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Lundi 27 Mars 1978.

Le ventre plein, je révise mon ASPIC de Potions. Les révisons ont commencé pour Lily et moi. Les autres prétendent que nous avons encore deux mois pour cela. Je grogne en recevant un coup de coude dans le ventre. Je me tourne vers l'auteur, qui se trouve être Mary, et la fusillant du regard. Elle me pointe du doigt James qui arrive pour prendre son petit-déjeuner. Je hausse un sourcil me demandant pourquoi elle me le montre. Il a l'air aussi normal que d'habitude, normal pour James.

« - C'est son anniversaire aujourd'hui, m'apprend Marlène.

- Ah, merci de me l'avoir dit. »

Je retourne à mon livre de Potions. Je lui souhaiterai quand il viendra. Pour l'instant, il n'y a que Lily qui part à sa rencontre, c'est sa petite-amie aussi. Je mémorise les ingrédients d'une potion de vieillissement quand la place à côté de moi se fait prendre. Je relève les yeux pour tomber sur ceux marrons de James.

« - Bon anniversaire », je lui dis en souriant et en le prenant dans mes bras.

Il me remercie avec enthousiasme. Je détourne le regard quand Sirius s'assoit en face de son meilleur ami. Il ne me parle toujours pas et je fais de même. Il n'a pas le droit de m'en vouloir pour ne pas tout lui dire. Ce n'est pas parce que nous sommes ensemble, que je dois lui révéler chaque détail de ma vie. En ne lui parlant pas de Regulus, je protégeais ce dernier et pour ma santé, je fais ce que je veux. Les filles me surveillent.

Je ferme l'ouvrage se tenant dans mes mains avec violence. Je le range dans mon sac et sans un mot, je pars vers mon premier cours de la matinée qui se trouve être Métamorphose. Mes converses jaunes foulent le sol avec hargne. Les poings serrés, je me retrouve devant ma salle. Le Professeur McGonagall arrive à ma suite. Elle ouvre la porte en m'invitant à rentrer. Je me place sur les bureaux du milieu.

Les élèves commencent à arriver et le Serdaigle, McCarty je crois, s'assoit à côté de moi imité par Mary. Le cours débute pour deux heures. Je note tout ce qui pourrait m'aider à réussir. Un bout de parchemin atterrit sur mon bureau ce qui me laisse dubitative. Je le déplie. C'est un rendez-vous pour ce soir à la Tour Sud du château. Le papier n'est pas signé. J'examine toute la salle pour tomber sur Sirius en train de froncer les sourcils devant son cours. Je me re-concentre sur McGonagall, laissant tomber l'idée de savoir de qui cela vient. En allant au rendez-vous, je le saurais.

La fin des deux heures sonnent. Je sors du cours le plus rapidement possible. Je me fraye un passage à travers la masse d'élèves pour me rendre à mon prochain cours qui est Histoire de la Magie. Je saute sur mon meilleur ami quand je l'aperçois. Il rigole en me rendant mon étreinte. Nous entrons en cours puis nous nous posons côte à côte. J'ai vraiment besoin de lui en ce moment. Même s'il ne pourra jamais remplacer Lily, Mary ou Marlène, il est très important pour moi. Il arrive à me comprendre sans que j'ai besoin de dire quoi que ce soit. Il a toujours une blague pour me changer les idées.

Nous enchaînons après avec Sortilège pour enfin partir prendre le déjeuner. Pour celui-ci, je vais m'asseoir à la table des Poufsouffles pour rester un peu avec Nathan et ne pas avoir constamment les autres sur le dos qui veulent que je parle à Sirius. Allana Greenberge, qui était à la soirée du début de l'année, se met avec nous pour manger. Je me mets à fixer mon ami qui mange sans aucune délicatesse.

« - Pourquoi tu me fixes ? Je suis si beau que ça ? Il plaisante.

- Non, je veux juste t'emmerder », je réponds avec sérieux.

Il roule des yeux avant d'exploser de rire. Je détourne les yeux ayant compris que de toute façon, cela ne servirait à rien sur lui. Je me tourne donc vers un garçon de son dortoir, Allan Flank je crois, imité par mon meilleur ami. Il se tourne vers nous avec une tête bizarre pour souffler avant de se concentrer de nouveau sur la fille à côté de lui. Pourquoi cela ne marche pas sur les Poufsouffles ? Je grogne en buvant mon verre d'eau.

« - Je suis dans l'obligation de t'abandonner, m'explique Nathan d'un ton résigné. J'ai Métamorphose.

- Oh non ! Mon cher étalon, restez donc avec moi, je vous en conjure », je me plains dramatiquement.

L'après-midi se passe entre DCFM et Runes en compagnie de Lily et Remus. Quand l'heure du rendez-vous arrive enfin, j'abandonne les autres pour y aller. Le château est vide, tous les autres sont en train de manger. Mon casque juché sur les oreilles, Heroes de David Bowie fait vibrer mon corps. Je me laisse bercer par la musique, vidant mon esprit de ces images qui me hantent jour et nuit. Mes pieds m'emmènent seuls à la Tour Sud. Je grimpe doucement les marches une à une. Quand j'arrive au sommet, personne n'est encore là. Je m'installe donc à terre, les jambes dans le vide, le menton reposant sur les barrières.

J'attends comme ça un petit moment. La musique à fond, je bondis quand on me touche l'épaule. Des yeux gris acier me fixent. Je retire mon casque quand un bruit de serrure retentit. On vient de nous enfermer. Je cours vers la porte en essayant désespérément de l'ouvrir. Bien sûr, elle reste close même avec un sort.

« - Vu ton acharnement sur cette porte, je présume que le mot ne venait pas de toi, constate le brun.

- Je présume la même chose pour toi », je réponds.

Un blanc s'installe alors qu'on se fixe. Je n'ai rien à lui dire. Je pars me réinstaller là où j'étais. Je l'entends faire de même plus loin. Mon regard se pose sur la constellation du chien. Pourquoi ne comprend-t-il pas ce que je ressens ? Nous restons comme cela pendant un bon moment. Le froid commence à s'infiltrer dans mes habits. Je ressers mon emprise sur mon sweat regrettant de ne pas avoir pris ma cape avec moi. Des bras s'enroulent autour de mon corps.

« - Ça doit être les filles et les gars qui ont manigancé tout ça, commence Sirius.

- Sûrement, je dis en étant ailleurs.

- J'ai été trop dur avec toi. Je ne me suis pas mis à ta place et je m'en excuse. »

Je ne réponds pas, contemplant encore le ciel étoilé.

« - Mais j'ai vraiment envie d'être la personne à qui tu as envie de te confier. Je t'aime et je veux t'aider, il m'avoue.

- Je sais Sirius mais il y a des circonstances pour lesquelles je ne peux rien te dire. Tu détestes ton frère et je me dois de le protéger.

- Je ne le déteste pas voyons, il répond choqué. C'est juste que je pensais réellement qu'il adhérait à leurs idées mais maintenant que je sais que non, je suis comme toi Cassie. C'est mon devoir de grand-frère de le protéger. J'ai failli trop de fois à mon devoir et je ne recommencerais plus. »

Ne sachant quoi dire de plus, je pose simplement ma tête sur son épaule. De loin, on dirait que nous sommes deux gosses pommés qui font une pause en regardant les constellations. Et c'est ce que nous sommes. Des enfants ayant dû grandir trop vite pour affronter la dure réalité de la vie. Des enfants qui ont parfois besoin de se souvenir qu'ils en sont pour continuer le combat. Pour continuer d'être fort. Pour continuer de vivre sans étouffer.

Alors nous les regardons ces étoiles et constellations qui nous ont donné nos prénoms. Pour nous ressourcer. Pour reprendre des forces. Nous le faisons dans les bras de l'autre car envers et contre tout, on a besoin de l'autre. C'est comme un pilier sur lequel on peut se raccrocher quand tout va de travers. Quand on sent que tout nous échappe. L'autre est là pour nous sauver.

Fighting The StormOù les histoires vivent. Découvrez maintenant