L'amour avec un grand CLIC

23. Juste toi et moi

J'avance à tâton dans la pièce jusqu'au moment où je bute sur... un lit. Oh - pu - tain ! Je sursaute ensuite lorsque je sens quelque chose courir sur mon bras. Une divine odeur masculine vient titiller mes narines et je comprends alors que Benoît aussi est là.

- Ce n'est que moi Princesse...

Je peine à saisir ces mots à cause de la musique mais je suis certaine d'avoir entendu ça.

Ses doigts viennent délicatement voyager le long de mes avant-bras pour remonter vers épaules, provocant de délicieux frissons dans tout mon corps. Son souffle chaud caresse ma nuque alors que je suis déjà en ébullition.

- Juste toi et moi...

L'état dans lequel je me trouve est plutôt compliqué à définir.  Je balance entre la peur, l'excitation, la panique et l'envie. Je sais que si je me mets à réfléchir, je vais fuir en courant comme une gamine effrayée. Mais j'ai autant envie d'être là que de partir. Alors je vais faire comme lorsque j'ai accepté sa proposition : agir sans réfléchir. 

La musique qui fait écho dans la pièce est assez sensuelle, parfaite pour l'occasion. Tout dans cette situation peu commune est euphorisant. La tension s'intensifie toujours plus quand je sens le torse de Benoît collé à mon dos, alors que sa main continue sa course sur mon épaule jusqu'à dégager les quelques mèches qui couvrent ma nuque. Sa bouche humide vient ensuite parsemer ma peau de délicieux baisers et je frissonne comme jamais. Comment je pourrais le repousser maintenant ? Avec quelle force surhumaine mes jambes seraient-elles capables de me conduire hors de cette pièce en courant ? 

Sans plus aucun doute, je me retourne et fais glisser mes mains sur ses épaules pour aller les fourrer ensuite dans ses cheveux. Ils ne sont pas très courts, ni longs, comme j'aime. Nos front collés l'un contre l'autre, je ferme les yeux, même si les garder ouverts n'aurait rien changé. Je reste là, aveugle et muette, à m'imprégner de son odeur, et à savourer le contact de ses mains sur mes hanches. 

- Juste toi et moi, me chuchoté-je à moi-même, consciente qu'il ne m'entend pas.

C'est là que je viens chercher ses lèvres avec les miennes et picore sa bouche timidement. Mais dépourvus de toute volonté à rester sages, ce baiser ne tarde pas à grimper en température. Comment est-il possible de désirer autant un inconnu ? Je ne connais pas cet homme. Je sais seulement ce qu'il a bien voulu me dire, si toute fois il n'a jamais menti. Mais tout semble si simple ici. Comme si le monde s'était arrêté juste pour nous, pour nous permettre de nous découvrir à l'aveugle. Comme si demain, tout n'aura été qu'un rêve.

Juste lui et moi...