Chapter 20

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Finalement nous avions passé l'après-midi dehors, à faire les boutiques puis nous nous étions posés dans un café, buvant nos boissons chaudes respectives. Zayn et moi avions opté pour un café, Niall pour un thé et Louis restait fidèle à son chocolat chaud. Les deux derniers en avaient également profité pour se prendre une part de gâteau au chocolat fondant chacun, et ils s'étaient régalés. Je n'étais toujours pas apaisé de ma soif soudaine, bien trop présente. Et il m'était difficile de me contenir au milieu de tout un tas d'artères juteuses, bien que mes préférées restaient celles de Louis. Zayn remarquait mon malaise et tentait de me changer les idées par moment, en vain. Lorsque nous fûmes sur le chemin du retour, je m'étais permis de leur demander s'il était possible que nous passions au manoir car j'avais besoin de vérifier quelque chose, et ils avaient accepter; Zayn connaissait parfaitement la vraie raison. Mais je me voyais mal avouer à Niall et Louis que je crevais la dalle et qu'il fallait impérativement que je bois du sang pour leur propre sécurité.
Zayn était resté avec eux dans la voiture par prudence, et je m'étais grouillé pour apaiser ma soif. Certains en avaient profité pour me demander certaines choses parfois insignifiantes, alors je répondais le plus rapidement possible. Je ne croisais pas Amaryllis, et lorsque je fis un passage dans ma chambre, le dossier et le billet d'avion n'étaient plus sur mon bureau. Elle devait certainement être en train de bosser sur l'affaire dans la sienne. Une fois complètement rassasié et bien plus calme que quelques minutes plus tôt, je retournais à la voiture après avoir été certain que je n'avais aucune trace de sang sur moi et m'être brossé les dents.
Ils me demandèrent si tout se passait bien au manoir et je répondis que oui, tout était en ordre. Je repartais donc en direction de notre but: ma seconde maison qui serait momentanément celle de Louis et Niall.
Arrivés à destination, le couple nous laissa seuls, Louis et moi, ayant besoin d'un moment à tous les deux. Alors, finalement, je me demandais si je ne devrais pas retourner au manoir ce soir, puisque Zayn allait certainement passer la nuit ici. Le poids de Louis s'asseyant à mes côtés sur le canapé m'arracha à mes pensées, et je me tournais vers lui.

_ J'ai comme l'impression que tu as une relation compliquée avec Amaryllis... finit-il par dire.
_ En effet, mais ce n'est jamais bien grave.
_ Tu avais faim n'est-ce pas? C'est pour ça que tu as voulu t'arrêter au manoir?

Parfois, j'avais l'impression qu'il lisait en moi comme dans un livre ouvert. Je hochai simplement la tête, ne voulant pas lui mentir. De toutes manières, cela ne mènerait à rien et il aurait été blessé s'il savait que je mentais.

_ Ils sont mignons tous les deux. Leur relation a l'air tellement simple lorsqu'on les regarde.

Une nouvelle fois, j'opinais de la tête. Tout était simple avec Zayn, c'était un fait. La majorité du temps, il était de bon conseil, il prenait la vie comme elle était, ne se prenait que très rarement la tête. Il était de nature calme avec un brin de folie, et ne se mettait en colère que lorsqu'une personne le cherchait ou qu'un de ses proches était menacé. C'était une personne formidable, qui avait parfois des mauvaises phases comme tout le monde, mais savait se gérer malgré tout et cela ne durait que très peu de temps. Et puis, même si j'étais parfois dur avec lui, il savait qu'il pouvait compter sur moi en cas de besoin, même lorsque je n'aspirais qu'à être tranquille. Je l'avais connu lorsque je n'étais encore qu'un enfant et lui également, nous avions évolué ensemble et il était le seul être humain que mes parents m'autorisaient à voir. Suite à plusieurs caprices de ma part, cela va de soi. À ses vingt-cinq ans, il m'avait demandé de le transformer. Au départ, j'avais refusé, ayant peur de le perdre pour de bon. Mais mon père souhaitait que j'en fasse l'expérience, pour s'assurer que je sache prendre le relai plus tard. Il m'avait convaincu en me disant que c'était de son libre choix, que je ne l'y forçais pas et qu'il connaissait les conséquences. Zayn voulait rester à mes côtés pour l'éternité, et au fond de moi, je le souhaitais également; ayant peur de me retrouver seul un jour. Et aujourd'hui, je ne regrettais pas de l'avoir fait et lui n'avait jamais regretté d'avoir fait ce choix. Parfois, il lui arrivait de me remercier de mon geste, ce que je trouvais absolument absurde. Mon père me l'avait confié du début à la fin. C'était donc moi-même qui lui avais appris à se contrôler, jusqu'à ce qu'il sache le faire lui-même. C'était une fierté pour moi. Et après cela, mon père me confiait de plus en plus d'humains, qui n'étaient pas forcément consentant: il voulait sauver certaines personnes d'une mort certaine et c'était le seul moyen de le faire. Ça n'avait pas toujours marché, mais il y avait eu plusieurs réussites. Mes parents étaient satisfaits, de plus en plus fiers de l'homme que je devenais.

_ Ils ne sont pas venus aujourd'hui, murmura Louis.
_ Non, et heureusement pour eux. Tant que nous sommes là, tu ne risques rien.
_ Le problème, c'est que je commence dans deux jours. Et puis, tu travailles aussi. Vous ne pourrez pas toujours rester collé à moi.
_ On trouvera toujours une solution. Pour le travail, la majorité du temps tu seras avec moi. Et ils ne s'approcheront pas de toi s'il y a du monde autour, même si ce sont des humains. Et le soir, il y aura toujours Zayn ou moi pas loin de toi. Une fois le problème réglé, tu seras à nouveau tranquille et tu pourras récupérer ton espace.
_ Ce n'est pas le fait d'avoir moins d'espace qui me dérange, mais plutôt de vous obliger à faire tout ça.
_ Nous sommes plus tranquilles également, ne t'en fais pas. On s'arrange entre nous.

Cette situation le dérangeait beaucoup plus qu'il ne laissait paraître. Mais au fond de lui, il ne cessait d'avoir peur que ça ne se reproduise et c'était parfaitement compréhensible. Si nous osions tourner le dos ne serait-ce qu'une seconde, Louis pourrait tomber entre de mauvaises mains. Et jamais je ne pourrai accepter ça.
Mais qu'est-ce qu'il était exactement pour moi? Pourquoi est-ce que je voulais le protéger, au juste? Cela n'avait strictement rien à voir avec son sang, c'était bien plus que ça. Il avait fallut qu'il finisse au poste pour qu'il bouscule ma routine et je ne savais pas vraiment si c'était une bonne chose.
Et puis, il se mit à me sourire. Et tous mes doutes disparaissaient: j'appréciais ce sourire qu'il m'adressait, j'aimais voir ses yeux briller de milles feux, j'adorais entendre son cœur battre, et sa présence m'apaisait plus que ça ne devrait. Que me faisait-il?
De manière incontrôlable, j'humidifiai mes lèvres à l'aide de ma langue, et Louis observa ce geste en rougissant légèrement. Un sourire étira mes lèvres, puis il osa affronter mon regard. Je ne comprenais pas qu'elle était cette tension électrique entre nous, mais à cet instant, je n'en avais que faire. Que l'on me punisse si je faisais erreur, mais laissez-moi apprécier ce moment pour une fois que je me l'autorisais. C'était intense, incomparable. Maladroitement, il se rapprocha de moi tandis que je me retrouvais allongé sur le canapé, lui au dessus de moi. Je haussais un sourcil sans cesser de sourire, le trouvant bien entreprenant ce soir. Il se mordit la lèvre inférieure, et ce geste réchauffa mon bas ventre agréablement. Du bout des doigts, il caressa d'abord ma pommette, puis l'une de mes fossettes, avant de tracer ma mâchoire, alors qu'il s'arrêta sur mes lèvres. Il ne lâchait pas du regard ces dernières, les dévorant.

_ Époustouflant... murmura-t-il.
_ Mes lèvres sont si belles que ça? Taquinais-je sur le même ton.

Il ricana avant de poser sa main sur ma joue et de plonger son regard brillant d'envie dans le mien. Puis, le plus lentement possible, il rapprocha son visage...

Captain Styles [L.S]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant