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Mardi 14 Mars 1978.

Comme à mon habitude de ces dernières semaines, je me réveille en pleine nuit, en sueur. M'imaginant leur dernier moment sur cette terre. Je me lève puis m'enferme dans la salle de bain. Je me passe de l'eau sur la figure et reste accoudée au lavabo.

Je retourne dans le dortoir pour m'habiller silencieusement. J'attrape mon sac avec mes affaires de la journée et descends dans la Salle Commune. Elle est déserte. La pendule indique six heures du matin. Je m'engouffre dans le passage de la Grosse Dame et débouche sur le septième étage. Je marche dans l'immense château. Le bruit de mes pas résonne sur les murs. Je pousse l'immense porte de la bibliothèque et m'enfonce dans les rayons. Mrs. Pinces me laisse le droit de venir le matin depuis qu'elle m'a découvert ici il y a un peu plus de trois semaines.

Je m'installe à une table et sors l'ouvrage sur les Horcrux que Regulus m'a offert à Noël. Je caresse sa couverture avant de l'ouvrir. Je m'y plonge corps et âme. C'est peut-être un moyen de tuer Voldemort pour de bon et de les venger. Mon visage se décompose tandis que mon Walkman passe Hotel California de Eagles. Comment des hommes peuvent-ils s'infliger ça soit même ? Mes yeux s'agrandissent en découvrant ce qu'il faut faire pour créer cet objet. C'est une abomination de la nature. Je referme l'ouvrage, en en ayant trop lu d'un coup. Je jette un rapide coup d'œil à ma montre et me rends compte que le petit-déjeuner va bientôt être servi.

Je me lève, salue Mrs. Pinces qui vient d'arriver et pars en direction de la Grande Salle. Aucun de mes amis n'est encore présent quand je pénètre dans la pièce mais je repère Regulus à la table des Serpentards avec Pandora à ses côtés. Il m'observe et cela me fait froncer les sourcils. Que lui arrive-t-il ? Je commence à me servir des toasts ainsi qu'un jus de citrouille. Les filles apparaissent quelques minutes après et je leur souris. Elles s'installent à mes côtés sans me demander pourquoi je n'étais pas là à leur réveil. Elles ont l'habitude maintenant. Les garçons nous rejoignent dix minutes plus tard. Sirius embrasse ma joue en s'asseyant à ma droite.

Le mardi, nous commençons par deux heures de Potions en compagnie des Serpentards. J'entraîne mes amis vers les cachots ne voulant pas être en retard pour ce cours que j'apprécie. Le Professeur Slughorn arrive et nous entrons. Avec Sirius, nous nous mettons au fond. Aujourd'hui nous devons réaliser la deuxième partie du philtre d'amour le plus puissant, l'Amortentia. Je laisse faire à Sirius le plus gros en le supervisant pour voir qu'il ne fait aucune faute. Même si la potion n'est pas finie, nous pouvons commencer à sentir son odeur si particulière.

« - Tu sens quoi ? Me demande Sirius avec un regard goguenard.

- Les parchemins, la pêche et ton odeur d'après rasage, j'avoue gênée.

- Moh c'est mignon, il me répond en passant son bras autour de mes épaules.

- Je t'interdis de te foutre de moi, je lui dis en lui tapant le crâne. Puis tu sens quoi toi d'ailleurs ?

- La cire pour balais, l'odeur des draps chez les Potter et la lavande de ton gel douche, il me dicte avec un grand sourire qui se veut ravageur.

- Tu te fous de moi, mais y'a mon odeur aussi !

- Mais c'est parce que je t'aime ma petite Cassie ça.

- Je suis pas petite l'asperge », je grogne.

Il éclate de rire. Le cours se passe bien et à la fin des deux heures nous obtenons un E.

Le cours suivant est Histoire de la Magie. Avec Nathan, nous parlons du garçon de Sixième Année qu'il a embrassé vendredi soir. Ils continuent à se parler mais rien de sérieux.

Quand je rejoins Sirius pour notre cours de Métamorphose, je le trouve distant avec moi. Je me demande ce qui a pu se passer pour quand une seule heure, il change. Je ne lui pose tout de même pas la question, ne voulant pas le forcer à parler. C'est peut-être en rapport avec sa famille et je sais que c'est un sujet sensible pour lui. Nous travaillons durement pendant toute l'heure. Je progresse de plus en plus dans cette matière et j'en suis ravie. McGonagall m'a même félicité il y a une semaine pour mes progrès dans sa matière.

La sonnerie retentit. Je me précipite pour aller manger. Les filles ont du mal à suivre mais elles y arrivent quand même. Je me jette sur le banc et attrape une assiette que je remplis. Les filles rigolent de mon attitude mais je n'y prête pas attention.

« - Cassiopée, tu n'arrêteras donc pas de te goinfrer un jour ? Plaisante Mary.

- Jamais ! »

Je finis de manger et m'apprête à me servir du dessert quand je suis interrompue par Sirius.

« - Pourquoi m'arrêtes-tu quand je suis sur le point de manger un si bon dessert ? Je lui demande sur le ton de la plaisanterie.

- Je dois te parler », il me répond durement.

Lily et Marlène arrêtent de parler en fronçant les sourcils en même temps que moi sous le ton qu'a employé Sirius. Je hoche juste la tête et me lève pour le suivre hors de la Grande Salle puis dans une petite pièce. Je m'assois sur une des tables attendant qu'il parle. Il croise les bras sur son torse en évitant mon regard. Il souffle bruyamment avant de prendre la parole.

« - Tu comptais me le dire quand que tu ne dormais plus ? Que tous les matins tu te réfugiais à la bibliothèque ? Il commence fortement.

- Comment tu as su ça ? Je bafouille.

- Le problème n'est pas la Cassiopée, il dit en se pinçant le nez. Je suis ton copain et tu me caches le fait que ça ne va pas.

- Je vais bien, je balbutine difficilement.

- Arrêtes de me mentir ! Il crie.

- Ne me cri pas dessus, je réponds froidement.

- Mais toi tu as le droit de faire des cachotteries dans mon dos ?

- De quoi tu parles encore ? Je demande en me remettant sur mes pieds.

- Je ne sais pas, laisse-moi réfléchir. Ah oui ça me revient maintenant. Toi tu me caches bien le fait que Regulus et toi êtes amis, il crache en me fixant dans les yeux.

- Je dois te faire un rapport sur toutes les relations que j'entretiens ? Je continue sans me laisser impressionner. Tu n'es pas mon père.

- Non, je suis ton petit-ami et c'est mon frère. C'est dans mon droit de le savoir et de savoir que tu ne vas pas bien. Mais madame préfère faire des cachotteries et promettre des choses irréalisables à un môme. »

Ces mots me touchent directement. Il n'a pas le droit de dire ça. Je peux protéger Regulus. Et il n'a pas le droit de se comportait comme ça avec moi. Si je ne lui ai rien dit c'est car cela ne le concerne pas.

« - Va te faire foutre Black », je finis en partant.

Je claque la porte derrière moi et pars directement en direction des serres même si le cours ne commence que dans trente minutes. Il n'a aucun droit de me dire cela. Je fais ce que je veux de ma vie, je parle à qui je veux et il n'a rien à dire. Le Professeur Chourave arrive en me souriant. Elle m'ouvre la porte et je m'engouffre dans la serre avec elle. Je sors tranquillement mes affaires en attendant que les autres arrivent, ce qui ne tarde pas. Les Serpentards sont les premiers à arriver. Ma maison arrive quelques minutes plus tard. Je n'adresse aucun regard à Sirius et il fait de même. Vu les regards que m'envoient James, Remus et Peter, je pense qu'il leur a dit. Mary s'installe à mes côtés en m'interrogeant sur mon comportement avec mon soi-disant petit-ami. Je lui raconte notre discussion en lui faisant jurer de ne le dire à personne. Je dois protéger Regulus.

Après ce cours de deux heures de Botanique, tous mes amis ont cours à l'exception de Marlène et Remus qui vont sûrement aller parler. Je pars donc m'isoler dans une des classes qui n'est pas occupée. Je matérialise des coussins puis m'installe confortablement. Je lance mon Walkman. The House Of The Rising Sun de The Animals retentit dans mes oreilles. Je sors le livre de Regulus de mon sac, la boule au ventre, et me replonge dans sa lecture.

Fighting The StormOù les histoires vivent. Découvrez maintenant