Le voisin d'à côté - Tome 1

Chapitre 40 ~ Le voisin de la chambre d'à côté

Après avoir rendu mon rapport de stage à mes professeurs d'université, je peux enfin me permettre de souffler, faisant mes adieux à mes collègues de travail. Je ne remettrai plus jamais les pieds dans cette boîte, c'est certain.

Mathilde et Vincent, fiers d'eux, ont un air radieux tandis que moi j'ai toujours le look « Winter is here », mais maintenant que c'est les vacances, je vais pouvoir souffler et me reposer.

— Et si on partait pour les vacances ?

— Oh ouais ! Excellente idée Vincent ! Marguerite, t'en penses quoi ?

— Tout dépend, vous voulez aller où ?

— J'sais pas... C'est le retour de l'été... Et si on allait en bord de mer ? Genre une petite semaine, histoire de profiter du soleil.

—Pas mal. D'accord.

— Tu n'as qu'à inviter William.

J'avale ma salive de travers et manque de m'étouffer.

Je sais que William est pas mal pris avec l'édition de « Vanille & Chocolat » et sa sortie prévue pour dans quelques semaines seulement. Je présume qu'il a trop de travail et vu son style, je doute fortement que la mer soit son truc.

Pourtant quand je lui en ai parlé...

— Ah ouais ! Je suis partant ! Je n'ai rien dit.

— On partirait demain. Tu es sûr que tu peux te permettre une semaine de congé avec tout le boulot que t'as ?

— Je prendrai mon ordi dans mon sac, je bosserai le soir au besoin. J'enverrais quelques mails par-ci, par-là.

— Si tu le dis...

Je crois que c'est ma première sortie avec William, Mathilde et Vincent. Jamais encore, je n'avais pensé à embarquer un homme avec moi, pendant mes vacances avec eux, mais, si un seul mérite sa place, c'est bien William. Il fait partie de ma vie. Bien plus que nécessaire et c'est profondément effrayant.

— Alors, c'est toi le voisin sexy de Marguerite ! Enchanté, moi c'est Vincent.

Le tact de Vincent. Que du bonheur.

— Mathilde m'a dit que t'étais devenu son petit copain ? Son quoi ?

Je regarde Mathilde tandis que mes sourcils dansent la java. Depuis quand j'ai usé de la mention petit copain pour faire ne serait-ce que mention de William ? Moi-même je ne sais pas ce qu'il est. Nous ne savons pas vraiment ce que nous sommes l'un pour l'autre, mais nous avons l'intime conviction et la folle certitude qu'il y a plus entre nous.

Il se retourne vers moi avec un air mi-étonné et mi-amusé. Au fond, je pense qu'il sait très bien qu'un jour ou l'autre il faudrait que je lui trouve un qualificatif et petit-copain est presque vrai.

— On peut dire ça. Je suis son mec.

Je suis son mec . Waw ! Comment faire au plus court. Venant de lui, ce genre de déclaration m'étonne beaucoup. Et le romantisme dans tout ça ?

Bon c'est loin d'être l'homme de mes rêves, c'est même tout le contraire.

C'est un voisin insupportable.

Un éditeur attentionné, certes, mais perfectionniste. Un ami charmant, mais égoïste.

Un amoureux... surprenant.

Finalement, peut-être est-il bien l'homme de mes rêves. Une relation parfaite ne serait-elle pas ennuyeuse ?

— Bon, apparemment on a chacun un bungalow, ça va être plutôt sympa non ? On vous laisse, Mathilde et moi, on va s'installer. À plus tard pour l'apéro !