Chapitre 24 : Sachiko : être aussi faible

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Je sentais que j'étais en train de rêver, et pas des rêves des plus sympathiques, mais je n'arrivais pas à me réveiller. Je sentais mon corps trembler, je sentais que je hurlais à pleins poumons et que les larmes commençaient à couler.

Je ne voulais pas voir cela. Je ne voulais pas ! Pourtant, rien n'y faisait, je continuais à me tenir là, sans même pouvoir détourner le regard.

J'entendis une voix au loin. Une voix qui murmurait mon prénom, d'abord faiblement puis de plus en plus fort. Et cette voix, je la connaissais. C'était celle de Kakashi, j'en aurais mis ma main à couper.

J'ouvris brusquement les yeux, le cœur battant et la respiration hachée. Tout paraissait flou autour de moi et ma tête me faisait affreusement mal. Je regardai dans tous les sens, cherchant quelque chose à quoi me raccrocher, mais je ne reconnaissais rien. Où est-ce que je pouvais bien être, bon sang ?

Une main m'agrippa l'épaule et je remarquai enfin la voix. La même que tout à l'heure. Je forçai mon esprit à s'attacher à ce détail, seule chose rassurante dans cet environnement hostile. Et j'aperçus enfin ses yeux, dans lesquels je me noyais le temps de retrouver mon souffle. Ma main se crispa sur son bras et les larmes recommencèrent à jaillir sur mes joues déjà trempées.

Je me maudis encore une fois d'être aussi faible. À chaque fois que j'étais avec lui, toutes mes émotions, mes sentiments et même mes sensations semblaient exagérés. Au point de me submerger la plupart du temps.

Maintenant que j'avais de nouveau les idées claires, enfin du moins un peu plus clair, je me remis à regarder autour de moi. J'étais dans ma chambre, chez Kakashi. Je reconnaissais la petite commode de bois clair et la jolie toile à l'encre de Chine, cadeau de Saï.

Je reportai mon attention sur le Hokage, qui me regardait avec de grands yeux inquiets.

Il faut dire que c'était la quatrième fois cette semaine qu'il venait me réveiller.

Parce que mes cauchemars étaient revenus. Ce n'était pas exactement les mêmes, je n'assistais plus à la mort de Kakashi enfin autant que je puisse en juger puisque tout était flou. En réalité, rien ne m'était familier, si ce n'est ce sentiment d'impuissance, cette peur et surtout, cette douleur. Non pas physique mais émotionnelle puisque j'assistais à l'assassinat de mes proches. Voire même que j'exécutais mes proches.

Je tremblais toujours et je me blottis dans les bras de mon ami, cherchant à étouffer cette sourde angoisse qui commençait à monter en moi.

Je me disais que c'était pour sauvegarder les apparences avec lui. Pour qu'il ne se doute de rien le moment venu mais en réalité, il me fallait bien l'admettre.

Je profitais de mes derniers instants avec la personne que j'aimais le plus au monde.

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Lorsque l'aube se leva, je fus réveillée par les rayons du soleil qui vinrent réchauffer mon visage. Je battis des paupières et repris progressivement pieds dans la réalité.

J'étais toujours dans les bras de Kakashi. Forcément, en ce moment c'était le seul moyen pour que je dorme un tant soit peu. Sans cauchemars je veux dire.

Le Hokage était encore endormi et j'en profitais pour détailler son visage. Il avait l'air beaucoup plus paisible quand il dormait. Comme la plupart des gens je suppose. Du bout des doigts, j'effleurai le contour de son visage, la courbure de son nez et le haut de ses joues. Le fait qu'il porte aussi son masque pour dormir me fit rire discrètement.

l'Ombre des TourbillonsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant