Victime de sa victime

Chap 16

Pdv de Carl

Quoi? Non!

-Lina...

-Je dois vérifier mon devoir de suite, Carl. Allez autre part, retrouver Jennyma, je ne sais pas moi, n'importe où. Mais une chose est claire. Je vous interdis de rester devant moi.

Je tourne le dos sans un mot. Çà doit être çà, voire pire, la douleur que j'ai causé à Laera.

Laera.

Non, j'imagine que malgré cette douleur atroce qu'il me prend au cœur là, ce n'est rien comparé à ce que j'ai fait.

Et je fais comment pour finir la journée avec autant de pression?

Comment je vais supporter les regards appuyés des filles de l'école ? Les regards venimeux de Jennyma qui nie son acte? Et la déception dans les yeux de Lina?

Oh oui. Je l'ai déçu, j'imagine.

Et est-ce donc çà le prix à payer pour le mal que j'ai fait à Laera ? J'ai l'impression que je suis en train de payer ce que j'ai fait. Et ceci, malgré le fait que je traîne le poids de la culpabilité avec moi tous les jours.

À bout, je prend mon sac et quitte l'école avant la sonnerie sans perdre une minute de plus.

Pdv de Maïline

-Bonsoir Maïline.

Je sursaute en découvrant Jennyma sur le pas de la porte de chez moi.

Bon sang ! Mais où n'est-elle pas allée cette fille ?

-Jennyma! Que puis-je pour toi?

Elle secoue négativement la tête.

-Non Maïline. Moi, que puis-je pour toi ma chère.

Je me croise les bras.

-C'est moi ou je n'ai rien saisi?

-Tu pourrais commencer par me laisser entrer, on s'asseyera et on discutera chacune un verre de jus en main.

-En quel honneur ?

-Bon sang! Maïline, j'ai mal aux pieds OK ?

Si peu civilisée !

-Entre.

-Il y a quelqu'un ici? Je ne te dérange pas ?

-Il n'y a personne, mais pour toi, ce sera toujours écrit, ne pas déranger.

Elle roule des yeux et je l'emmène dans le salon, lui désignant une chaise sur laquelle elle s'assoit.

Je m'en vais chercher les verres et le jus d'orange dans le frigidaire, et reviens m'asseoir en face de Jennyma.

-On se croirait presque dans un restaurant 5 étoiles. Moi vêtue de noir, et toi en noir et blanc, tel une serveuse.  Sauf qu'il n'y a que 4 canapés, une table basse, et 2 vases de plantes sans fleurs.

-Jennyma, si tu es venue parler de la décoration, ou même me traiter de serveuse, je t'arrange le portrait avec un cercle trigonométrique gradué et je te fous dehors.

-Du calme Maï...

-Je n'ai pas oublié que Carl et toi avez voulu me tendre un piège.

-Et je n'ai pas oublié que tu y serais tombée par amour pour Carl.

-Que sais-tu de mes sentiments ? Ou pour faire court, que sais-tu des sentiments ?

-Maïline, s'il te plaît, si ce n'était le fait que Tia est la petite amie de ton frère, tu aurais été notre victime, elle ironise. C'est elle qui a pris ta défense.

-Je ne te supporte pas Jennyma. Tu ferais mieux de me dire ce que tu as à me dire, autrement tu prends la porte.

-Ouais, c'est çà. Bref, je pense que tu sais déjà qui Carl et moi voulons cette année.

-Une minute. Tu es venue ici pour me parler de plan? je m'énerve.

-Calme-toi. On parle simplement.

-Tu veux converser? Trouves une personne de ton rang.

-Maïline, tu sais pertinemment que je n'accepte pas qu'on me parle sur n'importe quel ton.

-Tu vas faire quoi? Me frapper ?

-Tu vas perdre ton amie.

Elle parle de quoi là?

-Quelle amie ?

-Déonie.

-Tu n'oseras pas, Jennyma.

-Mais ce n'est pas moi qui vais le faire. C'est Lina. Tu n'as pas remarqué que Lina est en train de s'approprier Déonie ?

Elle prend une gorgée de son jus, alors que moi, je ne veux plus du mien. Où est-ce qu'elle vient mettre son nez là?

-Tu te trompes. Déonie ne fait que parler à Lina pour éviter qu'elle ne tombe dans ton piège.

-Bien sûr que je ne compte pas l'atteindre directement et çà tu le sais. N'oublie pas que j'ai un cheval dans la course.

-Oh! Parce que pour toi, Carl est un cheval ?

-Peu importe. Il est là pour me ramener Lina. Mais laisse-moi te dire. Lina se croit maligne en voulant avoir dans son camp et Déonie et Carl, et bientôt ce sera une personne de chaque groupe dans la classe. Diviser pour régner.

-N'est-ce pas ce que tu fais ?

-Oui, mais dans mon cas,tout le monde le sais et peu importe les moyens, je gagne.

-Tu ferais mieux de t'occuper de ce qui te regarde Jennyma.

-Mais, c'est ce que je fais.

-Tu penses que c'est Laera ? Lina n'est pas Laera.

-Et tu sais quoi d'elle ? Elle fait semblant d'être seule pour s'attirer les gens, et pauvre de toi, c'est la faible qui porte le nom de Déonie qui est allée la trouver, elle se moque. Tu m'en diras des nouvelles, Déonie ne viendra plus te voir après quelques temps. Tu n'as qu'à attendre.

Elle me dégoute cette fille.

-Je comprend. Tu veux que Lina n'ait que Carl comme appui. Mais écoute, ce que tu veux faire ne va pas marcher. Tu as frappé la mauvaise porte.

Je lui lance un regard mauvais. Elle fait quoi ici? Elle croit quoi? Que je vais permettre qu'elle fasse à Lina ce qu'elle a fait à Laera? Qu'elle se mette le doigt dans l'œil!

-Tu n'as pas de leçon ? Tu n'as pas de devoir ? Tu n'as pas de parents ? Aujourd'hui est lundi et tu vagabondes? C'est quoi ton problème ?

-Waou Maïline. Je t'aurais prévenu, hein?

-De quoi ? Je ne t'ai pas demandé de me rendre un quelconque service.

-Lina a déjà Déonie, elle va être détournée par Carl et Déonie n'aura pas de temps pour toi à trop les surveiller. En gros, tu perdras et ton Carl et Déonie.

-Mtchup ! Mon Carl ? Il ne m'intéresse pas. Je ne prend pas ce genre de sans scrupules.

-Non Maïline, il ne t'intéresse plus. En tout cas, si tu ne le fais pas pour Carl, fais-le pour Déonie, ta meilleure amie. Je t'ai avertis. Réfléchis.

Énervée au plus haut point, je me lève et vais lui ouvrir la porte.

-Sors de chez moi. Et que je ne t'y revois plus.

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