« Je te survivrai d'un amour vivant ! Je te survivrai dans des yeux d'enfant ! Je te survivrai comme un revenant ! Je te survivrai ♫ »
Je me suis levée dans un sursaut inimaginable, comme si la Terre elle-même s'effondrait actuellement sous mes pieds. Je déteste ce genre de réveil. Je les maudis. Je les ai pour horreur et pourtant, même si je suis d'humeur massacrante, cela ne dure qu'un laps de temps, jusqu'à ce que je voie les petites fesses de William s'agiter devant moi.
Alors, je ris.
— Je peux savoir ce que tu fais ?
— Je réveille la Belle aux bois dormants !
— Tu sais que normalement, il faut un baiser du prince ?
— Ouais enfin dans le conte, elle se fait sucer le doigt par l'un de ces enfants, car elle a été abusée par le prince durant son sommeil. Moins sympa comme version.
— Ouais... Un peu trash. Merci de gâcher le peu d'estime que j'ai pour cette histoire.
— Quoi ? Tu n'aimes pas la Belle aux bois dormants ?! Sérieusement. Une belle histoire d'amour, une belle robe, trois fées complètement tarées...
— Je ne suis pas très robe et fées.
Petite, mon dessin animé préféré c'était « Batman ». Je n'étais pas branchée dessin animé de fille et les Disney représentaient tout ce que je détestais. Sauf Mulan. Mulan elle était cool. Je voulais être comme elle. Elle montrait que les femmes valaient tout autant que les hommes et étaient même parfois meilleures dans certaines situations. Mulan, elle avait toute mon admiration.
— Tu n'es pas censé te préparer pour aller au salon ? Je sais que je lance un sujet épineux, mais c'est plus fort que moi.
— Si, c'est ce que je suis en train de faire.
— T'es toujours cul nu !
— Non ! J'ai une chaussette.
Il lève la jambe tandis que j'aperçois le bout de tissu noir au bout de son pied gauche.
— Le maître a offert à Dobby une chaussette ! Dobby est libre !
Puis il s'en va en courant vers la salle de bain sous mon rire hilare.
Je ne comprendrais décidément jamais cet homme et je crois qu'il ne vaut mieux pas.
« I'll be your dream, I'll be your wish, I'll be your fantasy. I'll be your hope, I'll be your love, be everything that you need. I love you more with every breath, truly madly deeply do. I will be strong, I will be faithful ‹cause I'm counting on a new beginning ♫»
Un sourire m'échappe en écoutant les paroles de cette chanson.
— Si tu as quelque chose à me dire, dis-le sans la musique !
— Ah non ! Ce n'est pas drôle sinon ! Attends, attends, j'en ai une autre !
Il ne sait pas que c'est déconseillé de mettre des appareils électriques dans la salle de bain ?
Cloclo, pardonne son insouciance !
Je le laisse chercher quand j'entends les premières notes voguer jusqu'à mon oreille réveillée.
« I still hear your voice when you sleep next to me. I still feel your touch in my dreams. Forgive me my weakness, but I don't know why without you it's hard to survive. ‹Cause everytime we touch, I get this feeling and everytime we kiss I swear I could fly. Can't you feel my heart beat fast, I want this to last need you by my side ♫ »
J'étais pourtant bien lancée sur les années 80' avec « Je te survivrai ».
Je me décide à quitter le lit, me dirigeant vers le salon tandis que j'aperçois la porte de la salle de bain entrouverte et de là, je peux clairement voir William en train de s'habiller. À cette vue, idée sournoise germe dans mon esprit.
— Tu permets, je t'emprunte la chaîne hi-fi.
Parce qu'il n'y a pas que toi qui peux parler en musique mon cher.
Chacun son tour. Moi aussi j'ai un message à te transmettre.
— Oh ? Mais je t'en prie.
Je sors mon iPod de mon sac et cherche l'objet de ma convoitise parmi ma playlist.
« Tomber la ! Tomber ! On va tomber la chemise... tomber la ! ♫ »
À son tour, je l'entends rire alors qu'il vient tout juste de mettre la sienne.
— Mademoiselle ! Ceci est un appel que je ne peux ignorer !
— Je serais vexée si tu tournais le dos à une telle invitation.
— Ah parce que c'en est une tout compte fait ?
— Ce n'est pas toi qui disais vouloir me faire le chapitre 6 ?
Ouh Marguerite se lâche ! Je ne me connaissais pas si entreprenante. Enfin... Je l'ai rarement été en tout cas.
Il sort de la pièce pour me rejoindre dans le salon, mains dans les poches, sourire amusé et sourcils haussés.
— Je te trouve bien sûre de toi. Qui a dit que moi je voulais ?
— Tu vas vraiment faire le difficile ?
— Bah ouais ! C'est comme si t'offrais un yaourt grec à un gosse alors qu'il attend un éclair au chocolat.
— Tu ne vas pas me comparer avec de la bouffe quand même ?
S'approchant avec son éclat habituel dans le regard, il me souffle tout bas :
— Et pourquoi pas ? Je pourrais te manger toute crue de toute façon.
Rien que cette simple phrase suffit à me mettre dans tous mes états. Je déteste le pouvoir qu'il a sur les mots.
Sur moi avec juste ça.
— Même pas cap' !
Marguerite !
C'est sorti tout seul.
— Tu n'aurais jamais dû me dire ça Marguerite.
— Pas grave. J'assume. Bon alors ? Tu t'amènes ou je dois venir te chercher par la peau des fesses ?
— Tu ne viendras pas te plaindre après !
— Avec toi ? Jamais.
Parce que je suis à la littérature érotique ce que William est aux parties de jambe en l'air : Un atout majeur ou plus vulgairement dit une bête de compétition
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Le voisin d'à côté - Tome 1
Roman d'amourStagiaire discrète le jour, Marguerite change d'identité à la nuit tombée en devenant Fleur, plume secrète qui narre des récits érotiques sur internet. Sa double vie est bouleversée par l'arrivée d'un nouveau voisin aussi agaçant que bruyant : entre...