19 bis.

2.9K 190 11
                                    

 Vendredi 10 février 1978.

Mrs. Pomfrey s'agite tout autour de moi pour me faire passer une batterie de tests pour savoir si je suis enfin apte à sortir. Le résultat a l'air concluant car elle me sourit et me salue. J'attrape mon sac que je jette sur mon épaule et me dirige vers mon premier cours de la journée. Je reste stoïque tout du long et m'assois sans un bruit dans ma salle de Métamorphose. Ma Directrice de Maison s'approche de moi au moment où elle me voit.

« - Je vous présente toutes mes condoléances Miss Durward. Si vous avez besoin de quoi que ce soit, je serais présente pour vous. »

Je la remercie en esquissant un faible sourire. Elle repart à sa place et je sors mes affaires. Les élèves commencent à affluer dans la salle. Je n'y prête pas attention et fixe le tableau devant moi. Je sens qu'on s'assoit à mes côtés. Lily m'appelle mais je ne réponds pas. Je ne veux pas qu'on me parle, je veux qu'on me laisse. Je veux rester seule. Le cours commence et je prends des notes puis m'essaie à la pratique qui réussit dès les premières fois. Quand la sonnerie retentit, je prends mon sac puis pars pour mon prochain cours en évitant toutes personnes voulant me parler.

Je m'installe à mon bureau habituel et Nathan ne tarde pas à me rejoindre. Il ne me demande pas si ça va, il me propose juste de faire un pendu comme avant. J'accepte et nous commençons notre partie tandis que le Professeur Binns fait un énième cours ennuyeux.

Quand nous partons ensemble en Sortilège, aucun mot ne sort de notre bouche. Je ne veux pas qu'on me parle, je ne veux pas parler et c'est le seul qui le comprend. Lui aussi a perdu des membres de sa famille dans une des attaques l'an dernier. Les Maraudeurs et les filles essaient de venir me parler avant le cours mais je reste de marbre en ne répondant que par des hochements de tête. Sirius fait un geste pour me prendre dans ses bras mais je tourne les talons pour rentrer dans la salle suivie de Nathan.

Nous continuons les sorts informulés et je les réussis assez vite. Le Professeur Filtwick me félicite en donnant dix points pour Gryffondor. L'heure du déjeuner sonne et je détale à grandes enjambées vers les cuisines voulant éviter le plus de gens possible. Une fois au rez-de-chaussée, je m'approche du tableau et chatouille la poire. Il s'ouvre et je m'y engouffre. Un elfe vient à ma rencontre et je lui souris.

« - Que peut faire Winni pour Miss...

- Cassie, je lui réponds. Je pourrais manger le déjeuner ici ?

- Bien sûr Miss Cassie, Winni s'en occupe immédiatement », il me dit en m'invitant à m'asseoir.

Il revient deux minutes plus tard avec une assiette remplie. Je le remercie et commence à manger en silence. Ma famille s'est-elle comment ils sont vraiment morts ? Je n'ai eu aucune nouvelle. Peut-être pensaient-ils me le dire en face sans savoir que ce sont des Sorciers qui ont fait ça. Ils ne vont pas vouloir que je prenne position dans la guerre si je leur avoue. Mais je ne peux leur cacher la vérité, ils doivent savoir. Mes parents méritent ça.

Winni vient débarrasser mon assiette, je le salue et repars errer dans le château mon Walkman sur les oreilles. Iron Man de Black Sabbath à fond, je ne regarde pas où je vais. Je tape sur les murs en rythme et perds la notion du temps au fil des chansons. Je retrouve une partie de ma bulle. Celle qui me protège. Je m'écroule dans un couloir contre un mur ne supportant plus le poids de mon corps. Aucune larme ne vient perturber mon champ de vision mais mon cœur se serre. J'enroule mes bras autour de mes jambes et reste comme cela sans bouger. J'ai besoin d'être seule, qu'on arrête de me demander si je vais bien. J'aimerais mettre le monde sur pause. N'être qu'avec la musique.

Les musiques défilent tout comme le temps. Je ne suis plus vraiment là. Je ne me concentre sur rien. Mon esprit va là où la musique le mène. Mes paupières se ferment et je plonge dans le noir du sommeil.

Des secousses me tirent de ma torpeur bienfaisante pour me ramener dans le monde réel. Les couloirs défilent devant mes yeux pour constater que je suis dans les bras de quelqu'un. Je lève les yeux et me retrouve face à face avec Sirius. Comment-a-t-il pu me retrouver ? J'étais dans les entrailles du château. Je referme les yeux ne voulant pas parler, préférant faire croire que je suis endormie. Je le sens monter des marches puis s'arrêter devant le portrait de la Grosse Dame. Il prononce le mot de passe et m'entraîne dans les dortoirs des garçons ne pouvant pas monter dans ceux des filles. Il me pose sur un lit et de l'agitation se fait entendre tout autour de moi. Les garçons doivent être présent au complet.

« - Elle va bien ? Demande doucement Peter.

- Elle est simplement endormie, constate Remus.

- Elle a dû errer avec la musique sur les oreilles tout l'après-midi et elle a fini par s'endormir, répond Sirius.

- Peut-être que quelques jours avec sa famille lui feraient du bien, propose James.

- Les profs ne voudront jamais qu'elle parte comme ça, souffle le brun.

- Je suis d'accord avec Patmol, on ne peut rien faire pour elle à part être présent, dit le balafré.

- On peut essayer de la divertir en lui faisant faire des farces avec nous ? Propose Peter. Je m'inquiète beaucoup de son état.

- Nous aussi. Mais c'est une bonne idée, se réjouit James. Vous êtes partant ?

- Oui mais cela veut dire qu'il faudrait lui montre la carte, réplique Remus.

- Je pense qu'elle est assez digne de confiance pour la voir », me défend mon petit-ami.

Leur discussion dérive sur des farces qu'ils peuvent me faire faire. Je m'agite doucement dans le lit puis m'étire. En me frottant les yeux, je m'assois en tailleur sur le lit. Les garçons se précipitent sur moi mais je les repousse pour avoir un minimum d'espace. Je les questionne du regard pour savoir le comment du pourquoi je suis là.

« - Tu n'es pas venu en cours de tout l'après-midi alors je suis parti à ta recherche dès la fin des cours et je t'ai trouvé endormie par terre alors je t'ai ramené ici, m'apprend Sirius.

- Personne n'aurait pu me voir là où j'étais. »

Les quatre garçons deviennent soudainement gênés. Je les fusille du regard voulant savoir leur secret. Ils se consultent entre eux et James part chercher quelque chose dans le tiroir d'une commode. Il revient avec un bout de parchemin dans la main et l'étale devant moi sur le lit. Remus sort sa baguette tandis que Sirius s'assoit à mes côtés en m'entourant de son bras.

« - Je jure solennellement que mes intentions sont mauvaises », dit mon ami en posant le bout de sa baguette sur le papier.

De l'encre commence à apparaître sur la carte et je suis bouche bée quand je comprends que c'est une carte de Poudlard et que tous les mouvements des personnes présentes sont comme marqués sur la carte. C'est normal qu'il m'ait trouvé avec une telle carte. Ils peuvent voir où se trouve n'importe qui en temps réel dans l'enceinte du château.

« - Comment vous avez réussi à faire ça ? Je demande éberluée.

- C'est un secret professionnel ça, me répond James avec un clin d'œil.

- Lunard, Queudver, Patmol et Cornedrue c'est vous ? Je questionne.

- Oui, avoue Remus mal à l'aise.

- Comment vous les avez trouvés ?

- C'est personnel », rétorque Peter avant que les autres aient pu dire quoi que ce soit.

Je hausse simplement les épaules comprenant qu'il y a des choses que je ne peux savoir. Je les remercie de m'avoir montré cela, mais maintenant je dois rentrer dans mon dortoir pour récupérer les cours d'aujourd'hui et faire mes devoirs avant de partir manger dans les cuisines sûrement. J'embrasse Sirius et salue les trois autres avant de prendre la direction de la porte.

Fighting The StormOù les histoires vivent. Découvrez maintenant