Chapitre 32. Deuxième lettre

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Cher Elh,

On aurait dû être comme deux doigts de la main.
On aurait dû pouvoir passer des après-midis entiers dans la chambre de l'autre, à se raconter nos vies.
On aurait dû être complémentaires.
On aurait dû pouvoir compter l'un sur l'autre en permanence.

On aurait pu se connaître par cœur.
On aurait pu se regarder au loin, et échanger un simple sourire en coin dans le collège ou le lycée.
On aurait pu se chamailler, se disputer ou s'engueler à longueur de journées.
On aurait pu s'aider à être entier.

Mais on a seulement pu tenter de rattraper le temps perdu. C'était bien se voiler la face d'ailleurs. Comme si, en quelques après midis organisées en cachette, on allait apprendre à se connaître pleinement. Comme si tu pouvait jouer ton rôle totalement, le rôle que tu n'avais pas pu jouer pendant des années.

Mais on aurait pu continuer.

Pourtant, tu dois maintenant lire ma lettre en étant enfermé entre quatre murs blancs, aseptisés. Je t'assure que je m'en veux, de t'avoir forcé à y aller. Je m'en veux chaque jour, et la douleur que je ressens à chaque fois que je pense à toi me transperce de part en part.

Pourtant j'ai fait le bon choix hein ! Tu le sais j'espère. Je veux juste que tu guérisse, ou que ton état s'améliore. Juste ça, je n'en demande pas plus.

Prend soin de toi surtout.

Je t'aime.

Eli.

Accroche Toi [terminé]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant