_ Louis? Est-ce qu'on peut se voir?
_ Bien sûr, je suis dans ta maison. Tu veux qu'on se rejoigne quelque part? Il y a un problème?
_ Je serai là dans une vingtaine de minutes.Je raccrochai et posai mon portable sur le siège passager avant d'accélérer ma conduite. J'avais deux nouvelles à lui annoncer et je ne savais même pas par laquelle commencer. La mauvaise ou la bonne en premier? Ce dilemme me pesait fortement sur la conscience et je décrétais que le mieux à faire serait de le laisser choisir. Mais en même temps, en sa place je ne saurai quoi choisir: la bonne en premier pour mieux faire passer la pilule de la mauvaise? Ou bien le contraire pour alléger le choc? Je grognai d'incertitude et accélérai encore plus la cadence lorsque je me trouvais sur la route campagnarde, où très peu d'automobilistes passaient. Je détestais faire ce genre de choses tout autant que je détesterais être à la place de la personne. Mais c'était à moi de le faire, et à personne d'autre; je ne me dépatouillerai pas de mon devoir pour mon propre bien.
Je me garais dans le jardin, Louis ayant pris le soin de m'ouvrir le portail pour me faciliter l'accès. À peine eu-Je le pied dehors qu'il sortit de la maison, visiblement plus inquiet pour moi, que pour lui._ Harry, est-ce que ça va?
_ Allons nous assoir, tu veux bien?Avec hésitation, il hocha la tête et je posai une main sur le bas de son dos pour lui confier qu'il était temps d'y aller. Je fermais la porte d'entrée derrière moi et me dirigeais vers le salon, où je m'installais sur le canapé, Louis à mes côtés. Il ne me lâcha pas du regard et je soupirais.
_ La bonne ou la mauvaise nouvelle en premier?
Il fronça les sourcils, puis sans hésiter, il me demanda la mauvaise. Finalement, ça ne m'aurais pas étonné de lui.
_ Park est décédé, cette nuit, dans son sommeil. Il n'a pas souffert, il est juste parti... En dormant. Son cœur s'est arrêté et lorsqu'il a été retrouvé, il était trop tard. Cette fois-ci, tu n'aurais rien pu faire Louis.
_ Et la bonne?Il ne réalisait pas réellement la situation. Il regardait dans le vide, comme absent. Et je pouvais le comprendre.
_ Tu as réussi, tu es officiellement Officier de Police, avec possibilité de monter rapidement en grade au vu de tes qualités supérieures. Tu seras dans mon équipe, et le commandant Sanders compte sur moi pour t'aider à acquérir de l'expérience. Tu pourrais être un très bon atout pour la brigade et nous avons besoin de personnes comme toi.
_ Il aurait réussi?Il ne souriait pas, ne pleurait pas, ne s'énervait pas. Son visage était sans émotions apparentes. Son cœur battait lentement, comme s'il n'avait rien su d'important aujourd'hui. Comme s'il était apaisé, alors que je savais qu'au fond, c'était loin d'être le cas. Ce devait seulement être le choc et il ne devait certainement pas savoir comment réagir. Je savais qu'au fond il appréciait Park, il était l'une des rares personnes avec qui il s'était à peu près bien entendu, bien qu'il tentait de ne pas trop s'en approcher, se protégeant lui et son secret.
_ Non, il n'en avait pas les capacités. Je suis désolé.
_ Ne me dis pas que tu es désolé alors que tu étais le premier à me dire de le laisser tomber.Il voulait rejeter la faute sur quelqu'un, pour ne pas souffrir plus. Il n'acceptait pas sa défaite, bien qu'il n'y était pour rien. Ce qu'il était arrivé, devait arriver.
_ Il ne méritait pas ça. Il était gentil, bienveillant. Il voulait protéger sa ville natale des enflures. Il ne devait pas mourir. J'étais là pour ça, et je l'ai abandonné. Je l'ai abandonné pour me protéger moi, et c'était lâche. Il méritait ma place et moi la sienne.
_ Ne dis pas de sottises, Louis. Tu mérites cette place, tu as travaillé dur pour l'avoir. Et tu as fait tout ce qui était en ton pouvoir pour l'aider, je te l'ai déjà dit et je te le redirais autant de fois qu'il le faudra pour que tu le comprennes, tu ne l'as pas abandonné, je suis certain qu'il est reconnaissant envers toi de lui avoir permis de connaître cette expérience jusqu'au bout. Tu n'aurais rien pu faire.
_ Tu n'aurais pas pu le sauver en le transformant?
_ Louis, bon sang, reprends tes esprits. La transformation n'est jamais sans risques. Il aurait sûrement fait parti des 90%. Et je ne fais plus ce genre de choses depuis longtemps, je ne veux plus risquer de tuer quelqu'un à cause de mon origine. Je veux continuer à garder cette paix entre les humains et nous. J'aurais pu le tuer également en dépassant la quantité accordée. Parce que même pour moi, il peut m'être difficile de me contrôler. Et saches que lors de la transition, il aurait beaucoup plus souffert que cette nuit. Tu sais, il souriait. Comme s'il était heureux d'avoir terminé sa mission ici, comme si il avait obtenu ce qu'il voulait.Tout d'un coup, il se mit à me frapper au niveau du torse. Il était en colère et ça se comprenait, mais là c'était plus lui qui se faisait mal qu'autre chose. Je ne sentais pas grand chose, mais ses mains devinrent rapidement rouges. Je le laissais faire jusqu'à ce qu'il me fasse basculer de sorte à ce que je sois allongé, et lui sur moi. Il ne s'arrêta pas de me marteler de coup, laissant des gouttes salées tomber sur ma joue. Son cœur battait à une vitesse folle et sa respiration était entrecoupée. Je lui attrapais les poignets avec délicatesse et force à la fois, puis plongeais mon regard dans son océan de larmes. Il tenta de se débattre, mais c'était vain. J'avais une force bien plus élevée que la sienne. Puis, sans crier gare, il se laissa tomber sur mon torse, ses jambes de chaque côté de mes hanches, son buste contre le mien et son visage dans mon cou qui fut rapidement inondé. Doucement, je lâchais ses poignets et il utilisa ses mains pour couvrir son visage, tandis que je l'entourais de mes bras. Ce geste ne fit qu'empirer son état et il éclata en sanglots. Je caressais son dos du bout des doigts, en silence. Que dire dans ce genre de moments? J'étais là, à le serrer contre moi. Je ne pouvais pas lui offrir la chaleur dont il aurait certainement eu besoin au vu de ses tremblements. À moins que ce ne soit à cause de ses pleures, de sa détresse? Je ne pouvais pas non plus l'apaiser à l'aide de mes battements de cœur comme le ferait un humain à ma place, étant donné qu'il n'avait jamais battu. Alors je me contentais de lui laisser le temps dont il avait besoin.
Au bout d'une trentaine de minutes, il finit par s'endormir de fatigue à force de pleurer. Ne voulant pas le réveiller, je tentais de me détacher de ses bras et de descendre du canapé. Ce fut un parcours du combattant, mais j'avais fini par y arriver sans qu'il ne se réveille d'un pouce. Avec délicatesse, je le portais et l'amenais dans sa chambre, qui était la mienne auparavant. Je lui retirais son jean et ses chaussettes, puis le couvris de la couette. Je repoussais quelques mèches qui tombaient sur ses yeux et essuyais ses joues mouillées à l'aide de mon pouce. Une fois ceci fait, j'allais fermer les volets le moins bruyamment possible, et j'avais la chance d'avoir une vision de nuit qui me permettait de ne pas utiliser de lumière. De cette façon, je pus découvrir la pièce. Il n'avait rien touché, il n'avait même pas rangé ses affaires dans le dressing, les laissant dans sa valise. Ceci me chagrinais quelque peu, lui ayant dit qu'il pouvait faire comme chez lui. Mon regard dériva sur la commode, où deux cadres y étaient posés. Le premier était une photo de Rosita et moi, nous regardant d'un air amoureux. À l'origine, nous ne savions pas que nous étions pris en photo, c'était Zayn qui l'avait prise en traite. Et finalement, nous avions adoré ce que ça avait donné. Le deuxième était une photo de Zayn, Rosita et moi-même, posés dans le même ordre. Je soupirai, j'avais pourtant demandé à Zayn de ramener mes affaires au manoir et il ne l'avait pas fait, hormis quelques vêtements. Au moment où j'allais prendre tout ce qui m'appartenais, un râle se fit entendre dans mon dos.
_ Harry?
Il se releva légèrement, reniflant. En deux temps trois mouvements je me retrouvais à ses côtés et je m'accroupis à sa hauteur.
_ Je suis là, rendors toi.
_ Tu veux bien...Il s'interrompit, n'osant pas dire la suite et ferma les yeux. Si je n'avais pas compris ce qu'il souhaitait, je ne serais qu'un sombre débile.
_ Je reste là, tu peux dormir tranquillement. Si tu as besoin de quoique ce soit, tu n'auras qu'à dire mon prénom, je viendrais.
Je remontais sa couverture au niveau de son cou et il se mit sur le côté avant de me murmurer un « merci » dans un sourire triste. Je pris les cadres et sortis de la chambre, laissant la porte entrouverte. J'allais directement mettre les photos dans mon coffre, puis retournais dans le salon, cherchant quelque chose pour m'occuper. Je n'avais rien pris avec moi et la nuit était déjà tombée. Mon portable m'annonçait qu'il était déjà deux heure et demi du matin, et je n'avais clairement pas vu le temps passer. Zayn avait tenté de m'appeler plusieurs fois, puis avait fini of m'envoyer un message me demandant où est-ce que j'étais passé, si j'allais bien et si j'étais avec Louis car il ne répondait ni à lui, ni à Niall. Je pris le soin de lui envoyer un message, lui disant que j'allais bien et que j'étais avec Louis, qu'ils n'avaient pas à s'inquiéter. J'en profitais également pour lui annoncer que je ne rentrerais pas au manoir et que j'irai directement bosser sans y passer, que je comptais sur lui pour gérer les autres. La réponse ne se fit pas attendre, et elle fut positive. Finalement, je décidais de m'allonger sur le canapé après avoir récupéré un livre que j'avais déjà lu une centaine de fois dans la bibliothèque, histoire de faire passer le temps jusqu'à ce qu'il soit l'heure de préparer le petit déjeuner à Louis, me doutant bien qu'il ne se le préparerait pas.
Bon sang, mais qu'est-ce que je faisais là?
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Captain Styles [L.S]
Fanfic_ Louis, range ton arme. Ce n'est pas un jouet. _ Tu n'as pas d'ordre à me donner, dit-il en souriant. Il était déconcertant. C'était certainement le seul être à oser me provoquer de cette façon. Son regard plongé dans le mien, il ne sourcilla pas u...