6 - "Attaque à Central Park"

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Nerveuse, je replace les cookies que j'ai confectionnés pour l'occasion. Soudain, deux mains se posent sur mes épaules pour les masser lentement.

- Pourquoi t'es aussi nerveuse ?

- Je sais pas, avoué-je.

- Ce Peter est si horrible que ça ?

- Non au contraire... (je ris nerveusement). Il est super, je suis sûre que vous allez bien vous entendre.

- Alors où est le problème ?

Je soupire, n'ayant aucune réponse valable à lui fournir. Hier, Peter et moi avons convenu de nous voir chez moi, en tenue civile, afin qu'il rencontre Hunter. Je voulais qu'il le rencontre, après tout, c'est lui qui permet à Outbreak d'arriver si vite sur les lieux cibles. Pourtant, je suis nerveuse comme pas possible, j'ai peur qu'ils ne s'entendent pas - ce dont je doute fortement - ou au contraire, qu'ils s'apprécient tellement que je me trouve de trop. Je sais que les garçons sont plus détendus et moins critiques que les filles, or quand ils ne sentent pas quelqu'un, ça se voit.

Hunter est très ouvert, tout comme Peter, mais l'un est mon partenaire de mission tandis que l'autre est mon partenaire dans la vie et j'ai peur qu'Hunter interprète mal les choses. Qu'il s'imagine que je le remplacerai ou quelque chose dans le genre. C'est sûr que Peter est plus à même de comprendre ce que je vis, la sensation que ça procure de sauver des vies et il m'arrive d'oublier que j'ai une oreillette et qu'Hunter est là pour me soutenir. D'ailleurs, il me l'a reproché plus d'une fois ces dix derniers jours.

Quand la sonnette retentit dans le hall, je sursaute, manquant de faire valser la bouteille de jus de fruits. J'ai pensé à du rhum ou un truc pour me détendre, mais mes parents l'auraient remarqué. Autant ne pas jouer avec le feu. Je vais ouvrir et suis surprise de voir Peter sans son costume moulant rouge et bleu. Il porte un pantalon de couleur, de vieilles baskets noires et un polo kaki par dessus une chemise. Ses écouteurs sont pendus à son col et il tient les deux lanières de son sac à dos, un grand sourire aux lèvres. Je le vois me détailler un instant, sûrement aussi étonné que moi de voir à quoi je ressemble "dans la vraie vie".

Hunter arrive alors, un grand sourire plaqué sur la visage.

- Salut, tu dois être Peter, dit-il. Evy m'a beaucoup parlé de toi.

Il lui serre poliment la main et l'invite à entrer.

- Et toi tu dois être le geek en fauteuil d'Outbreak.

Le brun me lance un clin d'œil tandis qu'Hunter arque un sourire.

- Mon meilleur ami, Ned, fait un peu le même boulot, mais pour Spider-Man. C'est comme ça qu'il dit s'appeler : "mon geek en fauteuil", explique Peter.

Je ricane à l'entente de ce surnom ridicule et le jeune Dillon sourit.

Je referme la porte et expire discrètement. Hunter est vraiment le meilleur. Il met tout de suite Peter à l'aise en lui proposant un verre de jus d'orange et vante mon talent en cuisine.

- Evy fait d'excellents cookies. Elle ne sait faire que ça, mais c'est déjà pas mal, plaisante-t-il.

Je lui tire la langue comme un gamine et Peter rit. Je me sens tout de suite bien mieux.

Nous passons l'après-midi à rire et à apprendre à nous connaître. Peter raconte à Hunter la façon dont il est devenu Spider-Man et j'en profite pour enfourner de nouveaux cookies étant donné que je connais déjà toute l'histoire. Elle est aussi originale que la mienne.

Lors d'une sortie scolaire dans les locaux d'Oscorp, une autre entreprise pharmaceutique faisant concurrence à Biopharma, mais dont les expériences sont plus poussées et plus farfelues, Peter s'est éloigné du groupe pour prendre des photos - il m'a confié être le photographe du lycée. Il a alors atterri dans une drôle de salle pleine d'araignées enfermées dans des boîtes. Il n'a senti que la morsure dans son cou. Quand il a porté la main à sa nuque, l'araignée était morte, écrasée par sa main. Le soir, la morsure avait doublé de volume et il a passé une nuit atroce. Le lendemain, il voyait incroyablement bien ; alors qu'il portait habituellement des lunettes, il n'en a plus eu besoin. Puis tout s'est enchaîné : la super force, l'ouïe surdéveloppée, la peau adhérant aux parois de n'importe quel objet ou bâtiment - d'ailleurs, c'était compliqué à gérer au début - puis les réflexes, la souplesse, les bonds vertigineux et enfin, les toiles. Etant donné qu'elles sortaient toutes de la base de sa nuque, il a mis au point un dispositif pour que celles-ci sortent plutôt de ses poignets - étant donné que monsieur est un génie des sciences - et c'est comme ça qu'il est devenu Spider-Man.

Outbreak Tome 2 ► Marvel ✓Où les histoires vivent. Découvrez maintenant