Chapite 19.

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19.

«Un jour viendra ou tu te rendras compte une tourner la page était la meilleure décision car tu réaliseras que ce chapitre n'avait plus rien à te raconter.»

Eli

Les jours passent et je ne sors presque pas de ma chambre. Je mime une maladie inexistante, et Nathan ne démentie pas mon mensonge devant Line et Gus. Même si, comme je le pense, ils ne sont pas autant naïf que ça, et ils font donc semblant de me croire sans poser aucune question. En effet, Nathan et moi jouons comme aux chaises musicales dans la maison. Nous évitons sans arrêt de nous retrouver tous les deux dans la même pièce, quitte à louper des repas ou à s'arrêter en pleine activité, et nous ne passons sûrement pas inaperçu.

Après avoir laissé le week-end passer, j'ai décidé de sortir enfin de ma torpeur et d'affronter la réalité.

Je supplie Line de m'emmener en voiture le lundi matin, et elle fini par céder à mes arguments. Attentive comme toujours, elle roule à une faible vitesse pour tenter de minimiser mon angoisse qui refait surfasse à chaque légère accélération. J'arrive au lycée toute tremblante, mais soulagée d'avoir réussi à éviter l'épreuve Nathan pour me déplacer.

Je fixe le sol goudronneux pour éviter de croiser le moindre regard, et je me dirige vers la salle de classe habituelle. L'air frai du matin me fait frissonner, et je replie mes bras sur moi-même pour me protéger et me réchauffer.

A peine la porte du bâtiment légèrement entrebâillée qu'une vague l'air chaud me touche. Je referme minutieusement la porte derrière moi puis m'assois par terre devant la porte de ma salle, encore fermée à cette heure-ci.

Le silence du bâtiment me permet d'entendre une personne approcher avant de la voir arriver. Théo, souriant comme toujours, se tient devant moi en quelques secondes. Théo. Toujours là pour moi, pour me soutenir et me redonner le sourire.

Je lui fais un bisou sur la joue, puis mon regard se rattache sur le mur blanc du sombre couloir matinal. Ma joue collée au radiateur qui dégage une chaleur rassurante, je lutte pour ne pas m'endormir. Les dernières nuits ayants été courtes, et mon réveil matinal beaucoup trop voir pour mon organisme, mes yeux semblent ne vouloir qu'une chose : se fermer pendant plusieurs heures, pour laisser mon esprit vagabonder dans l'infini du monde des rêves.

***

Même sans tourner la tête, je sais qu'il est là. Ma peau se recouvre de frissons, mes mains tremblent et les poils se hissent sans que je ne puisse rien faire. Même après avoir passé tout un week-end à l'éviter, je n'arrive pas à calmer les battements de mon coeur dans ma poitrine. Sans le vouloir, je relève quand même les yeux, et je croise directement son regard. Ses yeux bleus dans lesquels je me perds si facilement. Ses yeux si extraordinaires que je pourrais dire que je les considère comme magique. Ce sont les plus beaux que je n'ai jamais vu et...

Mais à quoi je suis entrain de penser bon sang ? Je ne peux pas penser des choses comme ça !

Je tourne le regard et tente de redevenir moi-même. Car en sa présence, je ne pense absolument pas normalement. Mes pensées s'emballent sans que je ne puisse rien contrôler. Et je dois à tout pris éviter ça.

Nathan fait battre anormalement mon coeur depuis que mes lèvres ont rencontré les siennes, et je me déteste de le reconnaître et de ressentir de telles émotions.

Je me déteste.

Tellement.

Nathan

Accroche Toi [terminé]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant