-"...Si vous n'êtes pas au courant malgré les bruits qui courent, vous le serez tous à présent. La J. Corporation est une société qui se veut être la plus parfaite possible. Car plus on est parfait, plus les clients affluent, plus ils sont satisfait et plus notre réputation est solide. Ce qui nous permet de s'étendre, voir même de s'expatrier. Mais je vous rappelle que la bonne image d'une entreprise se fait également par l'éthique des employés. Si vous êtes employé au sein de nos locaux, c'est que vous correspondez à cette éthique. Sauf si, au fil des années, ce fruit parfait que vous étiez pourri de l'intérieur. Ou bien que vous cachez tellement bien cette partie pourrie, que personne ne peux savoir que vous l'avez en vous... C'est le cas de notre cher responsable du 42ème, Jack Wilson, qui n'a pas su respecter ça. Il a été relevé de ses fonctions jeudi dernier, pour harcèlement sexuel et morale, qu'il a exercé au sein de nos locaux, dans la discrétion la plus totale. Il est actuellement en garde-à-vue pour les charges qui pèsent contre lui. Et pour ceux qui se posent la question, non, il ne réintègrera en aucun cas un quelconque poste ici, et non, vous ne risquez pas de le recroiser de sitôt. Car grâce à la plainte qui a été déposé contre lui, nous avons pu dénombrer au total plus de 60 victimes en tous genre, non seulement au sein de la notre, mais aussi dans celles où il a pu avoir un poste auparavant. Et pour ce manque d'attention de notre part, la J. Corporation vous présente ses plus plates excuses, à toutes victimes, mais aussi aux salariés qui ont pu être en contact de près ou de loin avec M. Wilson. Si vous avez une quelconque remarque, des questions ou quoi que ce soit en rapport avec cette affaire, je vous invite à prendre contact avec M. Bruce Anderson, directeur des ressources humaines, situé au 45ème." M. Anderson, qui est assis au premier rang, se lève en faisant des signes de main pour se faire connaître visuellement de tous, pour ceux qui l'auraient oublié ou jamais vu. "Bonne fin de journée." Il quitte l'estrade et se dirige vers la sortie, accompagné d'autres personnes.
Soulagée... Voilà comment je me sens à cette instant précis. Je regarde autour de moi et je vois différentes expressions sur les visages des employés dans cette salle: du dégoût, de la haine, de la tristesse, du choc, des larmes, des expressions neutres aussi. Comme la mienne en ce moment. En réalité, je ne sais pas comment je dois réellement me sentir. Je suis plus rassurée que jamais, mais je suis totalement horripilée de savoir le nombre de victimes qu'il a à son actif. Combien ont dû subir ses manigances perverses. Et à combien de doigts je suis passé de devenir bien plus qu'une femme victime de tentative d'attouchements de sa part. Qui sait ce qui se serait passé ce jour-là, dans mon bureau, si je n'avais pas réagis en me levant et partant de la pièce. Rien qu'en y pensant, j'ai les poils qui s'hérissent.
Lorsque je reviens à la réalité, je me rend compte que je tiens fermement la main d'Eric, et qu'il a son autre main refermée sur la mienne. Sans se soucier de qui nous entoure et qui peut bien regarder. Il me sourit, comme pour me faire comprendre que je n'ai plus à avoir peur.
-"Jack ne te fera plus de mal." Il me dit ça en me regardant droit dans les yeux, d'un air plus sérieux.
Nous nous levons, suivant la foule pour regagner nos bureaux. J'ai demandé à Eric de me suivre, pour pouvoir lui parler en privé. Une fois à l'écart, je fais face à lui. Je ne cesse de triturer mes doigts de nervosité.
-"Eric... Je voulais te dire merci. Merci infiniment. Depuis que je suis dans cette boîte, c'est comme-ci tu étais une sorte d'ange gardien pour moi. Je ne sais pas pourquoi c'est comme ça, pourquoi moi, mais merci."
Il semble dérouté par ma déclaration, comme si j'avais dis quelque chose qu'il ne fallait pas. C'est quoi le problème? Il va me rendre folle à la fin!
-"Tu es simplement une personne unique, une personne de confiance. J'apprécie ta manière d'agir et ta manière d'être. Tu mérites qu'on se batte pour toi." De quoi il parle? De son altercation avec Jack? Il amène le revers de sa main près de ma joue, et y dépose une caresse pleine de sens, pleine d'émotions. Je suis prête à l'embrasser si ça continue comme ça. Je fais le premier pas? Alors que nos visages se rapprochent de plus en plus, sûrement par ma faute, il pose sa tête au creux de mon épaule et m'enlace fortement, plongeant son nez au creux de mon cou, où se trouvent mes cheveux. Je suis surprise, et déçue à la fois. Il respire comme si c'était sa dernière respiration.
-"Tu sens tellement bon." Rien que cette simple phrase me fais craquer. Il défait mon foulard, tout en me regardant dans les yeux. Et il le pose autour de son cou. En échange, il enlève la pochette de sa veste de costume, d'un tissu rouge sombre, qu'il me met entre les mains. C'est doux.
Il se recule, sa main glisse le long de mon bras et quitte ma main lorsqu'il se détache totalement de moi, pour se retourner et quitter la pièce. J'ai le reflex d'amener le bout de tissu à mon nez, et de sentir son odeur, fraîche et masculine. J'ai un mauvais pressentiment. Pourquoi ne veut-il pas franchir le pas qui nous sépare, alors qu'il me fait des déclarations ouvertes? Quelque chose me tracasse.
VOUS LISEZ
Another chance (with you) T.1 (en Pause)
RomanceLorsque Mégan quitte la France pour exercer son métier d'avocate dans le plus prestigieux cabinet de New-York, elle n'a alors aucune idée de ce qui l'attend: un bond dans le passé pour le moins éprouvant, des souvenirs douloureux qui refont surface...