12- le retour

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PDV Messiyah
Trois mois...
trois mois que j'ai laissé derrière moi des gens pour qui je comptais.
Mes frères m'en ont voulu pendant un bon moment, surtout mon jumeau Jérémie. Il ne comprennait pas, comment est ce que j'avais pu être aussi lâche. Il avait raison. J'étais parti par lâcheté, par pure lâcheté. Sur le moment cette décision m'a paru être la meilleure pour mon avenir. Je crois que j'aurais fini par péter un plomb, littéralement, si j'étais resté. Le fait d'être parti, m'a surtout fait réaliser une chose, que je n'aurais peut être pas réalisé si je n'étais pas parti. Elikia était ma moitié. Des signes Dieu m'en avait montré des milliers et milliers(j'exagère?). J'étais tellement distrait que je ne l'avais pas remarqué. Être loin d'elle, m'a fait réaliser qu'il n'y a qu'une seule personne que j'ai envie de voir tous les jours de ma vie, c'est bien là bouille de cette demoiselle. Lorsque je réalise tout ce qu'elle a fait dans ma vie je me dis je devais vraiment être aveugle pour pas comprendre que c'était elle et pas une autre. Elle est entrée dans ma vie et la rendue meilleure, et tout cela, sans jamais rien attendre en retour. Hadassa qui a été ma fiancée que je trouvais très généreuse n'atteint même pas la moitié de la générosité de ma chère Elikia.
Mon départ a été bénéfique pour moi, ça j'en suis persuadée. Je ne suis pas sûr qu'elle le verra du même œil. Je m'en voulais d'être parti comme un voleur. Après tout elle m'aurait peut être soutenu, mais Je suis quand même parti sans lui dire au revoir après tout le soutien qu'elle m'a apporté.
Aujourd'hui que j'ai appris à vivre avec cette douleur qui s'est beaucoup atténuée, je me rend compte, que j'ai été égoïste dans l'entièreté de mon comportement. Je l'ai sûrement blessé, elle, et mes trois frères,surtout que depuis mon arrivée ici, je n'ai pas eu le courage de la contacter, elle. Pourquoi ? Peut être par lâcheté encore une fois, ou peut être par peur ou encore par honte. Je ne connaîs pas son état d'esprit, je ne sais pas comment elle va prendre le fait que je la recontacte après tout ce temps. En plus, je ne saurais pas quoi lui dire. J'espère du plus profond de mon cœur qu'elle me pardonnera. Parce que désormais j'étais convaincu que c'était elle.

Depuis que je suis arrivé dans cette ville, au début, j'ai presque sombré dans une dépression, mais je suis un enfant de Dieu, et pas un jour il m'a abandonné, il a apaisé mon cœur et continue de le faire. Il a mis sur mon chemin, un groupe de jeune gens qui étaient venus taper à ma porte pour m'évangeliser , et depuis ils viennent tous les après midi et on étudie la bible ensemble, j'apprends beaucoup d'eux, ils apprennent de moi aussi j'espère.

Un soir après l'étude biblique avec les petits, on décida de sortir un peu, ils voulaient me faire découvrir un nouveau fast food qui « tuait » d'après eux. j'y allais plus pour leur compagnie que pour le fast food. Ils me faisaient beaucoup rire et ils me changeaient de mon quotidien solitaire et monotone.
Après cette soirée, j'étais rentré chez moi, et mon frère m'appela pour me prévenir qu' Elikia avait fait une crise, elle était hospitalisée. Quand je compris ce que cela voulait dire, J'étais en panique totale, Je raccrochais et commençait à faire les cent pas pour m'aider à réfléchir. La dernière fois que mon frère m'a annoncé ce genre de nouvelle, j'ai perdu ma mère, je ne voulais pas perdre Elikia aussi.
l'appel terminé, je fis très vite ma valise et direction l'aéroport, je trouverai bien un billet sur place. J'avais tellement peur de la perdre. Je n'étais pas sûr de supporter une deuxième perte en trois mois d'intervalle. J'exagérais peut être, la mort de ma mère en était pour quelque chose. Par la grâce de Dieu, j'avais pu trouver un billet d'avion pour retourner chez moi après beaucoup de négociations.J'appréhendais un peu, un tout petit peu, je ne savais pas ce qui m'attendais.

J'arrivais, un peu tard. Personne n'était venu m'accueillir. En même temps je n'avais prévenu personne. Je me dirigeais donc promptement vers la sortie, il n'y avait(heureusement) pas beaucoup de personnes à l'aéroport. Il devait être quatre heures du matin. Je décidais quand même d'appeler mon frère, pour qu'il me donne le nom de l'hôpital où était Elikia. Il décrocha au bout de la quatrième sonnerie avec une voix très endormie, il allait me le faire payer j'en était sur. Il était tellement endormi qu'il me donna l'adresse sans broncher, sans réaliser que j'étais revenu. Il se rendrait peut être compte à son réveil. Pour moi il fallait que j'aille à l'hôpital, voir ma petite Eli.
J'avais du prendre un taxi ,qui , au passage, m'avais coûté la peau des fesses, j'aurais dû dire à Jérémie de passer me chercher. A la réception de l'hôpital, j'étais obligé (je voulais pas attendre ) de mentir sur mon identité pour pouvoir la voir immédiatement, j'avais dis à la réceptionniste que j'étais son fiancé. Ce n'était pas un mensonge juste une accélération de la réalité, parce qu'elle le serait bientôt.
J'entrais dans la salle, elle était bien réveillée, elle me salua en m'appelant Jérémie. Ah oui, la ressemblance, elle n'était plus habituée à me voir, elle ne voyait plus que Jérémie. J'ai eu un pincement au cœur. Parce que je n'aurais pas cru que c'est moi qu'elle aurait confondu à Jérémie, ça devrait être lui qu'elle confonde avec moi. Bref, mon petit ego en avait pris un coup. Je la saluais en retour en précisant que ce n'était pas Jérémie. Elle reconnu ma voix. Elle s'était comme bloquée. Je me suis approché et lui ai demandé comment elle se sentais. Elle me fixait et me demanda ce que je faisais là, pourquoi j'étais revenu d'un ton très glacial et neutre. Je savais qu'elle était blessée mais le voir de mes propres yeux, le sentir dans la froideur de ses mots, me faisaient encore plus mal. Est ce que c'était le moment de parler de moi? Non. Elle n'était pas bien, et j'étais là pour elle. Je lui ai donc répondu qu'on en parlerait quand elle se sentirait mieux. Une des infirmières entra à un moment pour lui changer de perfusion, je savais très bien qu'elle avait la phobie des aiguilles, elle me l'avait chanté des millions de fois. Je savais qu'à ce moment j'allais être utile. Je m'approchais, pris sa main droite et tourna son visage vers moi.Elle était tendue, elle transpirait, tremblait comme une feuille. Je lui demandais de se calmer, de respirer et de ne pas regarder l'aiguille surtout, ce qu'elle fit, et la perfusion fut rapidement changée, elle n'avait pas crié, j'étais fier d'elle. L'infirmière me remerciais de l'avoir détendu parce qu'elle avait galéré les autres fois, à chaque fois qu'elle voyait l'aiguille, elle paniquait .
J'étais un peu content d'avoir servi à quelque chose, et je comptait l'être encore. Quand l'infirmière est partie, elle prit la parole. Elle me demanda comment j'ai su. Comprenant de quoi elle parlait, j'ai répondu que Jérémie m'avait prévenu. Elle hocha simplement la tête. Elle me demanda si j'allais mieux, je lui répondis que j'étais mieux qu'il y'a trois mois. Elle hocha encore une fois la tête. Je lui demanda à mon tour ce qui s'était passé pour qu'elle se retrouve à l'hôpital seule en plus. Elle me répondu qu'elle n'était pas seule, qu'elle était avec Jérémie, pourtant je ne le voyais pas moi. Et son état n'était pas bien grave, juste une accumulation de fatigue, elle avait fait une petite crise, elle n'avait pas pu se tenir sur ses jambes et avait eu de violents vertiges, et s'était  évanouie les docteurs avaient décidé de la garder pour deux jours. Elle sortait donc dans quelques heures. J'étais plus que soulagé que ce ne soit pas quelque chose de pire. J'acquiesçais, lorsqu'elle me prévenu que Jérémie allait passer la chercher. Pourquoi était elle si proche de mon jumeau. Ma conscience me répondais que j'étais parti, et lui il était resté. Ils avaient dû se rapprocher durant ces trois mois. Jérémie ne m'en avait jamais parlé. Haün m'avait dis que Jérémie voyait une fille, et Kün m'avait dis que Jérémie avait beaucoup changé en trois mois grâce à une fille. Je comprenais donc que cette fille était Elikia. Ils me l'avait caché parce qu'ils savaient que je la connaissais avant eux, et ne connaissaient pas la nature de notre relation je supposais J'espérais juste qu'ils n'étaient pas en couple, sinon je risquait d'être très déçu, je savais très exactement que je n'avais pas à me plaindre, mais c'était plus fort que moi. Imaginer la fille dont j'étais désormais amoureux, amoureuse de mon frère jumeau, il n'y avait pas pire.
Notre conversation s'était arrêtée là. Je ne savais pas trop quoi lui dire, je crois que elle non plus. Elle était peut être encore sous le choc de me voir là avec une valise, juste pour elle, ou alors elle était bien trop remontée pour taper la causette avec moi. On attendait donc que Jérémie, vienne détendre un peu l'atmosphère.

un mariage, mais à quel prixOù les histoires vivent. Découvrez maintenant