Accroche Toi [terminé]

Chapitre 20.

20.

« Rien n'use plus promptement que les vacances, quant elles se prolongent. »

Eli

- J'aime te sentir contre moi. J'aime quand nous sommes tous les deux, et que personne ne peux nous déranger. Je crois que tout simplement... Je t'aime.

Ses paroles, prononcées si soudainement, me prennent à court. C'est comme si je n'arrivais tout simplement plus à respirer. Je tente de dire quelque chose, mais rien ne me viens. Je suis tout simplement en panique, et je ne peux rien faire. Face à mon mutisme, il lève les yeux au ciel et rigole franchement, tout en s'allongeant sur le sable. Le soleil fait briller sa peau encore légèrement humide de notre baignade, le rendant encore plus beau qu'il ne l'est.

- Tu sais Eli, j'ai l'impression que bien trop souvent, tu ne veux pas faire part aux autres de tes pensées et de tes sentiments. Donc tu te renferme dans un silence qui veut dire beaucoup de choses. Trop de choses parfois.

- Non ce n'est pas ça, je tente de répliquer. J'ai juste... Du mal à trouver les mots exacts. Tu ne peux pas me reprocher quelque chose comme ça Max !

Mon ton monte, et je sens son corps se tendre également.

- Eli ! Arrête de te renfermer à chaque difficulté ! Tu te caches derrière ta timidité, et tu repousses tout le monde sans cesse ! J'en ai marre moi putain ! Je ne sais jamais comment prendre tes silences ! Comment tu veux que je sache que ton silence veut dire que tu m'aimes mais que tu n'oses pas me l'avouer, ou alors que tu n'éprouve pas des sentiments réciproques aux miens ! J'en sais rien putain, et j'en ai marre ! Marre merde ! Pourquoi j'ai l'impression que tu me fais pas confiance ? Pourquoi tu te confies jamais ? Même ici, notre endroit à tous les deux, au bord de l'océan atlantique, j'ai l'impression que t'es pas toi-même complètement ! Eli, bouge toi un peu ! Reste pas comme ça sans rien faire à subir !

Se laissant emporter par ses paroles, il s'est levé et se tient maintenant au dessus de moi. Encore à moitié allongée sur ma serviette, je tente de voir les traits de son visage malgré le soleil éblouissant. Il semble vraiment en colère contre mon manque de réaction, mais pourtant à ce moment même, je ne trouve rien à répliquer.

Je me lève à mon tour, pour lui faire face malgré ma taille largement inférieure à la sienne.

- Si tu ne m'acceptes pas comme je suis, alors je ne vois pas ce que je peux te dire.

Je prononce ces paroles tout en lui lançant un regard que je veux meurtrier, avant de me diriger vers la mer, seule spectatrice de notre scène de ménage. Mais j'ai à peine fait quelques pas qu'il me retient par le poignet.

Presque projetée contre son torse, je croise ses yeux en relevant la tête. Ils sont plus foncés qu'à l'ordinaire, ce qui me permet de me rendre compte de son degré important de colère qu'il tente malgré tout de maîtriser en respirant.

- Je... Excuse moi, je n'aurais jamais du te dire ça. T'es comme ça et je ne veux pas que tu changes. Pardonne moi Eli.

Son ton presque suppliant m'apaiser presque directement, et me soulage.

Il se colle légèrement à moi et me chuchote quelques mots à l'oreille :

- Je t'aime, tu me rends fou, complètement cinglé même. Et je veux que tu saches que je suis tellement content d'être ici sur cette plage de St Malo avec toi. Pour moi, cette plage est le symbole de notre histoire.