Chapter 4

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Une jeune femme, ou plutôt ce que je supposais être, était avachie sur le sol crasseux et poussiéreux de la décharge désaffectée. Il lui manquait une jambe, des orteils sur son autre pied, un bras, et sa peau étaient déchirée et en lambeaux, nous permettant de découvrir dans toutes ses coutures ses muscles, ses os et ses organes. Garry ne put se retenir de vomir ses tripes non loin de nous, tandis que Marcus tentait désespérément de ne pas regarder la pauvre femme qui nous suppliait de l'aider.

_ Lâchez-moi !

Ni une, ni deux, nous nous retournâmes vers le cri qui venait de nous surprendre. Mais qu'est-ce qu'il faisait là, au juste ? Ne lui avais-je pas demandé de rester dans la voiture, en sécurité ? Son insouciance me décontenançait. Qui serait suffisamment stupide pour aller en terrain ennemi sans aucun moyen de se protéger ? Et bien Louis semblait être du genre à s'y jeter la tête baissée. Néanmoins, il me surprenait ; en effet, il ne semblait pas inquiet d'un poil, alors qu'une arme était pointée sur lui, puis que Marcus et moi étions tous deux prêts à tirer sur Le Monstre qui tenait fermement le civil. Je gardais mon calme, mais me jurais d'en faire baver à Louis lorsque tout ceci serait fini. Doucement, je quittais mon manteau et le tendis à Marcus. Seulement la défaillance de mon ouïe habituellement irréprochable m'inquiétait également. Normalement, je pouvais entendre une fourmi marcher, voir même une petite poussière tomber sur le sol.

_ Couvre Brianna.

_ Quoi ? Mais...

_ Prouve-moi que j'ai bien fait de t'avoir pris à mes côtés, que tu as suffisamment de mental pour supporter d'être dans la brigade criminelle.

Il ne dit plus un mot et obéit sans broncher. J'étais peut-être un peu dur avec lui, mais parfois il fallait savoir l'être. Voyant que plus aucunes paires d'yeux n'étaient braqués sur moi, et que Le monstre tentait d'amener Louis avec lui, j'en profitais pour m'approcher d'eux en me servant de ma rapidité qui était loin d'être humaine. Or, Le Monstre réussit à me surprendre : il se détacha rapidement du civil que je pus rattraper avant qu'il ne tombe la tête la première. Il n'était pas humain non plus. Et là, plusieurs questions me vinrent en tête. Louis, toujours abasourdi et maintenu avec uniquement un bras autour de son ventre, ne bougea pas d'un pouce, comme s'il était immobilisé par une force invisible. Le Monstre s'amusa à tourner autour de nous, tout en chuchotant, ce qui ne permettait à aucun humain présent dans la décharge de l'entendre.

_ Tu es comme nous.

Je fronçais les sourcils, cherchant désespérément à l'arrêter, chose plutôt difficile avec mes deux mains prises.

_ Tu es un monstre aussi.

Je secouais ma tête de gauche à droite, mécontent.

_ Je suis loin de l'être. Je ne tue pas des femmes et ne les maltraite pas par plaisir comme tu le fais.

_ Je ? Ne sais-tu pas que nous sommes plusieurs ? Et bien, moi qui pensais que tu étais plus futé que ça... Pour un sang pur, c'est surprenant que tu sois aussi faible. Est-ce parce que tu vis auprès des humains ? Tu sais quoi, Harry Styles ? Tu devrais goûter cet humain... il pointa Louis du doigt en se léchant les lèvres. Il m'a l'air délicieux... Et même plus. Crois-moi, cela te rendrais bien plus fort ; et tu devrais faire plus attention à lui, je ne serai pas le seul à le vouloir, et d'autres n'abandonneraient pas comme je le fais, en signe d'amitié.

Tout à coup, il sembla avoir une illumination, et il sourit.

_ En parlant d'amitié, tu devrais faire attention à ta petite protégée, elle est bien plus faible qu'elle ne le montre. Je te l'ai dit, je ne suis pas seul. Sur ce, à la revoyure, mon cher ami.

Captain Styles [L.S]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant