veut Jennyma. Oh mais je ne vais pas lui offrir ce plaisir. Je vais parler oui.

Et alors que je fais passer ma rage en chuchotant, j'entend quelqu'un dire:

-Excusez-moi.

Jennyma !

-Merci. Bon, nous savons tous que peu importe vos votes, Julienne ne sort pas du comité.

C'est moi ou personne ne réagit?

-Alors, vous vous débrouillez pour élire le ou la présidente.

C'est moi ou j'ai bien vu que Carl et moi sommes les seuls à postuler?

C'est quoi cette histoire ?

-Mais bon, comme d'habitude, celui ou celle qui n'est pas élu(e) président/présidente, passe automatiquement pour le ou la vice. Alors ?

Je ne comprend vraiment pas le train-train qui s'en suit, mais tout à la fin, j'ai compris que Julienne est secrétaire et Paul, un mec qui reste en marge, trésorier.

-Maintenant, Carl et Lina, vous êtes attendu pour vos discours. Lina chérie, j'espère que tu as préparé le tien.

-Oui ma chère, ne t'inquiète pas.

Elle m'agace, cette frustrée.

Et je vois Carl se lever et passer devant la salle.

-Les amis, il n'y a pas de discours qui tienne. Avec ce caractère, et cette facilité qu'à Lina de remettre tout le monde à sa place, je suis sûr qu'elle a des projets pour nous et qu'elle nous ouvrira des portes pour nous aider à réaliser les projets que vous, élèves, allez proposer.

Carl se dirige vers moi, et me prend la main.

Pardon ?

Il m'emmène par devant la salle, et son regard dans le mien:

-Chers camarades, notre présidente et son vice-président.

Non mais je rêve ?

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J'ai pris plaisir à écrire ce chapitre. J'espère qu'il vous plaira.

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Je vous aime.

Victime de sa victimeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant