16 bis.

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Samedi 31 décembre 1977.

Le vent claquant contre ma fenêtre me réveille d'un cauchemar angoissant. Le corps en sueur, je pose doucement les pieds au sol pour prendre un verre d'eau dans ma salle de bain. Le liquide me rafraîchit un peu mais les images restent encrées dans mon esprit. Voir un Detraqueur aurait eu le même effet. Voir Voldemort au pouvoir, tuer ma famille et torturer à mort mes amis est la pire chose que je puisse imaginer. Mes poings se serrent dans un automatisme, si seulement je pouvais faire quelque chose contre lui. Mes larmes recommencent à couler seulement interrompues par mes hoquets. Il faut que je les protège, ils ne doivent pas finir comme lui. Comme Edward. Son pauvre petit corps déchiqueté par des sauvages consanguins. C'était le petit garçon le plus adorable, il ne demandait qu'à être heureux et ils lui ont enlevé ça.

Mon cœur se sert, je m'agrippe au lavabo pour ne pas tomber mais mes jambes lâchent. Je me retrouve à sangloter en tapant sur le sol. Personne ne s'est opposé à lui, même le Ministère ne fait rien. Le gouvernement est corrompu jusqu'à la moelle et tous les Sorciers se réfugient chez eux en priant pour que des gens viennent les sauver sans qu'ils n'aient rien à faire. Un cri cherche à sortir mais je plaque mes mains contre ma bouche. Mes parents ne doivent pas m'entendre. Je me relève avec lenteur et repars dans ma chambre. J'attrape un parchemin et un stylo. Les mots s'alignent sans cohérence pour une personne extérieur, mais pour moi c'est ma vie. Je lâche le stylo quand le parchemin est complètement rempli. Mon corps s'effondre sur le matelas. Mon Walkman fixé sur mes oreilles avec la cassette de Pink Floyd que Nathan m'a offert, je sèche mes larmes. Another Brick In The Wall résonne dans mes oreilles. Je m'apaise doucement en plongeant dans mes cauchemars.

Un bec me piquant la joue me sort de ma torpeur. J'essaie de faire partir le hibou mais il persiste quand même. À contrecœur, je me lève et prends le petit rouleau de parchemin accroché à sa patte. Il repart sans plus de discussion pendant que je le déroule. Un léger sourire né sur mon visage quand je lis le nom de l'expéditeur. Mary m'invite ce soir chez elle pour fêter le Nouvel An. Sachant que j'ai déjà mon permis de Transplanage, aller jusqu'en Irlande ne pose pas problème. J'envoie mes couettes balader pour me précipiter dans la cuisine. Ma mère est en train de faire des pancakes tandis que mon père sort les pains au chocolat du four. J'en ai déjà l'eau à la bouche quand je m'assois. Je me sers avidement sous le regard rieur de mes parents.

« - C'est vraiment excellent, vous êtes des As de la cuisine, je dis la bouche pleine.

- Cassie, on ne parle pas en mangeant », répond ma mère alors que mon père me remercie.

J'avale difficilement ma bouchée beaucoup trop grosse pour continuer.

« - Ce soir il y a une fête chez Mary, je peux y aller ? Je demande avec de grands yeux larmoyants.

- Oui, souffle mon paternel. Tu dors là-bas j'imagine ? »

J'acquiesce vite et pars en courant préparer mes affaires. J'agite ma baguette puis mon sac, prêt, se pose doucement sur mon bureau. Je file sous la douche quand j'aperçois mon réveil indiquant onze heures. En attendant le déjeuner, je fais couler un bain ce qui détend mes muscles endoloris à cause de la nuit passée.

Dix-neuf heures sonne, j'embrasse mes parents et dans un crack disparais. Je relève les yeux pour tomber sur la grande maison beige de mon amie. Je m'avance doucement, sonne et attends qu'elle vienne m'ouvrir. La porte à peine ouverte, je me retrouve écrasée sur le sol par une Gryffondor. Je râle alors qu'elle, elle rigole. Mary m'aide à me relever et part poser mes affaires dans sa chambre. Je m'assois sur son canapé en regardant tout autour de moi. Les fauteuils sont tous collés au mur ce qui dégage une grande piste de danse. Je me demande combien nous serons. Une grande table longe le mur face à moi où se trouve peu de boissons non alcoolisées et alcollisées, je peux voir aussi plusieurs bols contenant des chips ou des amuses gueules. Mary revient et je lui pose ma question.

Fighting The StormOù les histoires vivent. Découvrez maintenant