_ Tu as mangé?
_ Non, dit-il avec une mine écœurée, je n'ai pas faim.Il était suffisamment maigre comme ça, je n'allais pas lui laisser sans rien dans l'estomac. Alors, je me mis activement en cuisine à la recherche d'un plat simple, rapide et qu'un humain pouvait facilement apprécier. Des pâtes carbonara feraient l'affaire. Je fis bouillir de l'eau pour les spaghettis, puis coupais en petits morceaux des oignons que je fis revenir à la poêle avec les lardons.
_ Qu'est-ce que tu fais? Je t'ai pourtant dit que je ne voulais rien manger.
_ Des pâtes carbonara. Et crois-moi, tu les mangeras. Même s'il faut que je te gave comme une oie.Les pâtes cuites, la sauce assaisonnée, je les mélangeais, et servis une assiette à Louis que je posais sur l'îlot, sous son nez. Je lui donnais des couvert, une serviette et un verre d'eau avant de le toiser du regard. Il osa me provoquer en plongeant ses yeux dans les miens, mais il avait tord de penser que je n'étais pas têtu comme une mule. Moins longtemps que je ne le pensais, il finit par souffler et prendre sa fourchette en main. Il enroulait ses pâtes autour en s'aidant de la cuillère à soupe puis mis une portion dans sa bouche, qu'il avala avec bien plus d'appétit qu'avant. Finalement, il réussit même à terminer son assiette, le ventre plein. Je mis son service sale dans le lave-vaisselle et pendant ce temps, il me remercia. Il ne me remerciait pas uniquement pour le plat, mais également pour sa blessure qui n'était plus, et la présence qui semblait le rassurer malgré tout. Je ne répondais pas et fouillais dans un placard à la recherche d'un objet bien précis. Une fois celui ci en main, je le posais à côté de lui et ouvris la grande baie vitrée. Je savais qu'il en mourrait d'envie depuis un moment mais qu'il n'osait pas le faire. Il fut d'abord surpris puis il sortit un paquet de clopes.
_ Je peux fumer dehors, ça ne me dérange pas.
_ La baie vitrée est ouverte, profites en. Tu seras mieux ici que dehors pour te détendre.Il tourna son visage vers l'extérieur et découvrit la noirceur du ciel. Il frissonna puis s'alluma une cigarette dont il inspira une grande bouffée. Je m'appuyais contre l'évier en face de lui, les bras croisés et la tête baissée, trouvant le sol bien plus intéressant, étrangement.
_ Ils m'ont suivis. Je suis désolé, je sais que tu ne voulais pas qu'on connaisse l'existence de cette maison.
_ Ce n'est pas de ta faute, soupirais-je. Je n'aurai pas pu la garder secrète éternellement de toute manière.
_ Tout de même... J'ai vraiment cru que j'allais y passer cette fois. Et tu sais à quoi j'ai pensé à ce moment là?Je plongeais mon regard dans le sien, rempli d'incertitudes. Il sourit, cherchant ses mots.
_ A toi. Même pas à Niall, ni à mes parents, juste à toi. Je m'étais dit que c'était dommage, nous allions nous quitter en froid alors que je n'avais même pas pu m'excuser dignement. C'est absurde, n'est-ce pas?
Il rit nerveusement, tandis que je ne savais que répondre. Comment devrais-je prendre cette révélation?
_ T'excuser pour quoi, au juste?
_ De la manière dont je t'avais traité. J'étais... Perturbé et je n'aurai pas dû te rejeter ma haine et ma tristesse.
_ Ce n'est pas à toi que j'en veux.
_ Et je t'interdis de t'en vouloir pour une quelconque raison.
_ Qui t'a autorisé à me donner des ordres?
_ Moi-même, dit-il dans un sourire avant de reprendre son sérieux. Je sais que tu vas penser que c'est de ta faute si j'ai été agressé tout à l'heure. Mais moi, je ne le vois pas comme ça. Je ne t'en veux pas de m'avoir ramené ici, je ne t'en veux pour rien, hormis peut-être le fait que tu m'aies ignoré comme une chose insignifiante. Mon sang semble être quelque chose de... très convoité chez vous.
_ Ce sont des vampires qui n'ont pas les mêmes valeurs que nous. Je m'occuperai personnellement d'eux. Tu n'auras plus de soucis à te faire à ce sujet.
_ Qui sont-ils?
_ On les surnomme La Renaissance. Tout simplement parce qu'un seul sang pur, le chef, y créait sa propre armée en transformant des pauvres humains innocents qui sont à son service comme des moins que rien. Il y a plusieurs groupes éparpillés dans le monde, chacun procédant à leurs manières mais toujours sous les directives du sang pur.
_ Ils sont dangereux?
_ Ne sais-tu pas à qui tu t'adresses, Louis?Un sourire joviale et des yeux brillants de malices éclairèrent mon visage tendu quelques secondes plus tôt. Et ceci avait visiblement fait de l'effet à Louis, qui tentait de couvrir son rougissement sous un sourire provocateur.
_ Je n'en ai aucune idée. D'ailleurs, je me demande bien qui vous êtes et pourquoi vous êtes ici? Devrais-je m'inquiéter et tenter de m'enfuir?
_ Crois-tu réellement qu'un psychopathe te dirait de t'enfuir si jamais il souhaitait te couper en rondelles?
_ Je ne sais pas, à vous de me le dire.En moins d'une milliseconde je me trouvais derrière Louis qui sursauta sous la surprise. J'attrapais son menton du bout des doigts et relevai son visage en le tournant légèrement vers la droite. Puis, j'enfonçais mon nez dans son cou. Son cœur tambourina bien plus fort qu'à la normale et un sourire vainqueur tordit mes lèvres. Ces dernières frôlèrent légèrement sa peau et à ce moment là, il avala difficilement sa salive.
_ Qu'attends-tu pour t'enfuir? Murmurais-je au creux de son oreille. Il te serait facile de te détacher.
Il ne bougea pas d'un pouce et ne dit mot. Je pris le temps de respirer son odeur, me l'imprimant dans la mémoire par la même occasion, et dire que je n'avais pas la moindre envie de le goûter serait vous mentir. Sa peau brûlait, ses joues étaient rouges comme des tomates et ses yeux étaient maintenus fermés. Doucement, je le lâchais et un frisson parcourut son corps. Je pouvais clairement apercevoir l'effet que je lui procurais et ça pouvait être jouissif, si les voix qui ne cessaient de me répéter qu'il ne fallait pas que je franchisse la limite s'arrêtaient.
_ Pourquoi tu n'as pas bougé?
_ Je te fais confiance.
_ Ne fais jamais confiance à un vampire, Louis. Tu pourrais être une proie facile et les conséquences seraient irréversibles.
_ Tu aurais très bien pu me mordre, la porte t'était grande ouverte, et pourtant tu ne l'as pas fait. Ça me prouve bien que j'ai eu raison de te faire confiance.Cette fois-ci, ce fut son visage qui arbora un sourire vainqueur. Je secouais ma tête de gauche à droite, le trouvant trop inconscient sur ce point-là. Il se gratta la nuque, puis son regard se perdit dans le vide, plongeant son esprit dans de profondes pensées. Qu'étaient-elles? Je n'arrivais pas à le percer à jour, je ne pouvais jamais prévoir le moindre de ses mouvements, il me surprenait chaque fois, me prenant de cours. C'était à la fois plaisant et agaçant.
J'allais m'installer sur le canapé tandis qu'il se ralluma une cigarette. Son cœur s'affolait toujours, tambourinant à vive allure. Quel effet procurait les battements de cœur? Était-ce plaisant, ou dérangeant lorsqu'il battait rapidement? Parfois, je souhaiterais passer une seule journée à la place d'un humain, pour connaître leurs sensations, ainsi que pour pouvoir goûter toutes sortes de plats et savoir si je cuisinais aussi bien qu'on me le disait. Un vampire qui se mettait à rêver d'être à la place d'un mortel, c'était le comble. Ceux qui étaient anciennement des humains tentaient de m'expliquer ce qu'ils ressentaient par le passé, mais finalement, j'en venais toujours à dire que je ne pouvais comprendre. Beaucoup d'entre eux étaient contents d'être devenus l'un d'entre nous. Mais croyez-moi, ils n'avaient pas vécus suffisamment longtemps pour savoir de quoi ils parlaient. Au bout d'un moment, ça devenait lassant, c'était une routine perpétuelle qui ne s'arrêtait jamais. Ou du moins, lorsque nous étions invincible comme je l'étais. À l'époque, j'étais bien plus maussade qu'aujourd'hui. D'abord, ce fut Rosita qui m'avait sortit de ma tristesse, me communicant sa joie de vivre. Au fil du temps, et pour la première fois de ma vie, j'avais fini par tomber amoureux d'elle. J'étais fou d'elle, de ses mimiques, de son corps, de son mental de fer. Puis elle avait disparue, emportant mon bonheur amoureux avec elle. Pendant longtemps, j'étais devenu exécrable, impulsif, toujours sur le qui-vive. Personne ne pouvait m'approcher, pas même Zayn ou Amaryllis, excepté en cas d'obligation. J'avais besoin de ma tranquillité, je voulais rester seul avec mon deuil et mes regrets. Je souffrais comme jamais je n'avais souffert. Et puis Louis était arrivé, et ce petit être arrivait à chambouler ma routine. Avec lui, je passais par toutes les émotions possibles. Mais je me forçais à mettre des barrières, difficilement, mais je le faisais. Je ne voulais pas tomber dans le panneau une nouvelle fois. Je ne voulais pas souffrir comme j'avais déjà souffert. Ils étaient différents, mais il avait ce truc en lui, inexplicable, qui m'attirait comme un aimant. Et je n'aimais pas ça._ La fille avec toi sur le cadre qui était présent sur la commode, ainsi que sur l'autre avec Zayn... Qui est-ce?
Lisait-Il dans mes pensées comme dans un livre ouvert? Je m'attendais à ce que la question arrive, mais pas aussi vite. Je n'y étais clairement pas préparé.
Mais je ne pouvais pas éviter la question éternellement, alors autant en discuter au moment venu. Et ce moment, c'était maintenant.
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Captain Styles [L.S]
Fanfiction_ Louis, range ton arme. Ce n'est pas un jouet. _ Tu n'as pas d'ordre à me donner, dit-il en souriant. Il était déconcertant. C'était certainement le seul être à oser me provoquer de cette façon. Son regard plongé dans le mien, il ne sourcilla pas u...