Chap.29

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PDV Alicia

Mon esprit se reconnecte petit à petit alors que l'air remplit de nouveaux mes poumons. Mes paupières sont encore trop lourdes pour que je parvienne à les ouvrir mais je réalise que tout mon corps se réveille doucement.
C'est étrange, j'ai eu l'impression que ces quelques instants plongée dans le néant ont durées des jours où des semaines. Malgré mes yeux fermés, je me sens reposée et apaisée. Mais cette sensation est éphémère et s'envole lorsque l'image de Thomas, de Minho, de Fry ou encore, celle du doux visage de Newt me reviennent en mémoire: Je me souviens d'être revenue au camps et de m'être effondrée dans les bras de Vince. Je me souviens être passée, sans comprendre, entre mes amis, sans m'arrêter car tout ceci paraissait irréel. Mais désormais, je suis perdue: Perdue car je ne parvient pas à distinguer si tout ceci n'était qu'une illusion ou alors une merveilleuse vérité.

Et si ils étaient en vie... Et si il m'avait menti, peut-être que...

La voix de Newt s'empare de moi, m'entourant à nouveau d'un sentiment de soulagement. Je l'ai entendu, j'en suis sûre. Ses excuses, sa voix remplie de remord et de regrets mais aussi d'amour. Je l'ai senti, j'en suis convaincue: Sa main douce et chaude qui glissait dans les miennes, son visage posé sur le creux de mon ventre. Son odeur, celle qui m'était indispensable au bloc. Cette odeur que j'adorait et dont je m'enivrait tout les soirs.

Je n'ai pas pu le rêver... Mais comment...

- Alicia? Tu m'entends?

La voix de Marie me sort de toutes mes interrogations et m'oblige à me concentrer sur mes paupières. J'ai l'impression que tout ceci me demande un effort surhumain. Mon prénom résonne de nouveau et une autre voix s'ajoute à celle de Marie: Vince.

- Allez Ali, ouvre les yeux!

Mes paupières s'ouvrent brutalement, comme si ces simples mots les avaient déverrouillées. La lumière ne m'éblouit pas et je suis surprise d'apercevoir le soleil se coucher à travers les ouvertures de la tente. Mes yeux examinent l'endroit où je me trouve, avant de se stopper sur les visages de mes protecteurs.

- Ali... Chuchote Marie avant de plonger dans mes bras. Tu m'as fait une de ses peurs.

Je sens quelques larmes couler le long de ma nuque mais mes bras se resserrent, automatiquement autour de Marie alors que la main de Vince se pose sur mon épaule. D'un simple regard, je comprend qu'il semble soulagé et cette idée me réchauffe le coeur. Malgré le fait que j'ai énormément perdu, je sais que ma famille est ce qui compte le plus.

*****

Après m'avoir examiné, je remarque que Marie chuchote quelque chose à Vince. Immédiatement, un large sourire se dessine sur leurs deux visages avant que Vince ne parte rapidement de la tente. Surprise, je lance un regard interrogateur à Marie.

- Ne me regarde pas comme ça Ali. Dit-elle, d'un air faussement surpris.

- Qu'est ce que tu manigances Marie? Et pourquoi je suis obligée de rester allongée dans ce lit?

Ma remarque semble la faire rire alors que j'essaie de me redresser pour me mettre dans une position plus confortable.
Tout en se rapprochant de moi, Marie ne relâche pas son sourire, avant de m'aider à m'assoir. Délicatement, elle soulève mes bandages afin d'inspecter ma blessure à la jambe. Je grimace lorsque ses doigts effleurent les contours de celle-ci.

- Désolée Alicia mais ça n'a pas l'air de s'infecter. Tu as eu de la chance.

Sa phrase m'attriste car non, je n'ai pas eu la chance de pouvoir aider et sauver mes amis. Ils sont tous morts alors que moi je m'en suis sortie. J'aurais voulu les sauver, les aider à rentrer au camps sain et sauf mais j'ai échoué, tout comme j'ai échoué lorsque j'ai abandonné les blocards.
Une larme solitaire coule le long de ma joue alors que mon regard plonge dans celui de Marie. Une question me vient alors à l'esprit, brûlant mes lèvres et accélérant les battements de mon coeur.

- Marie, j'ai... Je sais que c'est stupide mais... J'ai cru entendre Newt lors de mon sommeil et je...

- Alicia.

Ce murmure me bloque la respiration et pourtant, mon coeur s'emballe à cet instant ou je reconnais sa voix. Machinalement, ma tête se détourne vers l'entrée de la tente et c'est lorsque je croise son regard que mon esprit se déconnecte. Plus rien autour de nous ne semble exister alors que je le vois se rapprocher doucement de moi.
Le temps semble s'être arrêter: cet instant qui ressemble à un rêve, pourrait durer des heures et pourtant, je ne m'en lasse pas. Ce n'est que lorsque sa main effleure la mienne que je reviens à la réalité.

- Newt. Mais comment? Murmurais-je

Sans que je ne puisse le contrôler, l'une de mes mains vient effleurer sa joue alors que l'autre resserre son emprise autour de la sienne. Sans un mot, nos regards restent plongés les uns dans les autres, comme hypnotisés.

- Est-ce que je suis encore dans l'un de mes rêves?

Ma voix se brise à la fin de ma question alors que Newt me sourit, pour me rassurer, avant de s'assoir à mes côtés.

- Ce n'est pas un rêve Ali.

Ses mots me réchauffent le coeur, même si j'ai encore du mal à réaliser qu'il se trouve devant moi. Lui, mon blondinet, celui que j'ai cru mort et que je pensais avoir perdu pour toujours. Lui, l'ancien second, mon blocard, celui qui m'a soutenu durant deux années, que j'ai aimé plus que ma propre vie.

Aimait? Mais Marie m'a dit que ce n'était qu'illusion. Que notre amour n'était provoqué qu'avec nos puces. Il ne m'a pas aimé, ce n'était pas vrai. Alors pourquoi est-ce que mon coeur s'est remis à battre à l'instant je l'ai vu? Et pourquoi mes sentiments se sont amplifiés lorsque mes yeux ont croisés ce doux regard ténébreux.

Toutes mes questions et mes pensées sont vite interrompus lorsque une douce et agréable sensation s'empare de mes lèvres. J'avais oublié à quel point ses baisers étaient doux et réconfortant, à quel point ses baisers me faisaient revivre et renaître.
Tout d'abord surprise, il ne me faut que quelques secondes pour répondre à ce baiser qui m'avait tant manqué.

A bout de souffle, je me sépare de lui mais immédiatement, il place son front contre le mien, sans jamais relâcher son regard. Après toute ces épreuves, je n'aurais jamais imaginé pourvoir être de nouveau heureuse et sereine.

- Ali, je sais que ce n'est pas le moment mais j'ai besoin de savoir.

- Savoir quoi?

J'ai peur de sa question, peur de savoir ce qui le tracasse. J'imagine parfaitement le sujet de ses interrogations et j'ai peur de connaître la vérité. Même moi je ne connais pas la réponse à toute mes questions.

- Alicia, je sais que tu es au courant pour cette stupide histoire de puce - me dit-il en grimaçant- mais j'ai besoin de savoir.

Il s'interrompt et place ses deux mains autour de mon visage alors que mes yeux se remplissent de larmes mais, une fois de plus, je les laissent inonder mes joues. Newt les essuient, du bout de ses doigts, en étant toujours aussi doux et attentionné.

- Alicia, est-ce que tu m'aime autant que moi je t'aime?

L'erreur du W.C.K.D  [Tome 3 & 4]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant