Prédation, L.1 : La dernière Louve Supérieure [FINIE]

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Je me sens soulagée. Vraiment, ne serait-ce que connaître une réponse me fait un bien fou. Je suis moins tendue et juste pour ça, je suis reconnaissante envers Kelian.

Une part de moi voulait se réconcilier avec Jaïna et Nora, une autre maintenait qu'elles étaient en tord. Seulement, je sais qu'il est pratiquement impossible de désobéir à son Alpha, et c'est le principal argument que je peux énoncer pour leur défense. Elles ne pouvaient pas me dire ce qu'elles savaient tout simplement parce que Carl le leur avait interdit.

La blessure suite à leurs mensonges commence à cicatriser tant bien que mal, et je sens que je dois renouer avec mes "amies", même si la notion est encore un peu floue. C'est mieux que de laisser une situation tendue et un malaise permanent dans le chalet, à chaque fois que je croise Nora ou Jaïna.

J'inspire fortement et prends mon courage à deux mains, puis sors de ma chambre décidée à trouver Nora. C'est la première fois que je vais vers les autres ainsi, pour m'excuser un peu et demander à renouer, aussi je me sens maladroite et peu sûre de moi, ce qui n'est pas dans ma nature.

J'ai horreur de ça. Pourquoi veux-tu redevenir proche de ces louves ?

Morrigan, c'est important. Je n'aime pas l'ambiance qui règne. Et puis, je me suis calmée et maintenant que Kelian m'a apporté une partie des réponses, je vais m'atteler à l'autre et ce n'est pas isolée que je vais pouvoir le faire.

Mouais, fait-elle dubitative.

Je marche un moment parmi les chalets en essayant de trouver une des deux louves, mais sans succès. Aucune trace d'elles !

Je m'arrête devant le chalet de Carl et jette un coup d'œil par une fenêtre du rez-de-chaussée, l'air de rien. Peut-être sont-elles avec Kelian ou son père pour une raison quelconque ?

Mais malheureusement je ne les vois pas. Il n'y a que Carl et Kelian qui discutent dans le bureau de l'Alpha, et je ne m'attarde pas plus, un peu gênée de surprendre une conversation. Mes pas me guident vers la forêt, comme chaque fois que je me laisse aller. Derrière les cîmes des arbres du bois, j'aperçois les montagnes au loin. Celles où j'imaginais vivre des loups sauvages, en arrivant ici. Je souris à cette pensée.

- Eh, Jaïna, lance !

C'est la voix de Nora ! Elle vient de derrière un buisson feuillu juste devant moi, de l'autre côté de la clairière. Je m'y enfonce et observe ce qui se passe de l'autre côté, intriguée.

Nora a attaché ses cheveux blonds en une queue de cheval lâche et tient une sorte de balle de la taille d'une balle de tennis. Elle la lance dans sa main et la rattrape en nargant Jaïna. Ou plutôt...

Yana.

En effet Morrigan.

Car c'est une jolie louve chocolat aux pupilles noisette qui court et trépigne dans la petite clairière ensoleillée. Elle piétine l'herbe courte qu'a laissé la neige après sa fonte.

- Bon, Yana, prête ?

Cette dernière jappe avec force et saute en l'air d'un bond puissant. Nora lance alors la balle et la louve l'attrape entre ses crocs au vol, puis retombe la queue haute, joueuse.

Attends... Elles se lancent la balle ? Comme à des chiens ? Mon instinct et mon ego grognent de concert. Pas question de me retrouver à jouer à un pareil jeu rabaissant ! Quelle idée de se prendre pour une chienne.

Je sors du buisson et ma plante au milieu de la clairière. À ma vue, Yana se fige et retrousse les babines, mais je ne me laisse pas impressionner et lui jette un regard qui veut tout dire. Nora détourne les yeux avec colère.