Accroche Toi [terminé]

Chapitre 29.

29.

«Je voyais la vie en noir, et je la voie maintenant en couleur.» - Nathan

Nathan

On m'a souvent dit que le premier amour est celui qu'on oublie pas, qui reste gravé dans notre tête si longtemps que l'on ne passe en réalité jamais à autre chose. Eli a été mon premier amour. Elle a été la première fille qui a su déclencher les battements de mon coeur par de simples gestes quotidiens. La première que j'ai voulu embrasser et serrer dans mes bras chaque seconde. La première que j'ai vraiment perdue.

Nous ne nous sommes en réalité jamais mis en couple, mais j'ai pu avoir quelques jours de bonheur avec elle. Et même si c'est trop peu, je ne la remercierais jamais de m'avoir laissé être heureux ces jours là.

Son arrivée à changé ma vie. J'étais plus solitaire que jamais avant de la connaître, je me refusais chaque bonheur. Mais elle m'a appris à apprécier les belles choses. J'ai pris réellement conscience que mes amis étaient des amis en or grâce à elle. J'ai connu des peine, mais également de nombreux bonheur.

Je voyais la vie en noir, et je la voie maintenant en couleur.

- On se fait un ciné ce soir ?

Je relève la tête vers Théo. Il attend patiemment ma réponse en jouant avec les petits poids présents dans son assiette. Il plante méthodiquement un à un les petits poids sur chaque pic de sa fourchette, avant de les manger et recommencer son opération.

- Ouais pourquoi pas, avec la bande ? je lui demande.

- Yes, toute la bande.

En l'entendant insister sur le mot "toute", je fronce les sourcils.

- Flavia vient avec nous, il m'affirme.

Son regard me montre qu'il ne renoncera en aucun cas à faire venir son amie à cause de moi, et je finis par capituler en hochant la tête. Nos relation se sont améliorées, mais elles restent tout de même tendues. Je me sens toujours coupable de lui avoir fait du mal, et je ne sais pas comment agir en sa présence. De plus, à chaque fois que le prénom d'Eli est évoqué dans une conversation, son visage se referme comme si elle avait été la cause de beaucoup de choses.

Je décide de penser à autre chose, évitant une fois de plus ce sujet tendu, et porte mon attention sur les petits poids de mon ami. Leur diminution est très lente, alors que j'ai déjà fini mon repas depuis une dizaine de minute. Je souffle, avant de lui poser la question qui me trotte dans la tête.

- Putain mais tu peux pas manger plus vite ? On dirait un escargot, sinon pire !

Face à la violence de mes propos, Théo éclate de rire.

- J'ai cru que tu ne me poserais jamais cette question ! il me répond au bout d'un moment en essuyant les larmes présentes au coin de ses yeux. Je voulais juste te faire chier depuis le début du repas, mais toi tu t'en foutais une je mange lentement. C'était horrible, j'ai trop faim.

Il se met alors à manger si vite que je me demande comment il ne peut s'étouffer.

Étonné par ce qu'il considère comme une blague, je ne prononce aucun mot pendant plusieurs minutes.