Victime de sa victime

Chap 38

Pdv de Jennyma

J'arrive à l'école ce matin, complètement hors de moi. Je suis en retard. J'ai beaucoup réfléchi la nuit dernière.

Qu'est-ce qu'ils trouvent tous à cette idiote de Lina?

Et puis merde ! Pour couronner le tout, Carl n'est plus dans la course. J'ai cette envie de tout casser que je réprime depuis hier soir.

J'entre dans la salle et je vois Julienne assise à côté de Lina, Déonie et Maïline . Non mais sérieux ?

Je crois rêver et je tourne mon regard vers le siège qu'occupe Julienne à mes côtés d'habitude et la voix vide.

Non. Je ne rêve pas. Elle est vraiment avec Lina et sa bande d'idiotes.

Il se passe quoi bon sang ?

Déjà assez en retard, je me contente de m'asseoir à ma place en lui lançant un regard meurtrier qui en dit long sur mes intentions.

Je ne pouvais pas croire que Julienne me fasse un truc pareil. Je suis restée distraite et pensive jusqu'à la récré. La cloche à peine sonné que je me suis levée et est partie vers elle.

-Je ne sais pas ce que tu fous avec ces filles-là mais je te conseille de repartir d'où tu viens, ce qui veut dire sur le siège à côté de moi comme toujours et ceci depuis des années. Et je t'interdis de me répondre car tu sais bien que ce que je dis, tu le fais et point final, je lance à son intention sans un regard pour les autres.

-Non mais je dois rêver. Tu es vraiment en train d'ordonner à Julienne d'aller s'asseoir à côté de toi ? Tu ne penses pas que c'est une question de volonté ? répond la Lina à qui je ne m'étais même pas adressé en se levant.

-Tu me dit à quel moment je t'ai sonné et moi je te dirai pourquoi je m'adresse à mon amie qui est assise là, à côté de toi, alors que le siège à côté de moi est complètement vide. Je t'interdis de...

-Tu ne m'interdis rien du tout. Mets-toi bien ça dans la tête Jennyma, je n'ai pas peur de toi et ce n'est sûrement pas le fait que tu viennes ordonner des trucs à ta meilleure amie, soit dit en passant, que tu peux croire que je vais te laisser me dire n'importe quoi quand tu veux. On ne me la fait pas à moi. Est-ce que tu as compris ? Maintenant tu dégages et tu nous laisses tranquille.

Je rêve où elle vient de m'adresser la parole et en plus sur ce ton ? Elle veut vraiment que je lui refasse sa structure faciale ou quoi ?

Une chose est sûre, c'est que déjà tous les élèves de la salle était concentrés sur nous et en balayant la salle des yeux, je pouvais lire la surprise sur le visage de chacun.

Mon regard croise celui de Carl et celui-ci me regarde avec... je dirais... effroi.

-Je te conseillerais de ne pas t'immiscer dans ma relation avec Julienne. Tu savais toi qu'hier soir elle m'a écrit pour me dire qu'elle veut plus trainer avec moi ou un truc du genre ? C'est ça l'effet que du produit autour de toi ? Tu brises les liens entre les meilleurs amis, tu brises les relations de couple et tu te permets de t'inviter dans ma possible réconciliation avec Julienne ? Je te laisse Carl, je suis sûre que mes restes te tente, mais Julienne tu ne la touches pas. Tu n'as aucune vie sociale, pas un compte Facebook, pas de Twitter, pas d'Instagram, rien. A croire que tu viens de la plus grande forêt du monde. J'en ai marre de toi. Tu n'es pas une sainte Lina. Je n'ai qu'à énumérer les troubles que tu fous dans ton environnement et je le prouverai.

Merde ?!

J'ai envie de revenir en arrière et d'effacer ce que j'ai dit. J'ai vraiment déballé tout ça et devant la classe en plus ? Manquait plus que je ne lui parle du plan.

Quelle idiote !

Je suis surprise quand la Lina se met à battre des mains. Mais il n'y a pas que moi. C'est une surprise générale.

-Je vois que ma vie t'intéresse. Tu vois ? Je croyais que toi et moi, ce n'était qu'une simple querelle entre ancienne et nouvelle, mais ça va plus loin apparemment. Tu m'espionnes maintenant ? Et ceci sur les réseaux sociaux ? La chance ! Je dors paisiblement dans mon lit le soir tandis que Jennyma, la grande Jennyma dont je veux les restes selon ses dires, cherche des informations sur moi sur des réseaux sociaux. Non mais vraiment quelle chance ! Ça, ça me plaît. De 1, tu arrêtes de qualifier Carl de restes. Il ne mérite pas ça. De 2, je n'avais aucune idée que Julienne avait fait ça. Ce matin, je lui devais le soutien, ce que font les AMIES, alors elle est venue s'asseoir avec nous là. Contente qu'elle ait enfin ouvert les yeux à ton sujet. Je crois que tu as déformé la définition qu'elle se fait de l'amitié. Et de 3, on arrête de parler comme si Julienne n'était pas là. C'est sa décision. On n'a pas à la forcer.

Pardon ?

-Tu ne manques pas d'air Lina.

-Ow mais toi non plus Jennyma. Moi au moins, je te dis ce que je pense. Et puis tu sais quoi ? Je n'ai rien à faire ici, tu as raison sur ce point. C'est à Julienne de se défendre.

Et comme si toute cette dispute n'avait pas eu lieu, elle sort de la salle.

-Lina, j'en ai pas fini avec...

-Non, mais elle oui.

Je fais volte-face pour finalement me rendre compte que c'est Julienne qui vient de parler.

-Julienne...

-On n'a plus rien à se dire Jennyma. Ça suffit. Tu en as assez fait.

Elle passe à côté de moi quand je la retiens par le bras et lui chuchote à l'oreille:

-Tu touches un mot du plan à Lina et je te...

-Laisse tomber Jennyma,  elle me répond sur le même ton. Tu ne me fais pas peur. Et puis, rappelle toi, il n'y aura pas de Carl et Lina. Tu as perdu. Alors je ne vais pas nuire Lina avec ça. Ce n'est plus la peine.

Elle arrache son bras de mon emprise. Je la suis des yeux quand mon téléphone vibre dans ma poche- il ne s'est pas complètement abîmé lors de ma crise hier soir car il est tombé sur ma pile de linges sales. C'est une vidéo.

C'est la querelle entre Lina et moi.

Je sens la colère monter en moi.

-Écoutez moi bien. Ce Paparazzi Production, je le trouverai et je lui enfoncerai son putain de téléphone dans l'un de ses orifices naturels le moment venu.

Ce disant, je quitte la salle, déterminée à briser cette Lina par n'importe quel moyen.