Chap 3

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Pdv de Lina

-Lina !

J'entend quelqu'un chuchoter mon nom et je tourne la tête pour surprendre...

Carl.

-Oui? je répond, étonnée au plus haut point.

-Peut-on se parler après les cours?

Quoi? Je dois rêver. C'est cela. Pourquoi Carl, à qui je suis complètement inconnue, veut me parler ?

-Pourquoi ? je lui demande.

Mais il n'a pas le temps de répondre et ma question reste en suspens car le professeur de philosophie fait son entrée.

Il n'a pas pu chuchoter avec moi par la suite, car les professeurs se sont succédé sans nous laisser une pause avant la récréation.

A 9h45, je sors de la salle pour aller m'acheter quelque chose à manger. Et que vois-je du coin de l'œil?

Je suis suivie de près par Carl, qui laisse ses amis en pleine conversation.

-Lina, il dit en me prenant la main.

Je fais volte-face et plonge un regard étonné dans le sien.

-Quelle familiarité, jeune homme !

-Excuse-moi.

Il lâche ma main et, mettant ses mains dans ses poches, parait chercher ses mots.

-Je suis pressée, je m'impatiente.

Son regard brun encore dans le mien, il avance:

-Tu es admirable.

Ai-je bien entendu ?

-Pardon ?

-Tu es admirable.

-Wow Wow wow! On se connait?

Ma question le surprend apparemment.

-Euh... Non.

-On ne vous a jamais appris que tutoyer un inconnu, c'est mal élevé ?

-Oups ! Désolé. Vous n'êtes pas seulement admirable. Vous êtes directe et sincère.

-Que me vaut ces compliments ? Qu'ai-je donc fait pour les mériter?

-Vous êtes bien la seule à résister à Jennyma en public.

-Pardon ? Lui résister ? Non. Je lui fais face.

-Et vous êtes franche dans vos mots. Vous avez une manière différente de remettre tout le monde à sa place, de clouer le bec aux autres.

-J'espère avoir réussi à clouer le vôtre.

Un moment, je crois que les yeux de Carl vont quitter leurs orbites.

-Euh... Oh non. Vous étiez parmi les badauds ce matin ? j'ajoute.

-Cela vous effraie-t-il?

-Et pourquoi cela me ferait peur? Je parlais pour que tout le monde puisse m'entendre. Je n'ai aucun intérêt à avoir peur. Je ne connaissais pas mon public, je me suis contentée de le capter.

Quoi ? Il croit que mettre ses mains dans sa poche et me faire les yeux doux va me mettre dans mon soulier? Je suis calme.

Hors, lui, je parie que c'est ce qui le secoue. Mon calme et ma franchise.

-Wow. J'ai envie de prolonger cette conversation. Peut-on s'asseoir ?

-Non. Je n'ai pas encore mangé, et...

Victime de sa victimeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant