Another chance (with you) T.1 (en Pause)

Chapitre 22: La pluie n'est pas votre amie (1/2)

Je ne sais plus depuis combien de temps je suis assise comme ça, mais je ne me sens pas très bien. La pluie ne s'est pas calmée, c'est vraiment un temps de chiottes, comme on dit. Je sens mon portable vibrer dans ma poche, ce qui me sors de mes états. Je lève la tête, et la rue est quasi vide. Il y a quelques personnes qui marchent rapidement, se protégeant avec ce qu'ils peuvent. Je regarde mon portable, qui par ailleurs est complètement trempé et je vois que j'ai onze appels manqués d'Eric. J'ai un mal de crâne incroyable, une douleur vive, la tête lourde, j'ai des frissons et des coups de chaud... Mais à quoi est-ce que je m'attendais en sortant dehors avec toute cette pluie? Pourtant, c'est le dernier de mes soucis. 

Je ne peux pas retourner au bureau et faire comme si de rien n'était. Je me lève et décide de rebrousser chemin pour retourner dans les locaux. J'entre, et l'agent de sécurité me regarde bizarrement. J'essaye de lui sourire comme je peux pour faire passer ma honte d'être dans ce piteux état. Il me fait passer sans dire un mot, je le remercie silencieusement pour ce geste. Je marche rapidement pour éviter le regard des quelques personnes que je croise.

-"Mlle. Daniels?"

J'entends une voix m'appeler derrière moi, mais je n'ai vraiment pas envie de me retourner. Des pas rapide se rapprochent de moi.

-"Mlle. Daniels!"

Je continue ma route.

-"Mégan..?"

Je me stoppe en entendant cette voix féminine derrière moi. Une main se pose délicatement sur mon épaule. Je me retourne en ayant l'air la plus normale possible. Mon portable vibre une nouvelle fois. Je n'y prête pas attention. J'aperçois Mlle. Miller, la jolie blonde de l'accueil, avec un air soucieux sur le visage. Elle a un gros gilet en laine dans son autre main, et elle me le tend. 

-"Vous êtes trempé... Vous allez finir malade en restant comme ça. Prenez ça, je n'ai pas d'habits de rechange à vous proposez, mais c'est déjà mieux que rien."

J'hésite, je la regarde, je dois vraiment faire pitié. J'essaye d'esquisser un nouveau sourire, mais celui-ci s'accompagne d'une larme qui roule sur ma joue. Elle baisse les yeux. "Attendez-moi là!", c'est ce qu'elle m'a dit avant de retourner à son poste et de revenir aussi vite avec un trousse dans la main. Elle m'a prise par le bras et m'a emmené dans les toilettes pour femme, en me faisant un sourire chaleureux, qui m'a donné du baume au cœur. Enfin quelqu'un qui me fait un peu de bien. Cette fille est rayonnante, c'est normal qu'elle est été choisie pour ce poste, elle donne une très bonne image d'elle et par la même occasion, à l'entreprise. Elle est parfaitement apprêtée, bien maquillée et coiffée. Elle maîtrise son poste à la perfection. Il n'y a aucun défaut remarquable chez elle. Nous sommes devant les grands miroirs, le lieu est vide. Elle me regarde à travers nos reflets, me tenant par les épaules derrière moi.

-"Je ne sais pas ce qui vous met dans cet état, mais ça n'en vaut pas la peine. Vous êtes resplendissante, vous méritez d'avoir le sourire. On va arranger ça, ne vous inquiétez pas." Armé de son légendaire visage apaisant, elle prend du papier absorbant pour m'aider à éponger le maximum d'eau sur moi. Puis elle me donne une lingette démaquillante, avec laquelle j'enlève tout ce qui a coulé. "Je peux?" me demande-t-elle en pointant mes cheveux de son doigt. J'acquiesce silencieusement, et elle enlève mon élastique, avant d'éponger mes cheveux au maximum puis elle prend sa brosse et me coiffe d'un chignon serré, avec une douceur impressionnante. Elle me regarde, et hoche la tête, avant de prendre du maquillage dans sa trousse. Elle me met un peu de poudre, du blush, un peu de mascara et le tour est joué, je n'ai plus cette tête de folle. J'ai toujours les yeux rougis par les larmes, mais en apparence, c'est cent fois mieux. 

-"Je... te remercie... Erica." Je lui donne cette fois-ci un vrai sourire. Je suis gênée de la situation. Elle ne me connait pas plus que ça, mais elle a fait tout ça pour moi. Je suis un peu dans les vapes, je pense que je suis entrain de tomber malade. 

-"Non, pas la peine de me remercier, c'est normal. Si vous... Si tu veux parler, je suis là, sache le. Tiens." Elle me tend le vêtement qu'elle m'a proposé plus tôt, ainsi qu'un collant. Elle est vraiment prévoyante, mais je comprends qu'elle se doit d'avoir toujours une apparence irréprochable, et un collant qui se file n'a pas sa place ici. J'avoue que moi-même, je ne prends pas de deuxième paire au cas où ça m'arriverait. Je file dans une cabine de toilette, et enlève mes hauts ainsi que ma jupe et mes collants. Pendant ce temps, elle sèche mes escarpins avec un des sèche-mains. Je me change, mettant uniquement au dessus de mes sous-vêtements la nouvelle paire de collant et ce gros gilet chaud qui m'arrive juste au dessus des genoux, que je ferme entièrement. Je sors, et elle me tend mes chaussures, qui sont quasi sèches.

-"Et voilà, ça devrait aller."

-"Merci enco... Aïe!" J'ai un vif mal de tête qui se manifeste, c'est affreux! Je tiens ma tête. Elle me regarde, avec de grands yeux, et pousse mes mains avant de mettre la sienne sur mon front.

-"Mais, tu es brûlante! Tu dois rentrer chez toi, tu ne peux pas travailler comme ça!"

-"Je... Oui, tu as certainement raison. Je ferai mieux de prévenir Bruce de mon départ. Je dois aller chercher mes affaires."

Elle hoche la tête, et nous sortons. Avant de partir vers les ascenseurs, je la remercie une dernière fois, alors qu'elle retourne à son poste.