32. Bon appétit (chapitre bonus)

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🥂 Certains d'entre vous m'avaient demandé un petit bonus avec "la révélation", et bah le voilà !
En espérant que ce petit supplément vous fasse sourire 🥂
Bisous bisous
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Ça y est c’est le grand jour !

N'y voyez rien d’enthousiaste. J’ai l'impression d’être dans le couloir de la mort et que la chaise électrique est juste à deux mètres de moi. Mais hors de question de faire la guerrière comme John Coffey dans La ligne verte. Moi personnellement, je préfère largement être dans le noir.

Ça fait maintenant trois mois que Paul et moi sommes en couple, et on a enfin décidé d’annoncer la « grande » nouvelle aux parents. Je ne pense pas que Mathias dira grand-chose, mais j'entends déjà le « oh-my-god » affolé de ma mère. Paul lui, a plutôt l’air détendu, et je me demande bien quel produit illicite il a bien pu prendre avant de partir. Il aurait pu partager quand même ! 

C’est d'ailleurs lui qui a décidé qu’on se lance. Trois mois qu’on joue la comédie aux repas du dimanche et ça devient franchement lourd. Mais putain je me chie dessus !

- Tu me laisses conduire ? demandé-je devant la voiture.

- T’es sérieuse ?  fait Paul choqué.

- Alleeezzz ! Ça va me détendre, je suis beaucoup trop stressée.

- Bah justement !

Je lui fais mon plus beau regard « chat potté » et passe mes bras autour de sa taille.

- Tu sais que je t’aime ? demandé-je.

- Tu sais que t’es chiante ?  dit-il le sourire de travers avant de m'embrasser furtivement.

- Ça veut dire oui ? fais-je exaltée.

Paul souffle longuement avant de me donner mon « oui ». Il me tend ensuite les clés et passe du côté passager en traînant la pâte. Il me fait rire quand il fait son gamin capricieux. Il ne prononce pas un mot tout le long du trajet. Je le soupçonne d’avoir l’angoisse qui monte. Pour détendre l’atmosphère, j’allume alors l’autoradio qui est toujours sur Skyrock et chante à tue tête.

- "Posé, j'suis sous Jack dans mon bendo. J'fais repérage de femmes sur les réseaux. J'ai vu ses lolos. Elle m'a pas follow back quand je l'ai follow !"

- "Pouloulou !"

Vu que Paul me suit sur cette chanson débile, j'en déduis qu'il se déride un peu. Moi qui avais toujours vu ce mec comme un parasite sans gêne, dévergondé et sans le moindre problème, voilà qu'en quelques mois je l'ai vu anxieux, triste, heureux et amoureux. Ah ! Qu'est-ce que je l'aime mon Paul.

- Allez bébé, on se motive et on y va ! lancé Paul une fois garés devant la porte de la maison des parents.

Et oui, il a bien dit "bébé ". Fini "danger " par-ci "danger " par-là. Et franchement, ce n'est pas moi qui vais m'en plaindre. Même si Paul a plusieurs fois  failli faire la boulette devant ma mère et Mathias. Vous auriez dû voir ses ratrappages de l'extrême pour s'en sortir. Franchement, c'était tordant. Et les parents qui me regardaient rires comme une andouille sans comprendre pourquoi, alors que Paul tentait lamentablement de ne pas se noyer.

- Vas-y d'abord, dis-je en restant assise dans la voiture.

- Pourquoi ?

- Ça fera moins flag.

- Bébé... on est venu dans la même voiture... Que j'entre avant est ridicule, s'amuse-t-il.

- Ouais t'as raison... Mais même !  Passe d'abord ! 

- Ah la la... tout ça pour mater mon cul, dit-il en sortant de la voiture. 

Je me marre toute seule avant de sortir à mon tour. Allez Emma, un peu de courage ! 

Paul entre sans frapper, comme d'hab', et gueule comme une truie pour annoncer notre arrivée. Pitié achèvez-moi  ! S'il s'amuse à faire l'idiot, je crains de ne pas être capable d'arriver jusqu'au dessert.

- Paul, toujours dans la discrétion, annonce ma mère le regard tendre. Bonjour ma chérie, fait-elle en m'embrassant ensuite.

🥂

- Alors fiston, t'en es où de tes recherches d'appartements ? Maintenant que ça fait trois mois que tu bosses, tu as assez de fiches de salaires pour laisser Emma tranquille non ? demande Mathias.

Je manque de m'étouffer sur sa dernière phrase.

Me laisser tranquille ? Allons bon ! Nan nan nan ! Paul reste avec moi !

- Bah en fait, j'avais prévu de l'embêter encore un bon moment, annonce Paul le sourire de travers en passant sa main sur ma cuisse.

Je dois soudain faire une tête improbable, car vu la tronche de ma mère, ça a l'air moche à voir. 

- Fais pas cette tête ma chérie. Si tu ne supportes plus ton squatteur, il peut toujours venir à la maison.

- Non ! dis-je un peu plus fort que ce que j'aurai voulu. Enfin, ça va... Il ne me gêne pas... dis-je confuse.

- C'est clair qu'on s'entend parfaitement bien, enchéri Paul en baladant ses doigts sur ma cuisse. Merveilleusement bien même. À la perfection...

- Ça va c'est bon. Je pense qu'ils ont compris là, m'énervé-je.

Maintenant, je ne me sens plus du tout prête à tout leur dire. J'ai affreusement peur qu'ils ne comprennent pas, qu'ils nous jugent...

- Détends-toi, murmure-t-il ensuite à mon oreille. Ça va aller... Toi et moi bébé...

Comment arrive-t-il à me faire frissonner par un moment pareil ?
Je me relâche peu à peu en oubliant un instant que les parents nous regardent. J'inspire un grand coup et balance :

- Paul et moi on est ensemble.

Je regarde les tronches stupéfaites des trois personnes attablées autour de moi.

- Depuis trois mois, continué-je en mettant ensuite une fourchette de salade dans ma bouche. On s'aime... Putain t'avais raison ! Ça fait du bien ! lâché-je en regardant Paul. Hummm très bonne cette salade. T'as mis de l'échalotte ? dis-je ensuite en fixant ma mère.

- Euh... ouais... Euh... T'as bien dit ce que j'ai cru comprendre ? demande-t-elle.

- Mon fils sort avec ta fille Violette, tu as très bien compris.

- OH-MY-GOD !

Tiens, qu'est-ce que j'avais dit ?

- Bordel il était temps ! lâche ensuite ma mère.

- Quoi ? demande Paul qui avait l'air d'avoir perdu la parole.

- Tu me dois un week-end à poil Vio-lette, dit Mathias sans gêne.

- Un pari est un pari mon cher mari. Et je tiens toujours parole.

- C'est quoi ces conneries ? demandé-je choquée.

- J'étais persuadée que vous ne vous  rendriez jamais compte que vous vous aimiez. Mathias avait parié le contraire. Il vous avait donné moins de six mois. Il a gagné.

- Un week-end à poil ? demandé-je surprise.

- Oh fais pas ta prude bébé. Nous on fait des semaines à poil, lance-t-il avec un clin d'oeil à son père.

- Paul ! râlé-je.

- Bon, qui veut du dessert ? J'ai préparé des glands, dit ma mère enjouée.

Paul s'étouffe avec une gorgée d'eau suite à l'intitulé du dessert. Ma mère se lève et Mathias débarrasse les assiettes. Je souffle un grand coup et regarde mon amoureux.

- Bon, ça s'est plutôt bien passé non ? dis-je.

- Parle pas trop vite. Attends que je leur dise que je compte t'épouser dans l'année, fait-il le sourire de travers.

L'amour avec un grand CLICOù les histoires vivent. Découvrez maintenant