C'était quand la lune brillait dans le ciel que le Viking se rendait compte de la chance qu'il avait. Il se rendait aussi compte à quel point la première année de sa seconde vie avait été chargée.
Les rayons de la lune illuminaient la pleine ou tout avait commencé, Mère Nature faisait elle aussi danser ses volutes. Cette fois-ci, elles étaient argentées aux reflets roses. Elle veillait aussi à la sécurité du territoire.
— Dis-moi, mon beau loup tu n'as pas honte de laisser notre lit froid ? Bien évidemment, Eirik et Nautoo avaient senti leur douce Tulipe arriver. Cette merveilleuse femme partageait leur vie depuis presque soixante-dix ans maintenant.
— Mille pardons ma douce.Le Viking prit la main de sa femme et la fit tourner sur elle, bien sûr il ne se gênait pas pour la regarder avec gourmandise.
— L'bipède. Gronde doucement Nautoo dans son antre. Le Premier aimait particulièrement l'odeur de sa femme, il ressentait le besoin de nicher son nez dans ses cheveux.
Eirik ramena Tulipe près de lui et l'encercla de ses bras. La femme, dont le temps n'avait pas de ravage sur elle, sourit à pleine dent.
— Ça fait si longtemps. Dis le Viking en regardant devant lui.
Rien n'avait changé, le cercle était toujours là. L'herbe y était toujours brûlée et aucune chaleur ne réchauffait jamais ce lieu de souvenir.
Mère Nature, elle-même y rejetait toute forme de vie. Ce lieu servait à la fois de souvenir et d'avertissement, tout comme les traces de dents sur le bras du Viking. Ce dernier les portait fièrement, elles signifiaient tant de choses maintenant et surtout il les mettait sous le nez de tous les nouveaux venus, histoire de leur rappeler qui il était et qui il sera a jamais. Maintenant, c'était une marque que tous connaissaient et que certains redoutaient encore.
— Ça ne fera jamais assez longtemps. Réponds sa femme en mettant ses petites mains fraîches sous le simple haut de son mari.
Tulipe n'aimait pas ce souvenir, elle n'aimait pas le fait que son mari ait risqué sa vie. Elle n'avait pas assisté à cette guerre, elle ne cachait pas le fait qu'elle préférait qu'il en soit ainsi. Pour elle, Eirik et Nautoo étaient une évidence elle les aimait à un tel point qu'elle donnait une toute nouvelle définition du mot amour.Leurs trois enfants étaient témoins depuis toujours de cet amour, Louis, le plus grand était parfois pressé de trouver son âme sœur. Lui aussi voulait vivre comme ses parents.
— Notre lit est froid. Insiste Tulipe avant d'embrasser son époux.
Eirik soupirait de plaisir sous son baisé et Nautoo s'étira de tout son long tout en profitant de la douce chaleur de cette femme aux combien précieuses a leurs yeux.Parfois, le Premier pensait à sa douce Ozalée, il en gardait en tendre souvenir. Quelque part, il l'aimait toujours, il ne pouvait pas l'oublier. Il ne le pourrait jamais. Mais cette femme, cette magnifique Tulipe avait de sa douce louve dans son regard et aussi dans son tempérament. Il était sûr que parfois cette femme pourrait le mordre sous le coup de la colère. Il fallait dire que son bipède aimait particulièrement l'embêter, bien sûr cette dernière fonçait toujours la tête la première quand son époux la piquait.
Le Premier aimait aussi le fait qu'elle n'avait pas peur de lui, il aimait aussi sentir ses doigts fins courir dans son pelage.
Le Viking couvait du regard sa femme.
— Bon anniversaire mon amour. Ses mots furent chuchotés dans la pleine. Peu à peu, ils furent entourés de volutes roses et mauves.
Mère Nature les entourait avec douceur de sa magie, elle leur offrait un moment d'intimité.
Les deux éternels amants pouvaient renouveler leurs vœux de mariage en toute discrétion et sérénité.
Tout là-haut, sur la lune, Hana prenait son éternel rôle à cœur. Cette nouvelle Déesse n'avait pas oublié son amie céleste. C'est donc pour cela qu'elle prit à cœur de trouver Flins, le fameux Dieu que Yata et sa meute avaient prié. Ce faux Dieu plein de hargne et de haine n'avait pas eu le temps de sourire qu'il était déjà mort.
La Mère du Viking n'était pas du genre à faire dans le détail. Non, cette Mère aux mille facettes aimait tous ses nouveaux fils plus que tout et pour eux elle n'hésiterait jamais à souiller son âme.
— À tous les coups, je vais encore me retrouver grand-mère... dit la nouvelle Déesse en regardant la sphère de Mère Nature souriante. Elle s'allongea sur le dos et laissa son regard se perdre dans la Voie lactée. La vie est belle. En terminant sa phrase, elle prit la pierre qui était née des larmes de son amie et la serra contre son cœur. Elle ferma les yeux et se laissait aller à ce qu'elle ressentait. La vie est belle. Elle se dit encore une fois en entendant le chant de ses fils.
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Oranda
Werewolf(finit) Oranda est une divinité amérindienne, elle est présente en chacun de nous, nous épaulant, nous guidant, nous consolant, elle vit en chaque être vivant frôlant notre terre. Aussi abstraite et discrète soit-elle, elle n'est pas dénuée d'amou...