25: L'amant de ta femme.

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Ashton

Nos corps collés l'un à l'autre sont immobiles, et la Terre pourrait s'arrêter de tourner à cet instant qu'aucun d'entre nous n'y porterait attention. Sensuellement, Elisa se mord la lèvre inférieure et la mouve doucement en direction des miennes. Je sais, je sens qu'elle va m'embrasser. Sa bouche rougeâtre m'effleure le menton, tandis qu'elle se hisse sur la pointe de ses pieds. Mes paupières s'affaissent progressivement, la tentation de rejoindre l'objet de mes désirs bouillonnant dans mes veines. Plus qu'un centimètre, plus qu'un geste, et nous ne formerons qu'un. Elle ferme ses yeux, dans l'attente de la caresse de nos extrémités, mais cet acte ne se produira jamais.

Pris d'un élan de lucidité, je m'écarte d'elle et détache nos anatomies en un mouvement de recul. Surprise, son regard se rouvre plein d'incompréhension. Le temps recommence à filer dans sa course effrénée, les individus nous bousculent en leur danse singulière, et la forte mélodie tambourine sur mes tympans. Les lasers qui ondulent sur le visage d'Elisa ne cachent pas sa gêne, et elle croise ses bras sur son torse. Je veux lui expliquer pourquoi je n'ai pas accéder à sa demande, mais elle se retourne et part en courant vers l'extérieur de la piste de danse. Surpris, je la suis difficilement entre les gens, qui en se déhanchant dans tout les sens m'empêchent de passer. En dehors de la foule, je panique en ne trouvant plus ma brune. Je crie son nom par dessus la musique, mais rien ne me revient. Je m'élance à sa recherche en balayant les tables du regard, et est pris d'angoisse en n'apercevant nul part sa chevelure. J'interroge tout les gens que je vois, même ceux qui sont dehors, mais aucune trace de ma baby-sitter.

-Merde ! Je jure en m'approchant du comptoir.

-Hé, tu mérites sûrement pas d'être au courant mais ton amante, elle est en train de se saouler dans les toilettes. Je tourne la tête sur une des nouvelles amies d'Elisa que j'ai rencontré plus tôt, qui me toise méchamment du regard. Je la remercie rapidement avant d'aller à l'endroit qu'elle m'a indiqué. Évidemment, pousser la porte des toilettes des filles est très mal vu et on me fait remarquer que ce n'est pas ma place, mais j'ignore ces réflexions, trop occupé à repérer ma brune. Je la trouve enfin assise en tailleur avec une autre fille, qui la fait en effet boire comme un trou. Putain, mais il faut vraiment être inconscient pour forcer quelqu'un qui est déjà saoul. Je jaillis sur elle pour l'empêcher de reprendre une énième gorgée d'une boisson, et elle grogne quand je lui arrache la bouteille des mains, mais se stoppe dans ses plaintes en comprenant que je suis l'auteur de cette action.

-Pourquoi tu as disparu comme ça ? Je m'écrie, partagé entre le soulagement de la retrouver et l'agacement de l'avoir perdue.

Elle fronce les sourcils et tente de se lever pour se mettre à mon niveau, mais se ramasse lamentablement par terre. Je m'accroupis et elle maugrée des mots sans aucun sens, sous le total contrôle de l'alcool dans son sang. 

-J'espère que tu t'es bien amusé, parce que c'est la dernière fois que je te laisse boire. Je lance durement, même en sachant qu'elle ne souviendra pas de cette phrase demain.

Son teint prend une drôle de couleur et j'allais lui demander ce qui ne va pas, mais elle rampe rapidement vers les toilettes attenantes, une main devant sa bouche. Je comprends qu'elle doit vomir et l'aide à se déplacer jusque la cuvette, enroulant ensuite ses cheveux autour de mes doigts pour former une queue de cheval improvisée. J'ai envie de lui montrer que je suis toujours fâché contre elle, mais la douleur qu'on lit sur son visage me fait compatir à son état. Je souffle bruyamment lorsqu'elle essuie sa bouche avec du papier toilette, les larmes aux yeux. Je caresse doucement ses cheveux puis lui murmure « Allez, on rentre. » tout en me levant. Je m'apprête à sortir de la cabine miteuse, mais sa petite voix appelle faiblement mon prénom dans mon dos.

Baby-sitting little Irwin [-En Pause]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant