Le voisin d'à côté - Tome 1

Chapitre 27 ~ Comme un fou, comme un soldat, comme une star de cinéma.

Après être finalement arrivée en un seul morceau dans la chambre, William me dépose tandis qu'il se laisse tomber sur le sofa.

— J'ai fait mon sport du mois !

— Je t'avais dit qu'à partir du hall, je pouvais marcher.

— Et te laisser marcher pieds nus comme une sauvage ? Non merci. Ce n'est pas Pocahontas que j'ai invité, c'est Marguerite.

— Tu parles de manières, mais qui est celui qui s'invite chez les gens en passant par le balcon de ces derniers ?

— Je ne vois absolument pas de quoi tu parles.

— Mais bien sûr !

— Bon, je vais me doucher !

Il se redresse en courbant le dos et se faufile dans la chambre, me laissant avec un léger sourire amusé et une pointe de satisfaction sur le visage.

Quelques minutes plus tard, je l'entends alors me dire :

— Marguerite ! J'ai oublié ma serviette ! Tu peux me la filer ?

Sérieusement ?

Non. Démerde-toi. Je suis blessée.

— J'arrive.

Mais non !

J'attrape une serviette dans l'armoire et me dirige vers la salle de bain tandis que la vapeur s'évanouit dès que j'ouvre la porte.

Je suis bien contente de ne pas avoir mes lunettes sur le nez à ce moment-là, je me serais retrouvée aveugle l'espace de cinq minutes.

— Je te la pose sur le lavabo.

— Merci, c'est gentil.

Je le vois, il est juste là, derrière le rideau, nu. Tel le jeu des ombres chinoises, je devine seulement sa silhouette et j'ai la folle envie de tirer subitement ce bout de tissu qui nous sépare.

Ça suffit Marguerite !

— Je sais que tu es toujours là...

— Ah oui, pardon.

Il tire le rideau, se dévoilant alors totalement nu, sans être embarrassé.

— Ça ne me gêne pas, tu peux regarder la marchandise.

— La marchandise ?

Un rire m'échappe tandis qu'il se pavane, mains sur les hanches.

— De toute évidence, tu as un problème d'ego.

— Je constate juste que tes yeux sont au niveau de mes abdominaux et non à hauteur de mon visage. J'espère que ce que tu regardes avec autant de concentration te plaît au moins.

Merde.

En même temps, peut-on m'en vouloir ?

— Bon, donne-moi dix secondes. Assieds-toi là, sur le petit tabouret.

— Qu'est-ce que tu vas me faire ?

— Rien idiote. Juste prendre soin de toi.

Dans quel sens ?

Il s'enroule la serviette autour de la taille tandis que j'observe avec une fascination nouvelle, les gouttes d'eau perlant encore sur ses épaules, ses pectoraux, son bas ventre.

Reprends-toi Marguerite ! C'est de la déconcentration facile !

Attrapant la trousse de secours de la chambre, il farfouille dedans avant de s'asseoir en face de moi.

— Donne-moi ta cheville, je vais la bander.

— Tu sais que je peux le faire ?

Il soupire tout en se concentrant sur ma blessure.

— Peux-tu juste, pour une fois, me laisser prendre soin de toi ? Je sais que tu peux le faire, c'est juste que...

Que ? Que quoi ? Mais finis ta phrase bon sang, ne me laisse pas comme ça ! Qu'est-ce que tu allais dire ? C'est quoi la suite ?

Ah que c'est frustrant ! C'est comme cette sensation à la fin d'un épisode de Game of Thrones et de ne pas avoir le prochain. Ce petit sentiment. C'est horrible !

— Je n'ai juste pas l'habitude.

Je l'ai dit, je ne suis pas une vierge effarouchée, mais je n'ai jamais eu quelqu'un comme lui à mes côtés.

Une fois qu'il a terminé, il me laisse la salle de bain, partant s'habiller dans la chambre.

En revenant à mon tour, je le vois près de la fenêtre, en jogging et débardeur, mains dans les poches, pensif.

— C'est bon, j'ai terminé.

Je pose le reste de mes affaires près de ma valise et me glisse tout doucement sous les draps tandis qu'il se retourne progressivement vers moi, sortant son iPod de sa poche.

— Marguerite...

— Hm ? Quoi ?

Je le vois appuyer sur l'appareil, lançant ainsi les notes de musique.

« Je vais t'aimer comme on ne t'a jamais aimé ! Je vais t'aimer plus loin que tes rêves ont imaginé. Je vais t'aimer ! Je vais t'aimer ! Je vais t'aimer comme personne n'a osé t'aimer ! Je vais t'aimer comme j'aurai tellement aimé être aimé. Je vais t'aimer ! ♫»

Je présume que l'on peut alors tout se dire en musique.