2: La deuxième rencontre ne peut qu'être meilleure.

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Elisa

Je me réveille difficilement ce matin, forcément quand on a pris l'habitude des grasses matinées être debout à six heures, ça fait mal. D'autant plus que hier soir j'ai fêté mon emploi temporaire avec James autour d'une bonne bière dans le bistrot situé dans la rue avenante à notre appartement. Je qualifie mon emploi de temporaire, car monsieur Irwin a conclu de m'engager une semaine en tant que baby-sitter, pour tester mes capacités.

Je me lève en essayant de faire le moins de bruit possible, ce qui est à la limite de l'impossible avec notre parquet super grinçant. Le temps que le micro ondes chauffe, je m'habille rapidement et reviens en courant pour stopper sa sonnerie qui risque de couper le sommeil de mon compagnon. D'accord, c'est aussi parce que faire la course contre la boîte métallique est l'un des mes hobbies. Je bois mon café tiède tout en enfilant mes chaussures, et observe l'heure qui défile plus vite que je ne me prépare. Après un brossage de dents et de cheveux, je suis prête à partir et heureusement, car ma montre m'indique que j'ai déjà cinq minutes de retard. Je claque la porte et descends les escaliers à toute allure, pour rejoindre le parking où attend sagement ma vielle voiture. Je ne l'utilise plus très souvent, nous faisons régulièrement nos déplacements avec celle de James, plus performante. Après un trajet d'environ vingt minutes, j'arrive sur mon lieu de travail et retrouve la maison où j'ai vécu la plus grosse honte de ma vie.

 Honnêtement, j'ai honte de revenir ici avec ce qui s'est passé hier... Si je n'étais pas dans un telle urgence financière, je n'aurais surement jamais remis les pieds ici. D'une part parce que je ne me suis toujours pas remise de cette blague de mauvais goût de Monsieur Irwin, mais également parce que j'ai quelque peu peur pour la suite des événements s'il fait preuve d'une telle immaturité. Je suis toujours surprise qu'il soit père à son apparent jeune âge, mais je me garderai bien de lui faire des remarques sur ce point. 

Un stress supplémentaire est que je n'ai pas l'habitude de m'occuper d'enfant aussi jeune qu'Eve. Ceux que je gardais avant étaient compris dans une tranche d'âge de quatre à quatorze ans, savaient déjà parler ou du moins balbutier quelques mots simples. Eve, elle, n'a que onze mois, et je suis partagée entre la joie d'être avec un bébé que je dois avouer adorablement mignon, et l'anxiété de ne pas savoir gérer la situation.  Je souffle une dernière fois, essayant de m'encourager mentalement. De toute façon, ce n'est pas en restant assise que j'obtiendrai ce travail... Allez Elisa, la deuxième rencontre ne peut qu'être meilleure!

J'attrape mon sac et fais claquer la portière en sortant, me donnant de l'énergie et une attitude assurée que je ne ressens pas totalement. Mes escarpins me tuent toujours les chevilles, mais je suis sûre que cultiver ma ressemblance avec "Super Nanny" m'aidera à le convaincre de m'embaucher. Après avoir sonné, j'attends patiemment que la porte de bois s'ouvre, mais cette action ne se déroulera jamais. Je décide de toquer, seulement la réaction est similaire à la précédente et agacée, je décide finalement d'entrer par moi même.

-Il y a quelqu'un ? Je m'écris en constatant que personne n'est visiblement au rez-de-chaussée. 

L'intérieur est toujours aussi sale, au moins il ne change pas ses habitudes pour moi.

Je m'apprête à aller vers la cuisine mais j'entends des cris à l'étage. J'emprunte l'escalier qui mène au deuxième et croise mon patron en caleçon qui transporte une Eve toute nue et en pleurs. Ho merde. Je reste choquée devant la scène tandis qu'il me passe devant sans même me regarder, complètement paniqué.

-Hum, monsieur Irwin ? Je demande en le suivant dans ce qui semble être la salle de bain.

Il se retourne et son expression montre du soulagement en même temps que de l'anxiété.

Baby-sitting little Irwin [-En Pause]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant