Lorsque je sors du hall de l'immeuble il pleut toujours.
En quelques secondes je suis trempée jusqu'aux os.Je marche à l'aveuglette sous le ciel noir de la ville, mes pas quelques peu éclairés par les lampadaires.
Mon sac sur l'épaule, mon manteau sur le dos, mes cheveux mouillés collés sur mon visage et le souffle froid du vent s'engouffrant dans ma nuque.Je cours à travers les gouttes d'eau, pour partir le plus loin possible de mon fils et de son nouveau père. Je ne mérite pas de vivre heureuse avec ces deux bénédictions du ciel... je dois m'éloigner d'eux pour les protéger. J'aurais même dut le faire plus tôt.
Il y a quelque personnes dans la rue, avec des parapluies, qui me regardent avec stupéfaction, se demandant si les gouttes sur mon visages sont des larmes ou juste la pluie qui ruisselles sur ma peau. Je n'en sais rien moi même, je crois que c'est le deux.
Je traverse une route pour aller sur le trottoir d'un face, et se n'est qu'une fois en plein milieu que je sens une lumière aveuglante sur moi, un hurlement, et j'ai juste le temps de tourner la tête et de voir un bus foncer sur moi avant d'être projetée en l'air.
Je m'écrase quelque mètres plus loin sur le béton.Des cris, des bruits de freins et de dérapages, des gens qui courent vers moi.
Je ne peux plus bouger. Chaque tentative de mouvement est bien trop douloureuse. Du sang s'échappe de mon oreille et vient de mélanger avec l'eau de pluie sur le goudron.
Ma vision se trouble. Les personnes qui s'agglomèrent autour de moi deviennent ds ombres flasques.
Les cris et les voix peu à peu s'étiolent. Je n'entends lis que les gouttes de pluies s'écraser autour de moi.
Plic... Ploc... Plic... Ploc...
Je regarde vers le ciel, mes yeux sont la seule chose que je suis capable de bouger.
Et soudain, une de ses ombres autour de moi devient visible et claire.
Je reconnaîtrais ce visage d'ange entre milles.
Juan!
Il est là. Devant moi. Debout, les yeux posés sur moi.Nous nous fixons l'un l'autre. Son regard est emplie de douceur et de bienveillance.
-Révèle-toi. Il n'est plus temps pour toi de rester ici...
-Qu'est-ce que tu fais là?Je lui pause cette question sans même l'avoir décidé.
-Je viens te sauver Zala.
-Tu m'as déjà sauver Juan... depuis bien longtemps.Il me tend la main.
-Bien sur que non. C'est toi qui m'avait sauvé mon amour. A mon tour maintenant...
J'attrape sa main sans la moindre douleur et je me relève.
Je pause mes lèvres humides sur les siennes.
-Tu m'es revenu... pourquoi as-tu mis tant de temps?
-C'est toi qui as mis du temps. Il fallait que tu vives pour notre fils Zala. Mais à présent il n'a plus besoin de toi... Moi si.
-Je t'aime Juan. Je t'ai toujours aimé.
-Je sais Zala...Et il m'entraîne sous cette pluie bâtante loin de cette foule hurlante près de mon corps.
Il m'a libérée...
• • • FIN • • •
