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Nora me pousse dans le bungalow, et la porte claque derrière moi. Elle ne m'a pas suivie.

Je tourne sur moi-même, et commence à paniquer légèrement lorsque je me rends compte que je suis seule dans une petite pièce qui semble être un hall. Mais bien vite une personne entre par une porte et je reconnais Marc. Il me saisit brutalement les poignets, et avant que je ne puisse réagir il me les tord dans le dos. Je pousse un cri de rage et de surprise, mêlé de douleur, et tente de me dégager. Seulement, mon séjour au sous-sol semble m'avoir considérablement affaiblie, et Marc arrive sans peine à me maintenir. Il me plaque alors dos à son torse, et me fait passer la porte.

Je découvre une pièce ornée et spacieuse, où quelques chaises sont disposées un peu partout. Derrière un bureau, est assis un homme massif et musclé.

Aussitôt qu'il m'entend gigoter pour échapper à la poigne de Marc, il lui fait un signe. Je sens alors du métal contre ma peau, et mes poignets se trouvent aussitôt emprisonnés dans des menottes. Marc me lâche, et je tente de retirer les menottes, sans succès. Enragée, je me tourne vers Marc dans l'intention de lui balancer un coup de pied bien placé, mais un mot résonne dans la pièce, et arrête mon mouvement à peine entamé.

- Assez.

La voix grave et profonde de l'homme, empreinte d'autorité, me fige. Je me tourne vers lui, complètement estomaquée.

Putain c'était quoi ça ?!!

Je fixe sans comprendre l'homme qui est derrière le bureau. Il est calme, et n'a pas esquissé un geste depuis qu'il a ordonné à Marc de me passer les menottes.

- Je vois que j'ai toute ton attention, petite louve.

- Comment... Comment vous savez... je bredouille misérablement.

Comment cet inconnu a-t-il su aussitôt quelle était ma différence ?!! Je la cache à tout le monde... Mes yeux me piquent. Mon secret est éventé. Ils vont me tuer. M'emmener dans un laboratoire pour faire des expériences. La panique m'envahit en un éclair, et je bondis vers la porte dans un saut précipité. Je heurte la porte, complètement folle, et je donne des coups de pied contre le bois dans le vain espoir qu'elle ne s'ouvre. Mais mes bras tordus dans mon dos me gênent, et Marc m'attrape. Il me tire vers une chaise, mais je me débats, enragée et paniquée. Je mords, je griffe, je ne me contrôle plus du tout.

Marc grogne en tentant vainement de m'immobiliser. Cette fois, je ne me laisse pas faire. Ce ridicule bêta ne m'aura pas !

- Bas les pattes, Bêta !!! je grogne violemment au visage de Marc.

Il hausse les sourcils. Mais comme il ne me lâche pas, je le fixe dans les yeux et articule lentement, menaçante :

- Tu. Me. Lâches !!!

Ma voix est plus grave que jamais. Marc écarquille les yeux, effrayé. Je ne le lâche pas du regard avant qu'il ne se soit couché au sol, gémissant, à mes pieds. Je ne comprends pas ce que je viens de faire, mais je jubile. Je sens la présence de Morrigan, plus présente que jamais dans ma tête, en parfait accord avec mes actes.

Je tourne mon visage vers l'Alpha. Ce dernier me fixe avec impassibilité. Je le provoque :

- C'est ça vos compagnons ? Vous les avez trouvés à la décheterie !

Je suis complètement hors de moi. Je ne contrôle rien, c'est Morrigan qui me contrôle. Nous sommes complètement fondues l'une dans l'autre, nous ne sommes plus qu'une.

L'Alpha me dit de sa voix grave :

- Tu ne sais pas ce que tu dis. Reprends-toi. Je dois te poser des questions.

Prédation, L.1 : La dernière Louve Supérieure [FINIE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant