Elisa
Bouche pâteuse, mal de tête virulent, et seule, voilà comment je me réveille ce dimanche. Je grogne en voyant le jour à travers mes paupières et me retourne, portant ma main de l'autre côté du matelas pour y chercher désespérément la chaleur humaine que je suis habituée à ressentir, mais seule la fraîcheur des draps aborde mes doigts. Confuse, je me redresse sur mon avant bras en ouvrant les yeux, et constate en effet, être l'unique humaine de la pièce. Je m'attendais à trouver une petite tête bouclée dans mon champ de vision, mais uniquement son T-shirt marque sa présence sur moi. Peu inquiète, je me dis qu'il doit simplement être en train de s'occuper d'Eve. Je masse doucement mes tempes, et je me relève lentement, jurant par la douleur présente à l'arrière de mon crâne. Je n'aurais pas du boire autant... Encore somnolente, je prends la porte et descends fébrilement en bas. Une bonne odeur de pain grillé m'ouvre l'appétit et je prépare un sourire en entendant la voix de celui que je cherchais quelques minutes au paravent s'élever dans la cuisine. Il est de dos et déjà habillé de son intemporel pantalon noir, en train d'essuyer la bouche de sa fille qui mange peu proprement sa purée.
-Bonjour. Je le salue timidement et il sursaute, se retournant en ma direction.
-Ho heum, salut. Il se gratte l'arrière de la tête mal à l'aise, et provoque ce même sentiment de gène chez moi. Je n'ai que des brides de souvenirs de ce qui s'est passé hier soir, et j'espère ne pas avoir fait quelque chose de trop honteux.
-Alors, tu as bien dormi ? Je l'interroge en sortant des couverts pour que l'on puisse manger.
-Oui. Il prends l'assiette en face du bébé pour aller la déposer dans l'évier. Ok, il n'est pas très bavard...
-Je n'ai pas ronflé ? Je t'avoue ne pas beaucoup me souvenir de ce qu'il s'est passé hier soir ! Je ris mais m'arrête quand il ne m'accompagne pas.
-Je n'ai pas dormi avec toi, je ne peux pas te dire. Son ton est froid, et j'en perds ma bonne humeur. Si seulement je pouvais lire dans son esprit pour savoir pourquoi il est comme ça.
-Qu'est ce que tu veux pour déjeuner ? Je tente une nouvelle fois de continuer la conversation.
-J'ai déjà mangé. Un petit « Ha » m'échappe et je suis perplexe par sa réaction. Non pas qu'il ne m'est pas attendu me dérange, mais il réagit étrangement.
-Je vais aller mettre Eve dans son parc, prends toi ce que tu veux. Il explique en sortant sa fille de son siège haut, et évitant magistralement de croiser mon regard. Après son départ, je reste plantée là, essayant encore et encore de forcer ma mémoire à se remémorer la veille, sans succès. Je prépare rapidement une omelette qui est avalé à la même vitesse, avant de monter à l'étage pour me changer. Une fois mes vêtements de la veille enfilés, je me dirige vers la salle de jeu où Eve s'amuse avec ses cubes en bois préférés. Je lui fais un petit câlin en la rassurant quand elle voit que je repars, n'ayant pas trouvé celui que je cherchais. La porte du bureau est ouverte, et j'y aperçois enfin mon patron à l'ordinateur. Je toque doucement à la porte et il ne m'adresse qu'un rapide coup d'œil, avant de porter son attention de nouveau sur l'écran.
-Tu peux rentrer quand tu veux, tu ne travailles pas le dimanche. J'avale difficilement ma salive et resserre le tissu de mon haut entre mes mains. Où sont passé les « Eli » et autres taquineries encore présentes hier ?
-Ok... Hé bien je vais partir maintenant je pense, à demain monsieur Irwin.
Il ne répond rien et je ressors, une boule dans la gorge. J'ai envie de pleurer, sans même savoir pourquoi. J'attrape mon sac et ma veste et quitte cette maison qui était si chaleureuse hier encore. Une fois sortie de sa propriété, je prends le chemin pour aller vers l'arrêt de bus le plus près, qui pourrait me ramener chez moi, ma voiture étant toujours là bas. Après une dizaine de minutes, je trouve la fameuse cabine, et, digne des plus grands films américains, le large véhicule arrive peu de temps après. Je m'introduis dans l'habitacle, salue le chauffeur et paye mon ticket, pour aller m'asseoir aux dernières places libres. Un goût amer en bouche, j'écoute la musique qui se diffuse par la radio du chauffeur dans l'ensemble du car. Elle me paraît familière, et je fronce les sourcils pour me concentrer sur ses paroles et son rythme. Je me demande encore où est ce que j'ai bien pu l'entendre, avant que la réalité ne me frappe d'un coup. Je me revois danser collée contre Ashton sur cette mélodie, les sensations de ce contact provoquant des frissons sur ma peau, et mes poils se hérissent. Je plaque une main sur ma bouche, choquée d'avoir oubliée cette partie de la soirée. Je ne sais plus comment nous en étions venu à bouger nos corps ensemble, mais je me rappelle parfaitement lui faire des avances. Mon dieu, Elisa, c'est pour ça qu'il est distant ! Mes joues sont cramoisies par la honte, j'ai essayé d'embrasser mon patron, et maintenant que je m'en souviens... Ce n'était pas déplaisant. Pourquoi est ce que ça ne m'impacte pas plus que ça ? J'ai l'impression que c'était quelque chose qui devait arriver, à un moment ou un autre.
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Baby-sitting little Irwin [-En Pause]
FanficAshton Irwin, jeune père célibataire et batteur du célèbre groupe 5 seconds of summer, a terriblement besoin d'une baby-sitter lorsqu'il revient vivre à L.A. Elisa Parks, au chômage depuis peu, se doit de trouver un nouvel emploi si elle ne veut pas...