Chapitre 24 ~ Tempête à l'horizon

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Quand j'en viens à repenser au frère de William et à ce dernier, le thème de la « Marche Impériale » de Star Wars résonne au plus profond de moi comme trouvant un écho en ces deux-là. Palpatine et Dark Vador. Voilà comment je les imagine et quitte à avoir un rôle dans Star Wars, je me vois parfaitement en R2D2 ou en Chewbacca. De toute façon j'ai le brin de folie de l'un et la pilosité monstrueuse de l'autre alors... Chewbacca-D2, ça me va bien. Une sorte d'entre-deux.

Assise sur un fauteuil, dans le hall, face à un William perplexe, je ne peux m'empêcher de me demander s'il est venu me chercher ou s'il m'a entendu crier comme une furie pour mon transat.

— À force de trop réfléchir, je vois une légère fumée se dégager de ta tête.

Vas-y Marguerite, lance-lui une pique ! Après tout, quoi de mieux qu'une petite méchanceté pour capter son attention ?

Mais non. Rien. Nada. Niet.

Il ne sourcille pas. Ne relève pas les yeux vers moi et se contente de rester là, l'air aigri et bougon, les bras croisés, s'enfonçant encore plus dans son fauteuil.

— Je croyais que tu avais du travail ? Tu as déjà terminé ?

Deuxième vent.

À ce rythme-là, c'est une tempête que je me prends en pleine poire.

— Tu as raison, j'ai du travail. Je devrais y retourner.

Je le regarde se relever et se diriger petit à petit vers l'ascenseur, ne prenant même pas la peine de savoir si je retourne dans la chambre avec lui. Non, il s'en va. Il s'en va en me laissant là. S'attendait-il à ce que je le suive sagement ? Pourtant, je n'en fais rien.

Je reste plantée là.

Il disparaît quand les portes de l'ascenseur se referment sur lui. Plutôt sympa le typhon !

— Vous avez le même regard qu'un chiot abandonné.

Je sursaute quand je sens son souffle dans ma nuque.

L'un me quitte et l'autre me retrouve.

Un soupir d'exaspération m'échappe tandis qu'il affiche clairement ce petit sourire fier et hautain. Marque de famille, je présume ? Je le connais ce rictus amusé.

— Vous avez l'air heureux.

— Le malheur des uns fait le bonheur des autres selon une croyance populaire.

— Donc, ça vous satisfait de savoir que votre petit frère n'est actuellement pas bien ?

— Oh, croyez-moi, il lui en faut plus au garçon ! Il est en pleine forme ! Et vous alors ? Vous ne le rejoignez pas ? D'ailleurs, je n'ai pas bien saisi la nature de votre relation. Rappelez-la-moi déjà.

Qu'il aille au diable avec son air satisfait et ses lunettes de soleil Ray-Ban.

— Mêlez-vous de vos oignons un peu !

— J'essayais simplement de faire la conversation.

— Ne vous avais-je pas dit de ne pas me parler ?

— Pourtant, vous continuez à me répondre non ?

— Parce que vous continuez à m'ennuyer. Peut-être devrais-je partir à mon tour ?

— Peut-être oui. Mais vous ne le ferrez pas. Si vous ne l'avez pas suivi la première fois, c'est pour une bonne raison, non ? Laissez-moi deviner.

Doucement Akinator le génie. Je n'ai pas besoin de jouer aux devinettes avec toi pour le moment.

— Maintes raisons et prétextes me viennent à l'esprit.

Le voisin d'à côté - Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant