[SPIN-OFF "LE PAPA DE PAUL"]
Vous vous souvenez d'Emma, la fille de Violette et belle-fille du Roi de la bicyclette ? Et bien aujourd'hui, Emma a 25 ans et désespère de trouver le grand amour. Tout comme sa mère, elle opte pour les sites de rencontr...
Ça y est ! C'est le grand jour ! On est vendredi, il est 21h20.
Devant l'entrée A du Secret, j'ai une boule aussi grosse qu'une pastèque garanti avec OGM qui grandit dans mon ventre. Je sais que Benoît est à l'entrée B car il me l'a prouvé en m'envoyant une photo de sa porte. J'hésite encore à l'imiter, mais en même temps, je me dis que je n'ai pas fait tout ça pour reculer maintenant. J'ai envie de le rencontrer depuis le premier message qu'il m'a envoyé. Lui parler n'est plus suffisant depuis des jours et je sais que je regretterai de ne pas entrer. Il a su me mettre en confiance et me séduire juste par ses mots. Il ne cesse de me faire rire de jour en jour et a passé ces dernières heures à me rassurer sur notre "rencontre ". Et je me dis aussi que ce n'est pas plus mal de ne pas se voir, au cas où nous ne voudrions pas nous voir pour de vrai, la gêne sera moins grande. Même si nous connaissons nos noms et nos vrais visages, ça me donne l'impression de rester anonyme en quelque sorte. C'est sûrement stupide comme raisonnement, mais il me rassure alors bon...
J'ouvre Messenger et prends la porte A en photo pour l'envoyer à Benoît.
PING !
> Benoît Pietri : N'oublie pas Princesse, pas de prise de tête, pas d'obligation. Juste toi et moi. Tu pourras toujours faire demi tour, je comprends. N'aie pas peur de moi. Je ne ferai rien que tu ne veux pas...
Allez ! On respire. On rentre le ventre. On lève la tête et on avance.
Passée la porte A, une dame prend mon sac et ma veste, tout en m'indiquant que mon entrée a déjà été payée à la porte B. Je souffle un grand coup une fois de plus. Je suis au bord de la crise de panique mais je ne peux et ne veux pas reculer. J'y suis, j'y reste !
- Au fond, porte 17, dit la dame à l'accueil.
- Merci...
J'avance tranquillement, le cul serré, tendue comme un string. Devant la porte 17, je pose doucement ma main sur la poignée et la baisse. Je suis surprise quand j'entre dans la pièce aussi sombre que la nuit profonde. Mes yeux auront beau essayer de s'habituer, je n'y verrai jamais rien. Une musique douce, mais forte résonne dans la salle. Elle est si forte que je comprends aussi qu'en plus de ne rien voir, je ne vais vraiment rien entendre non plus. Je frissonne de trouille subitement. J'ai envie de fuir mais je veux aussi rester. Je crois bien ne jamais avoir été autant indécise de toute ma vie.
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Tic tac ! Tic tac ! L'heure de la "rencontre" approche. A toute 😈
