L'amour avec un grand CLIC

15. Le carrosse est avancé

Un peu avant la fin du film, je reçois un message sur Messenger. La loose, je pensais avoir éteins mon téléphone. Romain qui s'est tenu tranquille me regarde en coin, j'en conclu donc que je ne suis pas censée regarder mon portable maintenant, il ne manquerait plus que ses yeux louchent sur une conversation qu'il est préférable qu'il ignore. En plus, Romain a été sage, je peux bien faire l'effort et ignorer le message. Et si c'était Benoît  ?

Putain mais je suis au ciné avec Romain, et moi je pense à Monsieur Hug Avenue ! J'ai vraiment une case en moins ma parole  !

Romain me propose de me ramener chez moi. Étant venue en métro, j'accepte. Je profite donc qu'il soit parti chercher sa voiture pour attraper mon téléphone bien enfouis au fond de mon sac à main.

> Benoit Pietri : Si tu devais me croiser dans la rue, tout à fait par hasard... tu ferais quoi ?

Le premier réflexe que j'ai : regarder autour de moi comme si j'étais observée. Je sais, c'est super con ! Est-ce que j'aimerai que Benoît soit là à me regarder ? Caché dans un coin ? Est-ce que je voudrais qu'il vienne m'aborder ? Est-ce que je ferai l'ignorante ?

Oh merde ! V'la que je me remets à délirer !

- Votre carrosse est avancé chère demoiselle, annonce Romain, me sortant de mon bordel cérébral.

Bon bah décidemment, Benoît va devoir encore attendre.

Le trajet en voiture n'est pas long, nous arrivons donc chez moi moins de 15 minutes plus tard. En bon gentleman, mon cavalier de soirée me raccompagne jusqu'à la porte. Alors que je suis en train de fouiller dans mon sac à la recherche du trousseau de clés perdu, je vois Romain se balancer discrètement de gauche à droite.

- Alors ? Tu m'accordes un troisième rendez-vous ? Et promis, pas de Monsieur mouche au programme, rit-il.

Je ne fais pas attention à ce qu'il me dit, toujours en train de jouer les explorateurs la main plongée dans le sac.

- Emma ?

- Mmmm ?

- Emma ?

- Rohhh elles sont où ces putains de clés ?

- Emma ? Tu m'écoutes ?

- Mmmm...

- Non tu ne m'écoutes pas...

Sans plus attendre, Romain redresse mon visage de ses doigts pour capter mon attention et vient plaquer sa bouche sur la mienne. Je me laisse distraire de ma lourde tâche et profite de ce baiser. C'est qu'il est doué Mister Panini !

Tellement doué qu'il m'en faudrait peu pour me faire flamber sur place. Et faut dire que je suis aussi légèrement en manque de chaleur si vous voyez ce que je veux dire...

Mais comme toutes les bonnes choses ont une fin, paraît-il, la porte d'entrée s'ouvre grand créant un méga courant d'air. C'est là que je vois Paul au pas de la porte, à moitié à poil, en train de mâcher je ne sais quoi.

- Hey c'est vous qui faites ce boucan ?

- Paul... Toujours là quand il ne faut pas, dis-je sarcastique.

- Paul ? dit Romain le ton interrogateur. T'as un mec ?

Je me mets à pouffer de rire toute seule, posée entre Paul et Romain.

- Lui ? C'est juste mon coloc', dis-je en fusillant Paul du regard. Et il va gentiment retourner faire ce qu'il était en train de faire.

Je regarde l'air satisfait de mon squatteur, fier d'avoir cassé mon moment avec Romain. Ce couillon a très bien vu par le trou dans la porte qui se nomme oeil de boeuf, que j'étais occupée en charmante compagnie. Mais voilà Paul adore me faire chier, et encore plus faire foirer mes histoires avec les mecs. Ça a toujours été une vraie passion pour lui. Quel tête de con quand il s'y met celui-là !