Another chance (with you) T.1 (en Pause)

Chapitre 1: Le commencement

Mes amis avaient organisé une soirée afin de fêter nos derniers moments ensemble, avant mon grand départ pour les Etats-Unis. Un petit bar-restaurant typique parisien, dans lequel nous avions toujours l'habitude de se retrouver pour décompresser le vendredi soir, après une longue et dure semaine chargée. J'avais bien l'intention de profiter de cette soirée et de toutes ces personnes qui allaient me manquer. Bientôt, je ne serai plus là pour le faire. Nous étions en septembre, le beau temps commençait à se faire désirer, les premières rafales de vent se faisaient ressentir.

-"Alors Mégan, ça te fais quoi de savoir que tu vas tous nous abandonner ici?", dit Jessica, ma meilleure amie, affichant par la même occasion une fausse mine boudeuse.

-"Ne dis pas ça, tu vas me faire sentir coupable! Et puis, je ne vais pas vous oublier, je reviendrai en France le plus souvent possible. Vous allez tous tellement me manquer!", dis-je avec une voix émue.

-"Un toast à la belle Mégan et à son nouveau départ! Tchin!", s'écria Lucas, mon ami de longue date.

-"Tchin!" avons nous tous dis en cœur.

Dès demain, je serai dans l'avion direction New-York, où j'allais démarrer une nouvelle vie, ainsi qu'une nouvelle carrière. Mégan Daniels n'était plus la petite fille à son papa. J'avais maintenant 26 ans, et je décidais de prendre la route qui me permettrai d'évoluer et de devenir une grande avocate, dans le plus réputé des cabinets situé à Manhattan, la J. corporation: law office. Depuis des générations, ma famille est encrée dans le milieu de la justice: bon nombre des meilleurs avocats de l'histoire sont issus de la famille Daniels, et cette lignée à commencée aux Etats-Unis. Mes grands-parents paternels ont décidé d'immigrer en France, afin d'ouvrir une filiale et faire grandir leurs affaires. C'est pourquoi je suis née ici, en Europe, mais ma vie a toujours appartenu à l'Amérique. J'ai passé une bonne partie de mon enfance et de mon adolescence à voyager entre ces deux continents, pour suivre mes parents, ou pour rendre visite à ma famille. L'anglais est comme une langue maternelle pour moi.

*****(Retour dans le passé)*****

Lorsque j'ai eu 16 ans, mes parents m'ont appris que j'irai suivre des cours de droit dans l'état du Massachusetts, à Cambridge. Plus précisément dans la très réputée école de droit Harvard. C'est là que tous les avocats de ma famille ont été formé pour exercer leur fonction. Depuis toute jeune, je savais déjà quel serai mon avenir, tout était déjà tracé, c'était mon unique but dans la vie: succéder à mon père et devenir la meilleure dans le milieu. J'excellais à l'école, j'avais toujours les meilleures notes, le comportement le plus irréprochable, les meilleures déductions. J'étudiais en dehors des cours, je visionnais des procès, je m'entraînais à défendre et à faire des plaidoyers avec mes parents... Je voulais leur faire honneur et prouver que j'étais autant capable que les autres d'exercer ce métier, que j'allais être une prodige, encore une fois.

C'est ainsi qu'à 17 ans, j'ai quitté la France pour emménager sur le campus, le "Harvard Yard" et j'ai ainsi pu intégrer mon cursus de trois ans à la faculté de droit, ce qui me rapprochait de mon objectif de vie. C'est d'ailleurs à cette époque que j'ai rencontré Jessica, qui a été ma camarade de chambre durant ce laps de temps. J'ai découvert de nouveaux aspects de la vie: les sorties avec mes nouveaux amis, les nouvelles rencontres... J'ai énormément appris et aussi énormément étudié, je n'ai rien lâché: j'ai été Mégan, la jeune fille sérieuse qui se dévouait corps et âme à sa scolarité.

Puis un jour, tout à basculé. J'avais beau être la fille la plus sérieuse du campus que je n'aurai jamais pu prédire ce qui allait m'arriver. Je rentrais dans la salle pour suivre le cour de droit du professeur Derek Bok, en début de deuxième année. Je m'étais fait quelques amis, à vrai dire, je n'étais pas vraiment du genre à sortir faire la fête, j'étais considérée comme "l'intello", celle qui ne pensait qu'à apprendre ses leçons, travailler, étudier, tous les synonymes possibles... Bref, la fille ennuyante quoi. Brune aux yeux marrons, j'étais une fille qui ne prenait pas vraiment de temps pour elle. Je faisais un minimum d'effort pour paraître présentable.

Et c'est aussi ce jour où je l'ai vu, lui, pour la première fois. C'était un mec brun, aux yeux d'un bleu polaire. Il était assis au fond de la salle, entrain d'observer les étudiants qui rentraient. Il était à la fois discret mais aussi imposant. Le genre de bad boy qui devait être populaire et connu de toute la fac. Toutes les filles devaient rêvasser sur lui. Il était ténébreux, et ce regard perçant m'est tombé dessus. J'étais figée, comme envoûtée, mise à nue. Il m'avait observé quelques secondes, avant de se faire appeler par sa bande d'amis, et de détourner le regard. J'avais réussi à trouver la force de me déplacer et d'aller m'installer près de Jess, qui m'attendait, en étant encore envahie par cette émotion étrange que je n'avais jamais ressentie auparavant. J'étais totalement perturbée, à un tel point que je n'ai pas pu me concentrer et suivre le cour, comme si quelque chose m'avait lié à lui lorsque nos regards se sont croisés. J'étais tellement intriguée que je m'étais décidé à me retourner, de la manière la plus discrète possible: je voulais le regarder une dernière fois, c'était comme une nécessité de le voir, comme s'il était un aimant, et moi, un simple bout de métal qui ne pouvait que venir se coller à lui. J'avais pris mon courage à deux mains et lentement, avait regardé derrière moi. Alors que tous les étudiants étaient rivés aux lèvres du professeur et suivaient son cour avec assiduité, lui, me regardait. Mon cœur s'était mis à battre la chamade: il réussissait à me rendre faible, alors que je ne connaissais même pas son prénom. Je m'étais retourné rapidement et n'avais plus osé me retourner de nouveau jusqu'à la fin du cour. Ce qui est sûr, c'est que je n'aurai jamais pensé que plus tard, cette homme allait avoir un tel impact sur moi, et qu'il serait également la cause d'une grande part de douleur et de déchirement dans ma vie.