Le premier jour du week-end ressemble traditionnellement au début des vacances. Au programme, grasse matinée jusqu'à approximativement onze heures et glandage toute la journée devant la télévision à manger tout et n'importe quoi. Voilà à quoi s'apparente un jour de repos idéal pour moi : rester dans mon lit à faire le burrito avec ma couette et oublier, le temps de quarante-huit heures, le monde extérieur. Mais bon, ça ce n'est que dans mes rêves les plus fous, car à sept heures résonnent déjà les premières notes de « Back to Black » de l'autre côté du mur.
C'est décidé. Je vais lui faire sa fête. Trop c'est trop. Déjà qu'il gâche mes soirées, je ne vais pas lui laisser mes week-ends.
Je sors du lit, enfile mes pantoufles et traverse tout l'appartement afin de me rendre sur son palier quand je le trouve juste là adossé contre la porte de son propre appartement, une tasse de café à la main.
Sadique. Il l'a fait exprès, j'en suis certaine.
Un soupir m'échappe tandis que lui en affiche un légèrement abusé. Que dis-je ? Triomphant !
— Vous êtes un grand malade, vous le savez ça ?
— Je ne vois pas de quoi vous voulez parler. Sympa le pyjama au passage !
Il a quoi mon pyjama ? Bon ok c'est un shorty rose bonbon et j'ai des petits nounours sur mon T-shirt et alors ?
— Un café ?
— Et puis quoi encore ? Baissez votre musique avant que je n'appelle les flics.
— Faites-le, je suis dans mes droits. Il est quoi, sept heures non ? Sinon, vous êtes certaine pour le café ? Il est encore tout chaud.
Hors de question que je me laisse appâter par une tasse de café. Parce qu'il croit sérieusement qu'il peut m'acheter ? Ça s'appelle de la corruption ça.
— Je me rends compte que vous et moi, nous sommes partis sur de mauvaises bases. Nous n'avons jamais appris à faire connaissance.
Il pense sincèrement que faire le charmeur en me regardant avec ses grands yeux bruns me fera craquer ? Qui pense-t-il que je suis ? Je suis Marguerite et Marguerite ne cède jamais !
— Qui a dit que je voulais vous connaître ?
— C'est vexant.
— Véridique. Je n'ai pas envie de vous connaître alors ne rentrez pas dans ma zone de confort et ne m'appâtez pas avec du café. Si vraiment vous voulez me faire plaisir, préparez vos cartons et trouvez-vous un autre appartement.
— Vous êtes tellement aimable, c'est fou ! Je fais pourtant un effort. Et puis, je ne déménagerai pas. Cet appartement est le seul que j'ai pu avoir non loin de mon lieu de travail avec un loyer décent. Vous n'avez qu'à partir vous !
— Et puis quoi encore ? J'étais là avant vous, je ne bougerai pas !
— Tant pis. Vous allez devoir endurer.
Parce qu'en plus ça le fait rire lui ?
— C'est trop vous demander de baisser votre musique de temps à autre ?
— Ça m'aide à me concentrer dans mon travail.
— Et moi ça me déconcentre dans le mien. J'ai des impératifs et des délais à tenir moi, monsieur !
— Mais, moi aussi ma petite dame ! Forcément, le contraire m'aurait étonnée.
— Allez-vous continuer votre raffut ?
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Le voisin d'à côté - Tome 1
RomantizmStagiaire discrète le jour, Marguerite change d'identité à la nuit tombée en devenant Fleur, plume secrète qui narre des récits érotiques sur internet. Sa double vie est bouleversée par l'arrivée d'un nouveau voisin aussi agaçant que bruyant : entre...