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J'ai mal. Je me réveille difficilement, encore à moitié endormie. Une migraine horrible serre ma tête dans un étau et mes muscles sont si courbaturés que j'arrive pas à me lever.

J'ai un étourdissement de faiblesse et je replonge dans les brumes sans pouvoir l'empêcher.

Je reprends conscience dans une pièce fraîche, mais sur un sol dur et glacé. Je parviens cette fois à me redresser. Je m'assieds et me frotte les yeux, ne croyant pas ce que je vois. Je suis dans une cage.

Les barreaux épais m'entourent à un mètre. La petite cage est juste assez grande pour que je me couche. Le sol nu de béton me glace la peau. Je suis encore vêtue de mon pull bleu ciel tâché de boue et de mon pantalon noir trempé. Mes bottines sont encore potables si on oublie les taches de boue et de neige. Mon manteau, par contre... Il gît en lambeaux à côté de moi.

Je soupire, et place ce qui en reste sous mes fesses pour m'isoler du béton. Je croise mes bras autour de mon torse pour me rassurer. Je ferme les yeux, sentant la crise de claustrophobie pointer le nez.

Après quelques minutes d'hyperventilation, je parviens à me calmer. J'ouvre les yeux et regarde au-delà des barreaux qui m'entoure, les ignorant pour ne plus avoir le sentiment d'être enfermée.

D'autres cages entourent la mienne dans l'obscurité. Mes yeux sont maintenant habitués, et je peux bien distinguer ce qu'il y a. Et ce que je vois me fait reculer au fond de ma cage, recroquevillée, dans la plus grande incompréhension.

Des cages s'entassent contre le mur d'en face, et à l'intérieur se trouvent des loups, d'immenses loups qui dorment ou font les cent pas, les babines retroussées. Je les regarde sans bouger, me demandant où je suis tombée. Ce n'est pas un rêve cette fois, j'en suis sûre. Seulement, je n'arrive pas à me dire que je suis dans la réserve d'un zoo, l'endroit où je me trouve me paraît plus compliqué à deviner que ça. Et puis, on n'enferme pas les gens avec les animaux dans des réserves de zoo.

Un loup gris se tourne vers moi, et jappe doucement. Je le fixe, les yeux grands ouverts. Je n'arrive pas à croire que je comprends ce qu'il dit. C'est une hallucination. "Qui es-tu ?" répète le loup encore une fois. Je reste là, sans bouger, en plein rêve éveillé. Finalement, il semble hausser les épaules et se détourne de moi.

Je ferme très fort les yeux. Je me souviens de la poursuite, de la maison en feu, et du somnifère que j'ai respiré. Ils m'ont donc enfermée avec des loups qui parlent, ou du moins des loups que je comprends. Mais justement, je ne comprends plus rien.

C'est pas comme si tu comprenais avant...

Ah, tu es de retour. Et merci de m'enfoncer. Tu ne saurais pas où je suis, par hasard ?

Nous sommes dans un sous-sol. Si tu utilisais ton odorat, tu le saurais. Et ces loups faiblards m'énervent à grogner et bouger.

Dis-leur toi-même. Moi, je ne parle pas le loup.

Si. Réveille ton instinct et tu comprendras beaucoup de choses. Franchement, tu n'es pas très dégourdie...

Je te remercie...

Je soupire et reporte mon attention sur les loups. Ils sont tous assez grands, et seuls par cage. Je les compte assez rapidement. Il y en a cinq.

Je me détourne de mes infortunés compagnons et me concentre sur les derniers souvenirs que j'ai de ce qu'il s'est passé. Des hommes, plusieurs, m'ont enlevée. Je suis certaine de cela. Et aussi de ce que j'ai appris un peu plus tôt. Ces hommes ne sont pas humains.

Un frisson me parcourt quand je me rends compte que je suis prisonnière de gens non-humains dans un sous-sol avec des loups. Comment faire pire ?

Prédation, L.1 : La dernière Louve Supérieure [FINIE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant