Chap 45

6 3 0
                                    

Pdv de Lina

Depuis cette conversation avec Julienne et Maximilien ce matin, tout est bizarre. Julienne ne parle presque pas, et Maïline et Déonie commence à se rendre compte qu'il se passe quelque chose d'anormal.

Je ne suis toujours pas arrivé à trouver un mot pour qualifier l'attitude de Julienne de ce matin. Comment a-t-elle pu croire un instant que Maximilien pourrait s'intéresser à moi ?

Mais encore, je suis toujours sous le choc de la révélation de Maximilien. Et comment qu'il aime Julienne ? Comment j'ai pu passer à côté de ça ? Comment Julienne a-t-elle fait pour conquérir Maximilien ? Depuis quand a-t-il de tels sentiments à l'égard de Julienne ? Et bon sang comment Julienne a fait pour ne pas remarquer tout ça ? Plus important encore, qu'est-ce que je fous au beau milieu de toute cette histoire ? Faudrait que j'arrête de me mêler de ce qui ne me regarde pas.

Toutefois je reste à l'écart, laissant ainsi le choix à Julienne de s'adresser à moi ou non. Après tout, je suis quand même restée parler avec Maximilien, et je n'ose pas lui dire ce que celui-ci m'a confié... enfin, si on peut appeler ça une confidence. Il me l'a pratiquement craché au visage pour me faire comprendre que certainement ce n'est pas mon rôle de servir de pont entre Julienne et lui -en espérant que j'ai bien compris son message.

La journée se passe presque normalement jusqu'à la récréation. Je ne l'avais pas remarqué avant mais Maximilien était accompagné d'un speaker, sûrement pour animer la salle lors de la pause . Du coup, personne n'a envie de sortir de la salle. Même la Jennyma là qui n'a plus personne à qui s'adresser reste là. A croire qu'elle attend patiemment qu'un événement malheureux survienne pour qu'elle puisse se détendre à travers le malheur des autres.

C'est Tony qui prend la relève avec la musique tandis que chaque élève se trouve un cavalier ou une cavalière. On s'en fout de qui danse avec qui du moment que l'on s'amuse tous. Personnellement, je me suis tourné vers Julienne et me suis mise à danser avec elle comme une folle, tandis que Maïline et Déonie s'amusent également à faire des grimaces, à claquer dans leurs mains et à se frotter les fesses. C'est hilarant comme moment et comme on s'amuse, plus rien n'a d'importance. C'est ce moment que je choisis pour parler à Julienne de ce qui s'est passé ce matin.

-Julienne, je ne voudrais pas te gêner mais dis-moi, pourquoi as-tu réagi comme ça ce matin ? Après tout, c'était une banale discussion qui n'avait pas à déboucher sur tout ça. Raconte-moi. Tu sais que tu peux me faire confiance.

Je la regarde baisser la tête, intimidée tout à coup.

- Tout bien réfléchi Lina, commence-t-elle, je n'aurais pas dû réagir de cette façon. Comme tu l'as si bien dit, il n'y avait aucune raison pour que je me comporte de la sorte mais, en analysant la situation je crois que le fait d'être laisser de côté m'a beaucoup affectée et du coup, j'ai cru que je n'avais aucun intérêt dans les yeux de Maximilien, et encore moins de l'intérêt à rester là à vous regarder vous parlez. Je n'ai pratiquement fait que rire et le pire, c'est que j'ai fini par me rendre compte que dans cette situation, il n'y a que moi à blâmer parce que j'ai simplement choisi inconsciemment de rester à l'écart de la discussion. Tu vois, je ne sais vraiment pas ce qu'il m'a pris. Je m'excuse Lina, mais je te jure j'ai vraiment pas compris comment Maximilien a pu touché une corde aussi sensible. Bon sang ! J'ai failli me faire pipi dessus quand il m'a demandé si je suis amoureuse de lui. Tu as imaginé l'état de mon cœur à ce moment là, au moins ?

Franchement, j'ai pu tenir jusqu'à la fin du discours de Julienne mais une fois qu'elle ait terminé, j'éclate de rire sous le regard étonné de ma compagne.

-Je ne comprend rien du tout. Pourquoi tu ris ? Je t'ai présenté mes excuses et pour toute réponse, tu éclates de rire je suis censée comprendre quoi exactement ?

Quand j'arrive enfin à me calmer, j'ose lui répondre.

-Désolée, vraiment, d'avoir cassé l'ambiance mais c'est ta dernière phrase qui est venu à bout de mes réticences. Tu n'as pas à t'excuser. J'ai compris. Mais bon, tu aurais pu profiter de l'occasion pour au moins te rapprocher de Maximilien et tu as pris la fuite.

Heureusement que le son de la musique couvre nos voix. Sinon plus d'un serait intéressé par ce qui se dit.

-Tu m'as entendu Lina ? Je crois que ma respiration s'est arrêté un moment.

-Alors comme ça, je ne m'étais pas trompée.

Elle me donne une petite tape sur l'épaule.

-Je voudrais vraiment faire le premier pas vers Maximilien mais comprends moi, je n'ai jamais osé faire une chose pareille. Tu le ferais toi à ma place ?

Je ris en pensant à ma situation actuelle avec Carl et surtout quand je pense que c'est moi qui ai mis du mien pour garder cette relation.

-Crois-moi, j'oserais. Mais tu n'es pas moi et je te comprend Julienne.

-Merci de me comprendre, je suis flattée.

C'est moi ou Julienne vient carrément de faire une blague ? Dis donc, il y a vraiment de l'espoir qu'un jour elle s'ouvre complètement.

-Sinon de quoi est-ce que vous avez parlé quand je suis partie ?

Oups ! A ça je suis censée répondre quoi ? J'ouvre la bouche pour sortir une banalité quand je vois quelqu'un se placer entre Julienne et moi.

-Ma... Maximilien ? Elle bégaie.

-En chair et en os. Tu veux danser ?

-Je... Lina... Tu...

Je lui fais un clin d'œil.

-Ça ne me dérange pas. A tout à l'heure.

Je m'écarte des deux. Je n'ai rien à faire là. Tout le monde danse et du coup, je n'ai plus de compagnie pour m'amuser. Je cherche mon sac et une fois celui-ci trouvé, je prend mon téléphone.

-Oh ! J'ai un message.

Tu es tellement belle quand tu danses comme ça. J'aimerais bien que ce soit avec moi.

Je tourne discrètement la tête et mon regard se joint rapidement à celui du destinateur tranquillement assis dans son coin. Il me sourit et je ne sais plus comment réagir. Machinalement, je répond.

Cet après-midi, je danserais bien avec toi. Mais pas ici.

Il est surpris quand il lit mon message. Ben quoi ? Je le prend au mot. Il croyait que j'allais jouer la carte de la timidité ?

Où ?

Chez toi.

Je cherche son regard pour voir s'il approuve. Il est indécis apparemment.

Pourquoi pas chez toi ?

C'est à moi d'être surprise. Et apparemment, ça l'amuse.

Tu veux venir ?

La réponse ne se fait pas attendre.

Ça me plairait.

Super alors. Il va être servi.

Rejoins-moi à la rentrée dès qu'on aura sonné alors.

Il me fixe intensément, sûrement question de voir si je suis sérieuse. Je lui souris et il baisse la tête pour pianoter sur son écran.

A tout à l'heure, Lina.

______________________________________________

Toutes mes excuses pour le retard. Je sais que certains d'entre vous attendaient impatiemment. Alors, je vais rapidement poster d'autres parties pour me faire pardonner.

Je vous aime. ♥♥♥

Victime de sa victimeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant