Chapitre IV

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Quand Jenifer arrive enfin au studio après un sacré retard, elle remarque à sa grande surprise que le parking est plein à craquer. Le seul endroit où elle trouve une place est à huit cents mètres du studio. Elle se gare et descend de sa voiture puis marche jusqu'au studio. Il ne lui faut vraiment pas beaucoup de temps pour rejoindre le studio mais tout au long du trajet, elle stresse. Elle sent comme une présence derrière elle. Tous les vingt mètres, elle se retourne, mais elle ne voit jamais personne. Arrivée au studio, elle se maquille encore et met un jean avec un gros pull mais sa styliste débarque pour changer ses plans.

Styliste : Bon euh ok pour aujourd'hui mais je te préviens, demain je brûle tous tes jeans et tes cols roulés.

Elle dit ça en rigolant mais la réaction de la brune la stoppe directement. Elle est si disproportionnée pour la situation. La styliste en est presque choquée, elle ne comprend pas son comportement.

Jen : Non. S'il te plaît. Choisis ceux que tu veux que je mette mais s'il te plaît. Des jeans et des pulls. Je t'en supplie.

Elle se met à pleurer et tente de tout cacher.

Styliste : Mais Jen qu'est-ce qu'il t'arrive? Je rigolais. Tu mets ce que tu veux tant que c'est pas tes pulls à cinq euros de chez H&M.

Elle tente cette dernière phrase pour faire rire la brune mais la corse se sent juste stupide d'avoir craqué comme ça. Elle ne ri absolument pas et, au contraire, se renferme sur elle.

Jen : Rien. Il ne m'arrive rien.

Elle se relève et essuie ses larmes, refait son maquillage et quitte la loge.

Matt : Hey ma belle. Oulah t'as des petits yeux tu dors bien en ce moment ?
Jen : Euh...oui.
Matt : Et en plus tu me ments. Je te connais, il y a un truc qui cloche. Tu t'es encore disputée avec ton frère.
Jen : Oui, c'est ça.
Garou : Et bah les amoureux il y a le feu au poudre.
Matt : Il y a pas d'embrouille.
Jen : Et on n'est pas amoureux.
Garou : Ok ok
Nikos : Bon, en route.

Dans les coulisses, Garou masse le cou de Jen - il fait souvent ça pour l'aider à contrôler son stress. Elle voudrait tellement qu'il la lâche, elle ne supporte pas ce contact, mais pour ne pas éveiller de soupçon elle le laisse faire et serre les dents. Ses bleus la font réellement souffrir. L'émission se déroule sans problème. Elle retourne dans sa loge et va se laver. Elle se rhabille d'un jogging et d'un débardeur sur lequel elle superpose un gros pull noir. Elle dit au revoir à tout le monde et part rapidement. Elle espère qu'il ne fera pas trop noir dehors. Mais à son grand malheur la nuit est déjà tombée depuis longtemps et les rues sont désertes. Elle marche le long du trottoir quand une voix se fait entendre derrière elle. Ce même sentiment de danger se fait sentir de nouveau.

Voix d'homme : Ça fait trois jours que je t'attends. Je t'ai manqué ? Toi, tu m'as
beaucoup manquée.

Jenifer continue de marcher, tête baissée, en accélérant le pas et sans rien dire. Ses larmes coulent en silence, la peur la saisit. Son cœur bat à mille à l'heure. L'homme accélère aussi, la dépasse et se met alors devant elle, face à elle et marche à reculons.

Homme : Non ! Tu me vexes là. 

Il se gratte vulgairement les bijoux de famille et les remet en place. Jenifer avance toujours sous le regard de l'homme.

Homme : Bon là tu n'es pas drôle. C'est pas gentil d'ignorer les gens. Tu vas m'énerver si tu continues.

L'homme s'arrête et bloque le chemin de la brunette. Celle-ci se met alors directement à suffoquer, ses larmes deviennent maintenant de véritables pleurs. Elle sait ce qu'il va arriver dans cette petite ruelle à seulement cinquante mètres de sa voiture. Elle tente alors quand même de pousser l'homme mais ça ne sert à rien. La voilà au sol avec le poids lourd du corps de l'homme sur elle. Il est à califourchon et tient les bras de sa victime au dessus de la tête de celle-ci. D'une main il défait sa braguette et sort son pénis. Il descend le jogging de la brune tétanisée, sur ses cuisses bien que la corse agite ses pieds sans efficacité. L'homme prend d'abord le temps de caresser la culotte noire de la chanteuse avant de la lui arracher brutalement. Elle cri et se débat de toutes ses forces quand le monstre entre en elle. Elle souffre et saigne mais rien n'arrête l'agresseur. Au bout de quinze minutes, l'homme la lâche et part comme si de rien n'était, une fois de plus. La corse prend une vingtaine de minutes pour remettre son jogging et rejoindre son véhicule. Elle ouvre la portière dans le noir, et dans le silence le plus total elle s'assoit au volant. Elle verrouille les portes, met sa ceinture de sécurité. Puis elle se met à taper violemment ses poings contre son volant en criant de toute sa rage. De l'extérieur, personne ne peut rien percevoir de sa douleur perdue dans ses silences. Ses poings saignent au niveau des phalanges et pourtant elle ne sent plus rien. Elle reprend son calme et prend la route en direction de chez elle. Une fois arrivée, elle se lave tout le corps à plusieurs reprises. Elle reste ainsi dans son bain trois heures. Ça fait près de deux heures que l'eau est froide. Sur tout son corps mêlé aux bleus et aux suçons, la chair de poule est présente. Les extrémités de son corps sont déjà violacées par le froid. Elle hésite à rester là, à s'endormir en espérant que demain on la retrouve noyée ou gelée. Mais elle se décide finalement à aller se coucher. Ça fait déjà quatre jours qu'elle ne petit-déjeune plus et ne prend plus de repas le soir. Elle commence déjà à perdre du poids et beaucoup de force.

Ça fait si mal Où les histoires vivent. Découvrez maintenant