Chap 46

6 3 0
                                    

Pdv de Maximilien

Depuis ce matin, je ne cesse de me répéter que j'ai fait une bourde monumentale en exprimant mes sentiments ouvertement à Lina. Je n'ai qu'une crainte: qu'elle aille parler de tout ça à Julienne.

Je n'aimerais vraiment pas qu'elle l'apprenne de cette façon. Autant dire que quand je m'empare du speaker, je l'abandonne tout de suite à Tony qui est on peut plus heureux de jouer au DJ. Ça fait longtemps que je regarde Julienne danser, mais bon sang ce que j'aimerais être à la place de Lina afin de m'amuser autant avec la fille que je regarde depuis longtemps et que je n'ai pas pu approcher de peur qu'elle ne soit exactement comme son amie.

"Les chiens ne font pas amis-amis avec les chats."

Je ne dis pas que Lina, Jennyma ou même Julienne sont des chiennes ou des chattes, mais c'est juste pour me convaincre que si Julienne était pareille que Jennyma, en aucun cas Lina lui aurait permis de s'approcher d'elle. Alors comme ça, je suis rapidement rassuré de savoir que l'amitié entre Jennyma et Julienne n'était qu'une grande erreur.

Je ne saurais dire quand j'ai commencé à développer des sentiments envers Julienne.

Peut-être au moment même où elle a franchi le seuil de l'école.

Peut-être quand, pour une fois, on a accompagné Carl et Jennyma lors de l'une de leur sortie en public.

Peut-être que c'est sa façon de manger qui a retenu mon attention.

Peut-être que c'est son sourire innocent. Ou son doux regard. Ou autre chose encore.

Mais depuis, je me suis avoué ce que je ressens pour elle et je me suis bien gardé de lui en faire part. L'ombre de Jennyma planait au dessus d'elle et je ne voulais pas être englouti par les mauvaises intentions de l'autre là.

Mais merde ! J'attend quoi pour aller lui parler ?

Je prend finalement mon courage à deux mains et me lance vers elle, comptant bien avoir son accord pour une danse. Une danse au moins.

Pdv de Julienne

Je suis tellement surprise de voir Maximilien devant moi que je reste muette longtemps après le départ de Lina.

Que dire? Comment réagir après le drame que je n'ai pas hésité à engendrer ce matin ?

Lina ! Au secours !

Je la cherche des yeux et vois qu'elle est bien trop concentrée sur son téléphone portable.

-Tu cherches quelqu'un ?

Je sursaute et j'imagine que c'est perceptible vu le regard que me lance Maximilien.

Oh et puis quoi ? Lina sera-t-elle éternellement à mes côtés pour lancer la discussion ? Serai-je toujours là à sourire bêtement et à faire des drames ?

-Tu... Tu voulais danser non ?

C'est moi ou un sourire s'est dessiné sur ses lèvres ?

-Oui.

C'est curieusement ce moment que choisit Tony pour un "Bina Boye".

-Tu n'es plus du genre timide à te faire pipi dessus ?

Quoi ?

Je ris, heureuse d'échapper à une explication pour ce matin.

-Ça ne risque pas d'arriver.

-Très bien alors.

Alors que les premières phrases de la chanson se font entendre, Maximilien vient se placer derrière moi et me tient par la taille.

Quoi ?

-Max...

C'était quoi ça ? Je l'ai appelé simplement, je l'ai supplié ou ce n'était qu'un chuchotement? Je ne peux vraiment pas dire ce que je viens de faire. Je sais seulement que j'ai des frissons.

Lentement, il se colle à moi et presse un peu ma taille.

Suis-je censée bouger là ?

Mais je me rend compte que déjà, mes hanches suivent ses mouvements. Il fait chaud tout à coup, tandis que le souffle de Maximilien ne cesse de torturer mon cou. A ce moment là, rien ni personne n'existe autour de nous.

Julienne ! Julienne, reprends toi.

Mais j'ai déjà perdu le contrôle. Peu à peu, j'essaie de m'adapter à son rythme et j'y suis presque quand je sens une bosse contre ma robe au niveau de mes fesses.

Je sursaute et me sépare immédiatement de lui.

Il a une... Il est...

J’ai l'impression d'être toute rouge quand je sors en vitesse de la salle, direction les toilettes.

Pdv de Lina

Je n'en crois pas mes yeux. Ils ne sont pas nombreux à avoir remarquer la scène, mais moi, je peux dire que j'étais au premier rang.

Julienne a dansé avec Maximilien. Avec son béguin. Dans un corps à corps à la fois timide et passionné. En salle de classe. Et elle est partie comme un TGV, toute rouge. Que s'est-il passé là ?

Mon regard croise celui de Carl avec qui j'ai cessé d'envoyer des textos il y a quelques minutes, et il me sourit. J'ai comme l'impression de comprendre que c'est exactement le genre de danse qu'il aimerait car lui également a vu la scène.

Il peut se mettre le doigt dans l'œil.

Je souris à ma pensée, et le vois me sourire également. J'espère seulement qu'il n'a pas pris ça pour un oui.

Je pense à aller rejoindre Julienne quand on sonne la fin de la récréation. J'abandonne alors l'idée. Elle reviendra, j'en suis sûre.

Tony arrête alors la musique sous le mécontentement général et apporte son appareil à Maximilien qui s'était rapidement assis et gardait les cuisses croisées depuis le départ de Julienne.

Est-ce que... Non ! Ne sautons pas aux conclusions tout de suite.

On arrange rapidement les chaises, puis on regagne nos places dans l'attente du professeur.

Julienne est finalement revenu en classe, et le reste de la journée de classe s'est déroulé sans encombre. Enfin à part Julienne qui est restée toute rouge.

Le premier son de la cloche pour annoncer la fin de la journée de classe et je suis déjà debout.

-Lina, je.... Je peux te parler un moment ? Me demande Julienne.

Oh la la ! Je ne peux pas rester.

-Je... Je vais aux toilettes. J'arrive, je mens.

Une fois dehors, je m'empresse de regagner la sortie. Je me sens un peu coupable de mon attitude envers Julienne, mais ce n'est pas le bon moment pour faire marche arrière. Je suis surprise de voir un motocycliste, casque sur la tête, s'arrêter devant moi.

-On y va ?

Je reconnais de suite les vêtements que portait Carl ce matin.

Bon sang ! Il est sorti quand ?

-Bien sûr.

Je monte sur la moto, m'assois confortablement, pose ma tête sur son dos et passe mes bras autour de la taille de Carl. Il démarre aussitôt.

-Pressé ? je demande.

-J'aimerais bien ne plus avoir à supporter la douce torture de tes bras autour de ma taille Lina. Tu me guides ?

Je souris contre son dos.

-Droit devant toi.

Victime de sa victimeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant